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Les jeans de Zara et H&M participent à la destruction des forêts du Cerrado au Brésil

Une enquête de l’ONG britannique Earthsight dénonce la culture industrielle du coton dans la savane brésilienne, utilisé notamment pour fabriquer les jeans d’Inditex.

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Publié le 11 avril 2024 à 06h58, modifié le 11 avril 2024 à 10h11

Temps de Lecture 4 min.

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Des champs de coton cultivés par SLC Agricola, dans l’Etat de Bahia (Brésil), en juin 2023.

Le soja n’est pas la seule culture qui ruine les forêts du Cerrado. Les champs de coton contribuent aussi à la disparition de cette savane arborée, précieux puits de dioxyde de carbone, qui couvre plus de 1,5 million de kilomètres carrés. Dans son enquête « Crimes de mode. Les géants européens liés au scandale du coton brésilien », publiée jeudi 11 avril, l’organisation britannique Earthsight dénonce les travers de la culture intensive de cet or blanc, qui, depuis le Brésil, est exporté en Asie pour fabriquer les jeans d’Inditex, propriétaire de Zara, numéro un mondial de l’habillement, et de H&M.

L’association de défense de l’environnement s’est déjà penchée sur la responsabilité des enseignes dans la destruction de milieux naturels ; en 2021, elle avait enquêté sur le bois employé par Ikea et le label FSC censé garantir une gestion durable des forêts.

Au Brésil, douze mois d’enquête, d’analyses de données, de procès-verbaux, de visionnages d’images satellites et d’interviews d’agriculteurs ont établi que deux grands producteurs de coton brésiliens, Grupo Horita et SLC Agricola, tirent profit de déforestations illégales, menées dans la partie occidentale de l’Etat de Bahia, et exportent leurs balles en obtenant la certification Better Cotton (BC), label censé garantir au consommateur le « meilleur coton », dans les magasins Zara et H&M.

Défrichages illégaux

Les trois auteurs sont parvenus à établir, à partir de jugements et d’amendes imposées par les autorités publiques brésiliennes, que ces deux firmes exploitent des champs créés à la faveur de défrichages illégaux. Dans l’ouest de l’Etat de Bahia, SLC Agricola, premier producteur brésilien de coton, exploite 44 000 hectares de plantations de coton. Grupo Horita détiendrait, lui, 140 000 hectares dans la région, alternant entre les cultures de coton, de maïs et de soja.

Lors d’une récolte de coton par Grupo Horita, dans l’Etat de Bahia (Brésil), en juin 2023.

« En 2014, l’agence environnementale de l’Etat de Bahia a estimé que 25 153 hectares exploités par Horita relevaient de déforestations illégales », fait valoir l’ONG. En 2020, la même agence a estimé que « 11 700 hectares défrichés par la firme entre 2010 et 2018 » n’avaient fait l’objet d’aucune autorisation, ajoute-t-elle, en chiffrant à « plus de vingt » le nombre d’amendes infligées à Horita, entre 2010 et 2019, pour un montant de 4,5 millions de dollars (4,2 millions d’euros). SLC serait aussi à l’origine de la déforestation de milliers d’hectares, en 2022, dans l’une de ses exploitations, selon l’ONG.

L’expansion des cultures s’est opérée aux dépens du domaine public. Notamment dans les municipalités de Correntina et de Formosa do Rio Preto, où, en dépit d’une politique de sauvegarde de l’environnement, des milliers d’hectares de forêt ont disparu au profit de grands champs, avance Earthsight.

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