Il disait travailler pour un service anti-fraude, en lien avec plusieurs banques. Présenté en comparution immédiate devant le tribunal du Havre (Seine-Maritime), lundi 15 avril 2024, cet homme de 19 ans a demandé un délai pour préparer sa défense. Il comparaîtra le 13 mai prochain.
Onze victimes de l’escroc présumé
L’escroc présumé a été placé en détention provisoire à la suite de sa garde à vue vendredi 12 avril. Il aurait ainsi abusé de la confiance d’au moins onze personnes entre le mois de novembre 2023 et le mois d’avril 2024. La moyenne d’âge des victimes est supérieure à 70 ans. La plus âgée approche les 90 ans. Et la majorité sont des femmes. Toutes habitent l’agglomération havraise.
C’est leur dépôt de plainte qui a permis au commissariat de police du Havre de rapprocher les faits à partir d’un même mode opératoire. À chaque fois, comme l’indique Julien Herbaut, commissaire central du Havre contacté par 76actu, « l’homme contacte les victimes par téléphone, en usurpant la qualité de banquier ou d’agent anti-fraude travaillant pour le compte de plusieurs banques. Il les aborde en prétextant un retrait frauduleux sur leur compte, et en conséquence, leur signale l’envoi d’un coursier pour récupérer leur carte bancaire ainsi que le code. »
« Sans doute » davantage de victimes
Comme convenu, l’homme se présente à leur domicile. À la suite de quoi, « il y a eu des retraits frauduleux », confirme, sans pour autant communiquer le montant exact, le commissaire.
Il était assez habile dans son mode opératoire car il était en mesure d'utiliser des termes techniques dont l’effet était de rassurer les victimes par rapport au statut de leur interlocuteur. Et en même temps, il était capable d’entretenir un climat de tension dans la discussion, en étant suffisamment agressif et insistant pour arriver à ses fins et récupérer la carte bleue.
Deux gardes à vue ont été menées dans cette affaire, l’une a été levée sans poursuite. Si aucun complice n’a pu être identifié, la possibilité qu’il en ait eu un n’est pas exclue.
Il pourrait également y avoir davantage de victimes. « Sans doute », n’hésite pas à ajouter Julien Herbaut. « Dans ce type d’affaire, il peut en effet y avoir de la honte, ce qui fait qu’on ne dépose pas plainte. » Il poursuit, estimant que : « l’impact ne doit pas être sous-estimé sur les victimes d’un certain âge. Cela peut fragiliser des gens déjà en situation de fragilité, y compris financière. »
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La police rappelle enfin que pour éviter de tomber dans ce type de piège, les bons réflexes sont de ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires ni son code de carte bleue, et encore moins par téléphone.
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