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Stanislas Wawrinka : confidences d’un monument du tennis

EXCLUSIF. À 39 ans, le spectaculaire joueur suisse, ex-numéro 3 mondial et vainqueur en 2015 à Roland-Garros, rêve de disputer les Jeux olympiques à Paris.

Propos recueillis par Jean-François Pérès
Vainqueur à trois reprises en Grand Chelem, le joueur suisse s'est incliné le 9 avril au Master 1000 de Monte-Carlo face à l'Australien Alex De Minaur.
Vainqueur à trois reprises en Grand Chelem, le joueur suisse s'est incliné le 9 avril au Master 1000 de Monte-Carlo face à l'Australien Alex De Minaur. PRESSE SPORTS / © Luttiau Nicolas

C’est l’histoire d’un champion qui a tout gagné et pourrait se retirer la conscience tranquille avec un palmarès long comme le bras : trois victoires en Grand Chelem dont une, exceptionnelle, Porte d’Auteuil en 2015, après avoir surclassé Novak Djokovic en finale (4-6, 6-4, 6-3, 6-4) ; 16 tournois remportés ; numéro 3 mondial malgré une concurrence invraisemblable ; vainqueur de la Coupe Davis et médaillé d’or en double aux JO de Pékin en 2008 aux côtés de son légendaire compatriote Roger Federer.

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Mais Stanislas Wawrinka, fils d’agriculteurs de Saint-Barthélemy, près de Lausanne, n’est pas surnommé « Stan The Man » pour rien. Sa volonté est aussi immense que l’amour qu’il nourrit pour le tennis. Malgré un début de saison difficile sur terre battue, et installé sur la magnifique terrasse du Monte-Carlo Country Club, l’actuel 79e mondial a gentiment accepté de raconter au JDD sa vision du jeu, des Jeux et du « je » un peu, aussi, avec une reconversion entamée comme… producteur de cinéma.

La flamme

Pourquoi je l’ai encore ? Je vais vous retourner la question : pourquoi ne devrais-je plus l’avoir ? À la base, le tennis reste un jeu. Quand on est jeune, on est passionné par ça, on est avec les potes, on joue des points, des matchs, on essaie de les gagner. J’ai eu la chance de vivre de mon jeu et de ma passion pendant pratiquement vingt ans. Je sais que je ne suis plus au même niveau, que je n’ai plus les mêmes résultats, mais le tennis reste ma passion.

Non seulement je l’adore, mais j’ai la chance d’avoir réussi à en aimer tous les côtés, la discipline, les sacrifices qu’impose cette vie aux gens qu’on aime, le peu de temps qu’on peut passer avec eux. J’aime tout ce « process », et pour l’instant j’ai envie d’en profiter au maximum. Je sais que le jour où j’arrêterai, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Je n’ai pas envie de regretter ma décision concernant un métier que j’aime profondément.

Le plaisir du jeu

Je le trouve d’abord les jours d’entraînement, quand j’ai fait le maximum pour progresser. Ensuite vient le plaisir de se donner les moyens de gagner. Enfin, les jours de match, il y a celui de jouer dans les plus beaux tournois au monde, et de gagner, bien sûr. Recevoir le soutien des fans fait également partie des raisons pour lesquelles je continue. Je veux ressentir ces émotions encore un peu, jouer dans le monde entier, avec énormément de fans dans les tribunes.

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Le revers à une main

Ce geste, c’est une fierté, je suis très heureux de l’avoir amené au niveau que j’ai réussi à atteindre. Mais ce n’est pas que le revers, c’est aussi la façon dont je m’en suis servi dans les grands matchs face aux meilleurs adversaires. C’est un tout qui englobe ma carrière depuis mes débuts en 2002.

« Avoir la chance de jouer les JO à Paris, à Roland-Garros, ce serait exceptionnel pour moi »

Les Jeux olympiques à Paris

Ils font clairement partie des objectifs de l’année. Avoir la chance de jouer les JO à Paris, à Roland-Garros, ce serait exceptionnel pour moi. J’espère y participer, j’en ai vraiment envie. Ce serait une nouvelle étape magnifique dans ma carrière.

Le site de Roland-Garros

Un endroit forcément exceptionnel pour moi. J’y ai gagné en juniors [en 2003, NDLR], chez les adultes, j’y ai refait une finale [en 2017], obtenu quelques-uns de mes meilleurs résultats, de mes meilleurs souvenirs. J’y ai toujours reçu énormément de soutien avec une atmosphère incroyable à chaque fois. Roland-Garros, c’est le tournoi à côté de chez moi, celui que je regardais quand j’étais petit, habitant du côté « français » de la Suisse. J’y reviens toujours avec plaisir.

Le porte-drapeau en 2012

Un immense souvenir. Les JO, ça va beaucoup plus loin que le tennis. C’est un événement que tout fan de sport suit. J’ai eu la chance de représenter la Suisse, de remporter une médaille d’or avec Roger [Federer, NDLR] à Pékin, de porter le drapeau à Londres lors d’une cérémonie exceptionnelle, donc forcément, j’aimerais bien, avant la fin de ma carrière, y participer une dernière fois. D’autant plus que c’est à Paris.

La réussite de l’organisation des JO de Paris

Très bonne question (il réfléchit). Quand on suit l’actualité, il y a beaucoup de choses qui ne se présentent pas comme prévu initialement, mais je suis sûr que, comme pour tous les Jeux olympiques, ce sera une belle fête du sport. J’espère qu’ils seront bien organisés.

Le seul Suisse dans le Top 100

Je ne me l’explique pas. Un trou de génération ? Non, je ne crois pas. Nous avons de bons jeunes, ils ont du talent. Mais parfois, cela prend un peu plus de temps. Il faut espérer qu’ils prendront les bonnes décisions et déploieront le maximum de moyens pour arriver en haut du classement.

« Si le tennis peut être en danger ? Jamais »

La réforme du circuit professionnel

[Deux projets s’affrontent aujourd’hui, l’un porté par les quatre tournois du Grand Chelem, l’autre par l’ATP, le syndicat des joueurs soutenu par l’Arabie saoudite, NDLR.] Aujourd’hui, les Saoudiens soutiennent beaucoup les joueurs dans leur globalité, anciennes et futures générations. Ils ont vraiment envie d’entrer dans le tennis, ça fait partie de leurs priorités et, avec l’ATP derrière, cela permettrait de voir le futur différemment et de soutenir un maximum de joueurs. Si le tennis peut être en danger ? Jamais.

Le tennis est un sport trop beau (sic), avec de nouvelles générations qui amènent à chaque fois des joueurs d’exception. L’idéal serait de regrouper toutes les forces et de trouver une solution ensemble, et pas chacun de son côté.

La dernière saison

J’espère que celle-ci ne sera pas la dernière même si, en démarrant chaque tournoi, on ne sait jamais ce que ça va donner. C’est sûr, je ne suis plus tout jeune, mais je me sens bien, techniquement, physiquement. J’espère continuer encore un petit peu…​

La production cinématographique

C’est déjà une partie de ma vie avec ma « boîte de prod » en France [The Man Prod, NDLR] qui a coproduit les deux épisodes de Maison de retraite [comédies de 2022 et 2024 autour de son ami Kev Adams] et d’autres films. On travaille dur pour mener à bien de nouveaux projets. Certains sortiront l’année prochaine. À suivre !

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