Dimanche 28 avril 2024 s’élancera la 15e édition de l’ex « Transat Anglaise » rebaptisée The Transat CIC. Une transatlantique entre Lorient et New-York, à laquelle Tanguy Le Turquais, skipper de l’IMOCA Lazare, participera pour la première fois et en solitaire. Un bel entraînement à six mois du Vendée Globe. Ce sera l’occasion pour Tanguy de se jauger face à ses concurrents de la classe IMOCA et de faire briller Lazare devant les mythiques buildings new-yorkais.
La fin d’année 2023 fut riche en émotions. Souvenez-vous, une avarie majeure était survenue sur l’Imoca Lazare peu de temps après le départ de la Transat Jacques Vabre (choc avec un OFNI). S’en était donc suivie une course contre-la-montre pour arriver à temps en Martinique, avant la fermeture de ligne. Le skipper s’était ensuite élancé sur le Retour à la Base, 29 heures après ses concurrents, et avait fait preuve d’une magnifique ténacité en terminant 20e et troisième bateau à dérives droites.
Dans la foulée de son arrivée à Lorient, l’Imoca Lazare est entré en chantier, Tanguy et toute son équipe ont passé trois mois à le remettre en état et l’optimiser en vue de la saison à venir. Et quelle saison !
The Transat CIC, marque le coup d’envoi
Plus habitués à faire la traversée vers les Antilles, les marins devront cette fois-ci naviguer dans les mers du nord pour rejoindre New York depuis Lorient. C’est alors 60 ans après la victoire du célèbre Éric Tabarly, à bord de Pen-Duick II, que les 13 Class40, 33 IMOCA et 2 voiliers Vintage prendront le départ à Lorient le 28 avril prochain. On parle ici d’un aller simple, en solitaire, sans escales, ni bouées de parcours, pour arriver le plus rapidement possible de l’autre côté de l’atlantique. “ C'est la première fois que je participe à The Transat CIC et c'est la première fois que je vais faire une transatlantique dans l'Atlantique Nord. C'est une course qui me fait rêver depuis un moment, j'ai en tête la dernière édition en 2016, il me semble que c'était Banque Populaire qui avait gagné avec Armel Le Cléac'h et il y a des magnifiques images de lui arrivant dans la baie de New York avec la statue de la Liberté. C'est vrai que c’est une course qui me fait rêver ! ” raconte Tanguy, des étoiles déjà plein les yeux.
Un bon entraînement pour le Vendée Globe !
À sept mois du célèbre tour du monde, cette course va être un bon moyen de se jauger face aux autres concurrents, mais également d’éprouver le bateau dans des conditions qui sont parfois très toniques en Atlantique Nord. Le mode solitaire va aussi être réactivé avec un rythme généralement très intense pour les marins. “Sur ces bateaux-là, en solitaire, les changements de voiles sont très physiques et prennent beaucoup de temps. Je m'attends à vraiment vivre entre dix et quinze jours très sportifs. J'espère avoir le moins de problèmes techniques possibles, et en même temps, c'est un peu la dernière course pour avoir des problèmes techniques avant le Vendée Globe.” explique le skipper Lazare.
La météo ne leur fera pas de cadeau sur cette transatlantique, avec des enchaînements de dépressions et de systèmes météorologiques tout au long du parcours, cela annonce un bel entraînement pour le Vendée Globe en fin d’année. “ Ce qui est sûr, c'est qu'on va vers l'endroit où naissent les dépressions, donc on va avoir des vents très forts. Plus forts que si on faisait une transatlantique qui allait aux Antilles. C'est une épreuve qui est réputée pour éprouver les bateaux, donc ça reste un bon galop d'essai pour le Vendée Globe ! ”
Les ambitions de Tanguy sur The Transat CIC :
Se remettre dans la course en étant au contact des non foilers
Arriver à New York avec un bateau et un marin en bon état
Éprouver le bateau avant le Vendée Globe afin de s’assurer de sa fiabilité
Continuer à mettre en lumière l’association Lazare
“ J'aimerais bien finir la course sans avoir trop de pépins comme sur la Transat Jacques Vabre, ça serait chouette. Mais surtout, ce que je mets sur le haut de la pile, c'est valider la fiabilité du bateau, pour moi c'est le plus important. L'objectif, c'est le Vendée Globe, je ne m'en suis jamais caché depuis le début. Maintenant, je suis compétiteur et j'ai quand même envie de bien figurer parmi les bateaux à dérives droites. ”, ne se cache pas de nous confier Tanguy. C’est tout ce que l’on lui souhaite à quelques jours du grand départ.