"Mardi noir" au lycée Bienvenüe de Loudéac

La majeure partie des 900 lycéens de Fulgence-Bienvenüe est en grève, ce mardi 11 décembre, ainsi qu'une partie du personnel enseignant.

"Mardi noir" au lycée Fulgence Bienvenüe de Loudéac, où l'on proteste contre la réforme Blanquert.
« Mardi noir » au lycée Fulgence Bienvenüe de Loudéac, où l’on proteste contre la réforme Blanquer. (©Le Courrier indépendant)
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A Loudéac comme un peu partout en France, de nombreux lycéens inquiets du projet de réforme Blanquer, se sont mobilisés à l’appel de plusieurs syndicats pour en demander l’abrogation.

Emma et Matthieu, deux élèves de Terminale S  du lycée Fulgence-Bienvenüe, avaient donné rendez-vous à leurs camarades à 7 h 30 ce mardi 11 décembre. Avec un bon coup de main des Gilets jaunes, qui leur ont fourni quelques pneus et palettes pour bloquer l’établissement.

Objectif : tenir sur place toute la journée. Pas d’autre manifestation prévue à cette heure.

Il y aurait « un petit quart » d’élèves non grévistes dans l’établissement.

Un incident à 9 h

Sur le coup des 9 h, un lycéen a semble-t-il joué du briquet et mis le feu à une poubelle. L’incident, rapidement maîtrisé à l’extincteur, lui a valu d’être embarqué par les gendarmes qui surveillent les abords de l’établissement.

Soutenus par un collectif d’enseignants

Dans ce lycée, un collectif de 22 enseignants (officiellement enregistrés) s’est constitué pour appuyer ce mouvement de contestation face à une réforme jugée, notamment, « défavorable aux petits lycées » où, faute de moyens en conséquence, certaines options ne pourront être dispensées. Comme le résume Matthieu :

« Il faudra alors aller les suivre dans d’autres établissements du « réseau » (Saint-Brieuc ; Guingamp ; Tréguier…) ou alors, devoir se payer un établissement privé si on veut suivre l’enseignement qu’on veut… »

Sandra Nessah, l’une des membre du collectif d’enseignants, dénonce avant tout « le manque de moyens pour la réussite de nos élèves » qu’implique cette réforme et « l’inégalité territoriale » qui en découle :

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« Dans un lycée en zone rurale comme celui-ci, nous savons bien qu’ils n’ont pas forcément les moyens, techniques ou financiers, d’aller s’inscrire dans d’autres établissements ».

La réforme passe d’autant plus mal qu’elle a été « menée tambour battant, sans concertation ». Le bac, tel qu’on l’a connu jusqu’à présent disparaît, remplacé par 21 examens sur deux années et impliquant que « dès la fin de la seconde, des élèves de 15 ans qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire plus tard, doivent choisir les enseignements des deux années suivantes, sans même savoir en quoi ils consistent, puisque les programmes n’ont pas encore été livrés. »

Une répression « totalement démesurée »

Le collectif enseignant dénonce fermement, par ailleurs, « les réponses policières violentes et totalement démesurées » suite aux événements du 5 décembre devant les lycées de Garges-les-Gonesses (où une jeune fille a eu la joue déchirée par un tir de flash-ball) et Vaux-en-Velin.

Ils se disent « profondément choqués » par la « grande brutalité » avec laquelle ont été réprimées « des manifestations parfaitement pacifiques de lycéens » et condamnent « ce gouvernement aux abois qui choisit la répression plutôt que de reconnaître ses torts ».

Plusieurs centaines de lycéens sont restés à l'extérieur du lycée, à l'heure de l'ouverture.
Plusieurs centaines de lycéens sont restés à l’extérieur du lycée, à l’heure de l’ouverture. (©Le Courrier indépendant)

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