Le PDG de Renault attaque Rachida Dati en justice pour « dénonciation calomnieuse »

Rachida Dati, ministre de la Culture (à gauche), Jean-Dominique Senard, patron de Renault (à droite)
Rachida Dati, ministre de la Culture (à gauche), Jean-Dominique Senard, patron de Renault (à droite)

POLITIQUE - Œil pour œil, dent pour dent. Le président de Renault, a porté plainte contre Rachida Dati pour « dénonciation calomnieuse » révèle Le Nouvel Obs, ce mardi 16 avril. Cette contre-attaque judiciaire fait suite à une citation directe devant le tribunal correctionnel, adressée par la ministre de la Culture le 26 mars dernier. Jean-Dominique Senard doit comparaître le 23 mai.

Rachida Dati mise en examen dans l’affaire Renault-Nissan

La locataire de la rue Saint-Horoné lui reproche plus exactement une « entrave à la justice » et « omission de témoigner en faveur d’un innocent ». Dans le détail, l’avocat de la ministre accuse le patron de Renault d’avoir « dissimulé et fait dissimuler à la justice française des documents essentiels de nature à innocenter Madame Rachida Dati d’infractions qui lui sont reprochées », dans l’affaire Renault-Ghosn.

L’affaire en question vaut à l’actuelle ministre une mise en examen pour « corruption passive » et « trafic d’influence passif », depuis 2021. Elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros pour des actions de lobbying entre 2010 à 2012, sous l’ère Carlos Ghosn.

Citation directe « à l’évidence dilatoire »

Dans sa plainte, Jean-Dominique Sénard juge que cette citation directe « est à l’évidence dilatoire, et ne vise qu’à poser les bases médiatiques d’un récit fantaisiste de victimisation de Mme Rachida Dati, et ce alors qu’elle n’apporte aucun élément de nature à établir les prestations qu’elle a effectuées en application de la convention d’honoraires ».

Les magistrates qui enquêtent sur cette affaire, dévoilée en 2019, quelques mois après la chute du puissant patron, soupçonnent que ces sommes aient été la contrepartie de plusieurs opérations de lobbying, notamment au Parlement européen, alors que l’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy était à ce moment-là eurodéputée. Cette dernière se défend en expliquant qu’elle a bien mené des missions d’avocat.

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