Emma Rafowicz : « La LFIsphère a une vision identitaire de la société »

Emma Rafowicz a vu sa vie changer après le 7 octobre.  - Credit:PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP
Emma Rafowicz a vu sa vie changer après le 7 octobre. - Credit:PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

Une question liminaire suffit. Emma Rafowicz tient sans problème dix minutes, elle élargit le propos à la politique, elle parle de la société française, de ses failles et de ses travers, elle évoque ses propres combats et ses colères… Déjà, à 28 ans, Emma Rafowicz a la langue déliée des militants endurcis. On retrouve cette jeune femme aux traits doux dans un joli café vitré du 11e arrondissement, ce quartier qu'elle adore, comme elle adore Paris où elle a emménagé pour étudier la communication à la Sorbonne, en provenance de l'Essonne.

Elle commande un thé à la menthe et raconte tout de go, à grands coups de « du coup », qu'elle revient d'un séjour dans la circonscription de Julien Odoul, élu RN de l'Yonne. La jeune femme, en huitième place sur la liste du PS et de Place publique aux européennes, y a rencontré la colère, la misère des campagnes, et des raisons de toujours s'engager. « Je ne crois pas que les gens soient frontistes, mais ils sont en colère parce qu'ils n'arrivent plus à acheter une paire de chaussures à leurs enfants », résume la présidente des Jeunes Socialistes, l'organisation de jeunesse du PS.

Réduite à sa judéité après le 7 octobre

Emma Rafowicz s'est inscrite au Parti socialiste durant la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy, en 2010. Son engagement politique remonte toutefois à plus loin. Elle grandit dans une famille marquée par l'antisémitisme, partie de Pologne pour se réfugier en France. Elle milite, lycéenne, à SOS Racisme, do [...] Lire la suite