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Avant Springsteen à Marseille, San Francisco célèbre le Boss

Le 28 mars, au Chase Center de San Francisco.
Le 28 mars, au Chase Center de San Francisco. © 2024 Jim Bennett / Getty Images
Benjamin Locoge

Alors que le Boss débarque à Marseille le 25 mai avec son E Street Band, nous sommes allés voir son show 2024 
en avant-première à San Francisco. Reportage.

Jeudi 28 mars, les rues de Mission Bay qui entourent le Chase Center de San Francisco, immense arène consacrée au sport et à la musique inaugurée en 2019, ont toutes été rebaptisées en son ­honneur. Certes, le rockeur n’a plus chanté en ville depuis 2003. Mais c’est ici qu’une partie de sa légende s’est écrite. Le concert de clôture du Darkness Tour de 1978 au ­Winterland avait été diffusé à la radio, ­permettant alors au grand public de prendre conscience de la générosité de l’E Street Band sur scène.

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L’an passé, Springsteen retrouvait ses camarades pour une nouvelle tournée mondiale et étonna ses fans avec une setlist figée. Chaque soir, les musiciens s’appliquaient à jouer les mêmes titres, délivrant un show de deux heures ­quarante-cinq puissant, racontant toute leur histoire. Mais laissant les puristes (un peu) sur les dents. Le boss rentrait dans le rang, lui qui n’avait cessé toute sa vie de chambouler complètement son set d’un soir à l’autre.
2024 allait-elle prolonger la frustration ?

Le doute est levé dès 19 h 45, quand les lumières s’éteignent. Au lieu d’arriver sur scène un à un, les membres de l’E Street Band ­s’installent dans le noir, laissant Springsteen dans un halo de lumière. Ovationné, ce dernier lance les débats d’un geste vers Roy Bittan, son pianiste, qui attaque les premières notes de « Something in the Night ». San ­Francisco est scotché. Jamais cette chanson n’avait été jouée en ouverture d’un show depuis 1977 ! Puis arrive « ­Lonesome Day », extrait de « The Rising » et sorti, là aussi, du chapeau pour le bonheur des fans.

Tout San ­Francisco s’époumone sur « The Promised Land »

En bras de chemise et cravate, Springsteen est le plus grand des patrons, guidant son immense orchestre d’un geste ou d’un regard. La réaction passionnée de la foule l’invite à sortir de sa route. Un fan lui tend un panneau lui réclamant « ­Atlantic City » et voilà l’E Street band qui la joue ! Et quand tout San ­Francisco s’époumone sur « The Promised Land », Springsteen fait encore plus monter la température. D’un geste de la main, il touche son cœur en direction de ses musiciens. Tous ont compris le message et les voilà qui attaquent « Hungry Heart ».

Tout le monde est debout et chante à l’unisson le premier couplet. Autre pépite bienvenue, « Spirit in the Night », l’une de ses toutes premières chansons, parue il y a plus de cinquante ans et qui donne des accents soul au show. Springsteen en profite pour laisser souffler la salle le temps d’une reprise du « Nightshift » des ­Commodores. Et surtout d’une version époustouflante de « Racing in the Street », très rarement interprétée.

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L’E Street Band sur scène demeure l’une des plus belles machines du rock

Cette première heure de show fut tout simplement ­bluffante par sa générosité, par l’intention que met Springsteen dans les solos de guitare, par sa présence lumineuse. Si la deuxième heure du show est exactement la même qu’en 2023, qui peut se plaindre d’entendre des tubes comme « Because the Night », « Badlands » ou encore « ­Thunder Road » ?

Personne ne se soucie à ce moment-là du prix excessif des billets et de l’âge du capitaine (74 ans). Non, l’E Street Band sur scène demeure l’une des plus belles machines du rock, pleine de complexité et de complicité. On jubile de voir ses membres jouer comme si leur vie en dépendait, on apprécie les solos de Nils ­Lofgren, la présence discrète mais importante de la violoniste Soozie Tyrell ou l’allure goguenarde du guitariste Stevie Van Zandt.

Au rappel, Springsteen dégaine « Rosalita (Come out Tonight) », autre rareté chère au cœur des fans. Les presque trois heures de show ont remis les ­pendules à l’heure : Bruce Springsteen est plus que jamais le Boss. Avis à ceux qui n’en étaient plus vraiment certains…

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