Interview de la semaine : avec les fondateurs de COEO, place au chaud !

Globe-trotteurs, entrepreneurs, inventeurs, vendeurs, tandem professionnel, mais aussi duo amoureux, découvrez les intrépides créateurs de la marque COEO.

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A la Une : Yannick Bonfort et Amandine Berthezene ©Mario Sinistaj
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Globe-trotteurs, entrepreneurs, inventeurs, vendeurs, tandem professionnel, mais aussi duo amoureux, Cévenols « et citoyens du monde »… Le duo Yannick Bonfort + Amandine Berthezene en a, des histoires à nous raconter autour du feu ! Et ça tombe bien, car ces deux-là ne sont ni plus ni moins que les auteurs d’une petite révolution culinaire qui colonise petit à petit nos jardins (et même les cuisines de prestigieux restaurants étoilés !) qui porte, vous allez le voir, plutôt bien son nom. Replongez, s’il vous plaît, un instant dans vos cours de latin. « COEO », ça veut dire… « se rassembler ». Et dans l’esprit de ces deux bons vivants (monsieur est ingénieur, madame est  « couteau-suisse », selon ses propres termes) , cela signifie tout autant réunir les Hommes que les cultures, les matériaux, les connaissances, les continents, mais aussi les genres, les corps de métier et les univers autour d’un « french art de vivre ». Alors envoyons du charbon, on vous raconte leur histoire !

Interview

Yannick, Amandine, nous aimons toutes et tous les belles histoires, surtout quand elles naissent chez nous. Racontez-nous, en quelques mots, les débuts de COEO.
 
Yannick Bonfort : Vous avez raison de souligner que l’aventure est née ici, car tout a véritablement démarré au Vigan, dans nos Cévennes natales. C’est d’ailleurs là que nous avons installé notre startup et que la magie opère depuis 2020, année au cours de laquelle nous avons lancé COEO.
 
Amandine Berthezene : Aux racines de COEO il y a la Rencontre de l’Ingénierie et la Gastronomie, ainsi que le goût des voyages !
 
Yannick Bonfort : Pour vous expliquer la genèse de l’entreprise, il nous faut remonter quelques années en arrière, fin 2014. Nos diplômes en poche, nous décidons avec Amandine, d’entreprendre un tour du monde en 1 an et en sac à dos. Après 17 pays visités, nous sommes rentrés en France et avons retrouvé nos cursus respectifs. Amandine à l’école des avocats à Paris et moi ingénieur pour POMA, leader mondial du transport par câble. Certainement marqués par nos aventures à l’étranger, on quitte la vie parisienne pour aller s’installer en Chine où Amandine a été recrutée comme Business Developer pour la marque de cuisine La Cornue et moi comme ingénieur chez TIAMA, entreprise française spécialisée dans le contrôle Qualité.. Cette formidable expérience avait plutôt bien commencé, mais s’interrompra, hélas, brusquement, avec la pandémie Covid-19. Pour Amandine, cela signifie un retour express en France. Moi, pour de multiples raisons, en grande partie professionnelles, je choisis de rester. Et comme pour tout le monde à ce moment-là sur la planète, le confinement forcé et l’isolement nous poussent alors à rêver, presque de façon obsessionnelle, d’extérieur, de rencontres, de se retrouver enfin, de partager à nouveau des moments de convivialité…

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« Nos plus beaux souvenirs sont tous associés à la chaleur d’une flamme » ©Mario Sinistaj)

« Nous sommes convaincus que l'extérieur est une pièce de vie à part entière »

Vous finissez par rentrer en France.
 
Yannick Bonfort : Exactement. Sauf qu’entre temps, pas mal de choses avaient changé dans nos esprits… On s’était dit que le premier confinement de mars 2020 avait certes accéléré notre retour en Cévennes, mais qu’il pouvait signifier pour autant le début d’autre chose. Ce fût alors l’occasion pour nous de concrétiser un rêve plus grand, celui de prolonger la magie des instants rythmés autour du feu. Nous nous étions en effet rendus compte que de nos Cévennes natales à nos découvertes les plus exotiques, nos plus beaux souvenirs étaient tous associés à la chaleur d’une flamme, au crépitement de la braise, au bon goût de la viande et des légumes grillés et à cette ambiance indescriptible qui s’installe aussitôt que le feu prend.
 
D’un coup, tout le monde se rassemble…
 
Amandine Berthezene : Et la magie opère. On s’est dit : « C’est ça qu’on veut ». Nous avons, comme beaucoup de gens à travers le monde, cet attachement profond à un mode de vie en extérieur. De l’Amérique du Nord, à l’Asie en passant par l’Afrique, chaque continent a sa version du barbecue.  D’une certaine façon, on peut même dire que cela fait partie de notre ADN. Notre ambition est de créer des outils de cuisson qui permettent à toutes les cultures de s’exprimer.

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Mon choix final, après un passage dans des cabinets d’avocats d’affaires à Paris, aura été de tout plaquer pour travailler en Chine ©Mario Sinistaj

Votre background, à chacun, justement, quel est-il ?
 
Amandine Berthezene : Yannick est diplômé de CESI Lyon, une école d’ingénieurs et a fait ses classes dans des groupes français tels que Poma, Tiama ou encore Alstom, ce qui lui a valu de pas mal voyager. Moi, j’ai en poche un Magistère de Juriste d’affaires et un Master 2 en droit des affaires. J’ai aussi fréquenté quelques mois l’école des avocats EFB Paris, ce qui m’aura même permis d’intégrer la très prestigieuse Columbia University (qui fait partie de la Ivy League américaine. C’est là qu’un certain Barack Obama a fait ses études, NDLR.) en 2016. Mais mon choix final, Après un passage dans des cabinets d’avocats d’affaires à Paris, aura finalement été de tout plaquer pour travailler, en Chine, pour le groupe Middleby corp. Avec la marque La Cornue, en tant que Business Developper. Je me souviens encore de la tête de mon père quand j’ai dit « bye bye le cabinet du VIIIe, bonjour le monde, bonjours la Chine ! ».
 
Yannick Bonfort : Comme l’a dit Amandine, je suis ingénieur de formation. Et à ce titre, je suis passionné de matériaux, de design. Avec COEO, j’ai ainsi pour ambition de contribuer à promouvoir des matériaux nobles et bruts tels que l’acier et le bois. Mais une entreprise comme la nôtre, ce n’est pas qu’une affaire de diplômes, c’est un état d’esprit, une agilité. Je m’estime pour cela heureux d’avoir pu travailler pour des entreprises françaises au Canada, aux États unis et en Chine.  De ces expériences au bout du monde, j’ai notamment retenu le positivisme, l’entrain et le dynamisme chinois, le pragmatisme et le goût pour l’entrepreneuriat américain ainsi que la convivialité canadienne.

« COEO, c'est la rencontre d'un savoir-faire artisanal familial, d'amis d'enfance, de l'ingénierie et la gastronomie autour du monde »

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« Il fallait que ça marche, on n’avait pas le choix. » ©Mario Sinistaj

Avec tout ça, comment cela démarre-t-il alors très concrètement ? J’ai noté que nous sommes alors en 2020.
 
Yannick Bonfort : 2020, l’idée germe, on réfléchit à notre concept, on met toute notre énergie dans le dessin de notre premier modèle. Matériaux, Design, Ingénierie & Gastronomie… le premier projet naît. Après l’avoir soumis à tous les tests de rigueur, nous lui donnons le nom de TRIO. Et nous déposons le modèle. L’aventure démarre autant avec une certaine forme d’appréhension, comme d’exaltation. Il fallait que ça marche, on n’avait pas le choix.
 
Amandine Berthezene : janvier 2021, après des retards de production, des pénuries de matériaux, des difficultés d’approvisionnement en raison des conditions dont on se rappelle tous, sonnera l’heure du lancement officiel. Et pour cela, il faut faire connaître la marque, que nous commercialisons en direct, afin d’afficher des prix compétitifs, permis par la réduction des intermédiaires. Nous enchaînons les salons, événements, démonstrations, nous développons des recettes que nous partageons…. Un travail titanesque, d’autant qu’au hasard d’un reportage télé sur M6, on se retrouve alors sous les projecteurs à une heure de grande écoute. Effet immédiat : un afflux de commandes massive auxquelles il aura fallu répondre, à nous seuls, avec les codes de l’industrie. On n’a pas dormi beaucoup pendant les semaines qui auront suivi…
 
Yannick Bonfort :  Je continue. 2022, début d’un tour du monde culinaire grâce à un deuxième modèle, baptisé « QUATRO ». COEO confirme alors son empreinte internationale et cherche à satisfaire les chefs de tous les continents. C’est ce qui nous motive alors à étayer la gamme de nos outils de cuisson avec notamment un kamado, du nom de ce four japonais qui permet de cuire, rôtir, fumer, saisir ! Pour l’anecdote, c’est dans des fours en céramique similaires que les samouraïs forgent leurs épées. Sympa, comme info, pour impressionner les copains, non ?

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« En France, nous figurons parmi les pionniers » ©Mario Sinistaj

A quoi cela ressemble-t-il ?
 
Yannick Bonfort : C’est un four à charbon en céramique auquel nous avons donné un design élégant, inspiré du plat a tajine. Un coup de crayon qui nous a valu de remporter 3 prix de design à l’international, ce dont nous sommes très fiers (German Design Award, IF Design & Reddot)
 
Amandine Berthezene : En France, nous figurons parmi les pionniers, mais nous ne sommes pas les seuls. Nous rivalisons donc d’ingéniosité pour faire la différence sur ce marché très concurrentiel et en même temps à fort potentiel. Notre marque à déjà 4 ans. Tout est allé très vite, et il nous reste encore plein de choses à faire, car nous avons une vraie vision à partager pour COEO. On veut aussi garder l’état d’esprit d’origine, rester accessible. Raison pour laquelle on refuse les demandes des centrales d’achat qui, par le jeu des intermédiaires, viendraient gonfler de 30, 40, 50%, voire plus, le prix de nos produits. Et ainsi exclure des clients d’un plaisir simple comme celui de partager une plancha ou un barbecue en famille et entre amis…

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Yannick Bonfort : Ce goût des choses authentiques définit notre image de marque. Nous sommes d’ailleurs partenaires de prestigieux établissements qui cultivent ce même état d’esprit. Pour ne citer qu’eux : l’Institut Paul Bocuse – Lyfe, élite internationale des formations en management de l’hôtellerie, de la restauration et des arts culinaires, à réintégré la cuisson au feu de bois aux programmes Mastère depuis deux ans, Et utilisent nos outils de cuisson (TRIO et QUATRO). Là encore, quelle aventure, qui nous permet d’ailleurs, de rivaliser dans la cour des grands.
 
Où fabriquez-vous ?
 
Yannick Bonfort : Citoyens du Monde, nous allons à la rencontre d’artisans et usines dans le Monde entier pour y trouver le meilleur partenaire. Nous ne sommes pas de simples distributeurs, mais bien des concepteurs-créateurs, nous réalisons la conception, le design et les prototypes pour passage en laboratoire en France. Et pour la fabrication des matériaux, nous qualifions les meilleurs fournisseurs dans le monde entier.
 
Qu’est-ce qui, dès le début, vous a persuadés tous les deux que ça pouvait marcher ?
 
Yannick Bonfort : Un constat personnel et unanime : la cuisine au feu de bois est le plus ancien mode de cuisson, est présenté sur tous les continents et ravit tous les styles culinaires. Sans compter qu’elle confère aux aliments une saveur incomparable et unique. Du Japon, à l’Amérique du Sud, en passant par l’Australie et l’Afrique du Nord, toutes les cultures des cinq continents ont leur version de la cuisine en extérieur. Le marché est donc mondial.

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Ce détail qui vous différencie de la concurrence ?
 
Yannick Bonfort : Au-delà du prix ? Les détails techniques de nos produits, et ça, je pourrais vous en parler pendant des heures ! On veut faire de beaux produits, fonctionnels.
 
Amandine Berthezene : J’aimerais rajouter que, loin de l’éphémère, nos produits sont issus d’une conception et d’une réalisation réfléchies. Ils sont pensés pour accompagner leurs utilisateurs durant des années.

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Où peut-on acheter vos produits ?
 
Amandine Berthezene : Notre moto est « De Nous à Vous » et en France nous faisons le choix d’aller à la rencontre des utilisateurs de nos produits. Nous privilégions un circuit direct sans intermédiaires pour offrir le meilleur produit au meilleur prix. Cette proximité avec les particuliers et professionnels nous permet de faire évoluer notre gamme pour répondre aux besoins en perpétuelles évolutions. Je profite de cet article pour annoncer qu’en 2024, nous lançons notre toute première gamme d’outils et ustensiles de cuisine extérieure… Et même notre propre gamme d’épices, car oui, c’est officiel, la saison des planchas et barbecue est ouverte dans le Sud !

Leur site web ici 

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