‘‘Georgia, Georgia /The whole day through /Just an old sweet song /Keeps Georgia on my mind…’’ Feu-le gigantesque Ray Charles aurait sans doute troqué sans résistance Georgia pour Jorja s’il avait croisé à l’époque l’arrogance de ses yeux métissés dans les volutes d’un troquet enfumé. Il y a deux ans déjà, d’aucuns voyaient en ces traits-là le visage de la future soul made in U.K. et, aujourd’hui, la prophétie semble s’être opérée.
Jorja Smith est originaire des Midlands. Un pedigree qu'elle partage avec sa non moins talentueuse consœur Mahalia, ce qui amène à s’interroger sur ce que l’on sert à la cantine dans les écoles de ce coin-là. Née ’97 d’une maman joaillière anglaise et d’un papa musicien jamaïcain (jadis membre du groupe 2nd Naicha, pour l’anecdote), Jorja est une fille de juin. A la maison, son berceau déjà balançait au rythme des artistes du label Trojan, de Curtis Mayfield ou Damian Marley, et elle poussa au milieu des notes. Dès 8 ans, elle apprend le piano, puis le haut-bois, le chant classique et commence à noircir le papier de chansons.