Près de Toulouse. Cette friche militaire va accueillir un grand centre d'innovation

D'une friche militaire à l'abandon à un futur grand centre de l'innovation dédié à l’hydrogène. Le site de Francazal, à Cugnaux, près de Toulouse, est en pleine mutation.

La friche militaire de Francazal à Cugnaux, près de Toulouse, voué à devenir un véritable campus de l'innovation.
La friche militaire de Francazal à Cugnaux, près de Toulouse, voué à devenir un véritable campus de l’innovation. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
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Faire de la friche militaire de Francazal, à Cugnaux près de Toulouse, le « plus grand centre d’Europe de recherche, d’essais et d’innovations dédié à l’hydrogène ». C’est l’ambition affichée par Toulouse Métropole dont le conseil s’est réuni ce jeudi 4 avril 2024.

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Une base militaire de plus de 100 ans

Un peu d’histoire. C’est à bord de son Blériot XI que Roger Morin, aviateur passionné, choisit ce site pour décoller pour la première fois en 1911. D’abord simple aérodrome, il devient base militaire, la base 101 de Francazal en 1934, à l’occasion de la création de l’armée de l’air.

L’ancienne base aérienne, qui s’étend sur 38 hectares, est devenue propriété de Toulouse Métropole en janvier 2020. La dissolution de la base militaire avait eu lieu en 2009.

Voici où la zone concernée par l'implantation de ce futur campus.
Voici où la zone concernée par l’implantation de ce futur campus. (©Toulouse Métropole)

Cette dernière est délimitée par l’avenue du général Joseph-Barès au sud, et la route de Seysses à l’est. Au nord, se trouve le périmètre d’opération d’aménagement délimité par les activités de la Société d’Exploitation de Toulouse Francazal Aéroport (SETFA).

Pour lui donner un nouveau visage, la collectivité avait affiché l’ambition, dès 2021, d’en faire un campus d’excellence des mobilités durables, innovantes et décarbonées. Les habitants ont été invités à participer à la réflexion dès le début de l’année 2023. Réflexions qui devront participer à dessiner un peu plus les pistes d’aménagement à venir.

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Une dizaine de sociétés installées, et d’autres à venir

Si l’installation d’Hyperloop n’a pas été une réussite puisque les activités de la start-up californienne n’ont en réalité jamais décollé dans la Ville rose, le site pourrait, demain, accueillir de nouvelles grandes structures.

Toulouse Métropole va tourner la page d'Hyperloop, et certains, comme le maire de Cugnaux, ne vont pas le regretter…
Quand Hyperloop était implanté à Francazal. (©Photo d’archives / Guillaume Laurens / Actu Toulouse)

« Le site en l’état actuel accueille des entreprises et start-ups dédiées à la recherche et à l’innovation des nouvelles mobilités, autonomes et décarbonées, au titre d’une occupation temporaire et d’urbanisme transitoire, dans l’attente de l’aménagement définitif du Campus de Francazal », explique Toulouse Métropole dans son bilan de la concertation.

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Sur cette Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) en devenir, une dizaine de sociétés sont déjà installées dans différents secteurs de l’innovation (aéronautique, hydrogène, énergie…). C’est ici qu’Aura Aéro veut notamment faire construire l’usine d’assemblage de son avion électrique bi-place (avec 150 millions d’euros d’investissements privés, et 1 500 emplois à la clé).

Les pistes de travail qui se dessinent

Au-delà de la création de ce pôle d’excellence, le programme global du site inclut le renforcement des espaces verts, mais aussi d’espaces récréatifs, de loisirs, de sportifs et de travail pour les résidents et salariés de la zone.

Parmi les demandes les plus récurrentes des habitants, ressort le besoin de créer un nouveau grand espace vert majeur à Cugnaux. Le site de Francazal a été identifié « comme une alternative potentielle à la base de loisirs de La Ramée, accessible à vélo ou à pied », peut-on lire dans le dossier présenté par Toulouse Métropole.

Le schéma d'aménagement pressenti.
Le schéma d’aménagement pressenti : en bleu, le futur Techno Campus Hydrogène ; en rouge, le site d’activités économiques ; en jaune, les cheminements piétons et cyclistes. (©Toulouse Métropole)

Faire du site un lieu plus ouvert

Des demandes des habitants, Agnès Plagneux-Bertrand, vice-présidente de la Métropole en charge de l’industrie et de l’innovation, a notamment retenu la volonté que ce site, aujourd’hui totalement fermé au public, devienne beaucoup plus ouvert. « On aura même une déambulation au niveau de la Voie Royale. Certaines parties seront fermées pour les centres de recherche », explique-t-elle.

Quant aux craintes de nuisances, ou encore de dangers relatifs à certains sites, elle répond : « il y aura assez peu de mouvements aériens liés aux activités économiques. On aura aussi un laboratoire qui utilisera de l’hydrogène, mais en petite quantité. Il sera contrôlé comme tout site Seveso [seuil, NDLR] bas ».

Un site à végétaliser

Les habitants ont également fait remarquer que plusieurs espaces de l’ancienne base militaire, jugés trop minéralisés, rendent difficile leur traversée lors de fortes chaleurs, notamment la Place d’Armes et la Voie Royale.

La vice-présidente confirme que cette dernière sera bien végétalisée dans le cadre d’un schéma qui a déjà été bien défini.

« La desserte, un gros dossier à traiter »

Quant aux transports en commun, les habitants ont demandé un renforcement de l’offre de mobilités afin de desservir le site avec plus de bus pour rejoindre les pôles de Portet Saint-Simon et Basso Cambo. Pour les cyclistes, de demandes d’aménagement ont été faites, notamment sur l’avenue du général Joseph-Barès.

Les habitants ont demandé des aménagements afin de faciliter la mobilité, notamment pour les cyclistes.
Les habitants ont demandé des aménagements afin de faciliter la mobilité, notamment pour les cyclistes. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)

Pour les voitures, « plusieurs participants ont suggéré la mise en place de parkings aux abords ou à l’extérieur du site ». Des aménagements déjà prévus.

La vice-présidente en charge du dossier admet que la desserte de ce site bien excentré de la métropole est « un gros dossier que l’on doit traiter. À terme, si on a 2 000 à 3 000 salariés sur cette zone, il va falloir trouver des moyens pour qu’ils viennent travailler sans créer des embouteillages ».

Un patrimoine à conserver

Dotés d’une riche histoire militaire, les bâtiments d’intérêt patrimonial dont la structure le permette seront conservés, « à l’instar du Mess des sous-officiers qui fera l’objet d’une réhabilitation importante », peut-on lire dans le dossier. C’est dans ce lieu, qui s’étend sur environ 2 780 m², que les militaires se réunissaient pour prendre leur repas en commun.

Agnès Plagneux-Bertrand indique que les travaux de ce site sont aujourd’hui imminents. « Nous avions déjà réhabilité 300 m². Il y aura un espace de réception qui sera géré par la Métropole. On fait un bâtiment neuf tout en conservant le côté vintage. »

Trouver des terrains de compensation

Des études sont encore menées afin de déterminer la capacité de réhabilitation d’autres bâtiments existants. « On a une procédure à respecter avec des terrains dédiés en compensation aux constructions et aux aménagements qui vont être faits [dont 40 000 m² de terrain prévus pour le projet d’Aura Aero évoqué plus haut, NDLR]. Le démarrage de certains travaux dépend aussi de cela. »

Les habitants ont également suggéré une meilleure valorisation du château d’eau, « véritable marqueur du site depuis les alentours, en lui donnant un nouvel usage : mur d’escalade, décoration ou peinture en lien avec la thématique du campus ».

Le château d'eau, point de localisation de la zone.
Le château d’eau, point de localisation de la zone. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)

Aussi un futur Techno Campus Hydrogène

C'est aussi à Francazal que Toulouse Métropole, avec la Région Occitanie et en partenariat avec le CNRS et l’Université de Toulouse, mais aussi des grands groupes comme Safran, et Airbus, y développe également un projet de Techno Campus Hydrogène qui se situera derrière le Mess des sous-officiers.
Le projet prévoit l’installation d’un centre d’essais dédié aux technologies de l’hydrogène (piles à combustible, électrolyseurs d’eau, etc.). L’opération porte sur un montant total d’investissement de 18,2 millions d'euros sur lequel Toulouse Métropole participe à hauteur de 1,2 million d'euros. L'ouverture de ce nouveau centre est prévue pour 2026.

Pour ce dossier d’ampleur, le budget consacré par Toulouse Métropole s’élève à 7 millions d’euros.

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