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Quand Gaza accueillait le Che et Mandela

De Che Guevara à Nelson Mandela, en passant par Malcolm X et Jean-Paul Sartre, mais aussi François Mitterrand, Jacques Chirac et Bill Clinton, nombreuses ont été les personnalités étrangères à visiter Gaza.

Publié le 14 avril 2024 à 07h00 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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L’ex-dirigeant palestinien Yasser Arafat (au centre), avec l’ancien président français Jacques Chirac (à gauche), devant des plans du premier port palestinien, dans la ville de Gaza, le 23 octobre 1996.

Avant que le blocus imposé par Israël depuis 2007, avec l’appui de l’Egypte, ne retranche la bande de Gaza du reste du monde, l’enclave palestinienne a accueilli au fil des années de prestigieuses personnalités étrangères. Gamal Abdel Nasser a certes attendu deux ans et demi après sa prise du pouvoir au Caire pour se rendre, en mars 1955, dans la bande de Gaza, sous administration égyptienne depuis l’armistice de 1949 avec Israël.

C’est que le territoire palestinien, marqué par son effervescence militante, n’avait pas hésité à manifester contre le « dictateur Nasser », avant d’endosser la tutelle égyptienne comme un moindre mal face à la menace israélienne. Et c’est à la faveur de leur visite dans l’Egypte nassérienne que trois grandes figures de la gauche internationale vont se rendre à Gaza.

Le Che, Malcolm X et Sartre

Le premier de ces visiteurs est, en juin 1959, Ernesto « Che » Guevara, auréolé du succès, cinq mois plus tôt, de la révolution cubaine. Fidel Castro a en effet dépêché son camarade argentin dans une longue tournée du tiers-monde en émergence. Reçu par Nasser au Caire, le Che se rend ensuite dans la bande de Gaza où il reste très entouré par les officiels égyptiens, y compris lors de sa visite des camps de réfugiés.

Le souvenir de ce bref séjour et l’aura de l’indomptable insurgé feront de « Guevara » un prénom toujours populaire dans la bande de Gaza, ainsi que dans le reste de la Palestine, à la fois pour les garçons et pour les filles, surtout dans les familles d’orientation progressiste (un guérillero marxisant, tué dans une embuscade israélienne en mars 1973, après une longue traque, était ainsi surnommé le « Che Guevara de Gaza »).

Lire la précédente chronique de Jean-Pierre Filiu | Article réservé à nos abonnés Le pari perdu de Nétanyahou sur les clans de Gaza

En septembre 1964, c’est Malcolm X qui se rend dans le camp de réfugiés de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. Le militant afro-américain s’est converti quelques mois plus tôt à l’islam sunnite, accomplissant alors son pèlerinage à La Mecque. Il rencontre des religieux palestiniens, mais aussi un poète, rescapé d’un massacre perpétré en 1956 par l’armée israélienne, dont il transcrit les vers dans son journal : « Nous devons retourner/Aucune frontière ne devrait exister/Aucun obstacle ne nous arrêtera/Nous retournerons. »

De retour au Caire, Malcolm X publie une cinglante critique du sionisme, à qui il dénie tout droit sur la « Palestine arabe », l’accusant de n’être qu’une « nouvelle forme de colonialisme ». Le contraste est frappant avec la prudence de Jean-Paul Sartre qui se borne à exprimer une compassion purement humanitaire lors de son passage, en mars 1967, dans les camps de réfugiés de Gaza. Les Palestiniens qui attendaient une solidarité d’ordre politique ne cachent pas leur déception.

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