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Oxfam s'alarme de la montée des inégalités de revenus dans les pays aidés par le FMI

Alors que les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale démarrent ce lundi à Washington, l'ONG affirme que 64 des 106 pays actuellement aidés par ces institutions internationales ont vu leurs inégalités augmenter sensiblement.

Les inégalités de revenus sont particulièrement élevées dans des pays comme le Ghana (photo de 2022), le Honduras ou le Mozambique, selon Oxfam.
Les inégalités de revenus sont particulièrement élevées dans des pays comme le Ghana (photo de 2022), le Honduras ou le Mozambique, selon Oxfam. (Muntaka Chasant/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 15 avr. 2024 à 06:52

Toujours plus inégaux. Selon un rapport publié par l'ONG Oxfam, les inégalités de revenus ont progressé dans plus de 60 % des pays actuellement sous programme d'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Atteignant parfois les seuils d'alerte des Nations unies.

Dans le détail, 64 des 106 pays actuellement aidés par ces institutions financières internationales ont vu leurs inégalités augmenter sensiblement. Elles sont même particulièrement élevées dans une quarantaine d'entre eux, dont le Ghana, le Honduras ou le Mozambique.

Une hypocrisie qui doit cesser

« Le FMI et la BM présentent la lutte contre les inégalités comme une priorité mais soutiennent dans le même temps des politiques qui l'augmentent. Les gens ordinaires souffrent toujours plus du fait des coupes budgétaires dans la santé, l'éducation ou les transports. Ce haut niveau d'hypocrisie doit cesser », accuse, citée dans un communiqué, la responsable d'Oxfam à Washington, Kate Donald . Plus encore, selon l'ONG, l'augmentation de la dette publique, notamment du fait de la hausse des taux d'intérêt, réduit d'autant la capacité de ces pays à financer correctement la santé, l'éducation ou les protections sociales nécessaires pour réduire les inégalités.

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Tout n'est pourtant pas noir, admet Oxfam, qui qualifie de « décision historique » l'accord, signé par la Banque mondiale, visant à réduire les inégalités. S'il s'agit d'une première en 80 ans, « si la Banque veut réellement agir en la matière, le premier test sera d'en faire une priorité pour ses prêts aux pays les plus pauvres », estime encore Kate Donald.

Celle-ci estime aussi que « des impôts plus élevés sur les revenus et la richesse des plus riches pourraient permettre de récolter des milliers de milliards de dollars pour combler les déficits de financement de l'IDA (l'Association internationale de développement, qui dépend de la Banque mondiale, NDLR) et combler les énormes déficits de financement du développement et du climat dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ».

Réunions de printemps

Ce cri d'alarme d'Oxfam n'est pas lancé au hasard. L'aide aux pays en développement, en particulier ceux qui sont actuellement en situation de crise de la dette ou qui risquent d'y tomber, sera l'un des principaux sujets abordés à l'occasion des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui démarrent ce lundi à Washington pour s'achever samedi.

Les dépenses publiques nécessaires pour soutenir les économies face à la pandémie de Covid puis aux chocs provoqués par l'inflation mondiale ou encore la guerre en Ukraine ont poussé les Etats à s'endetter, à un moment où les taux d'intérêt sont remontés, sous l'impulsion des banques centrales des principales économies aux prises avec l'inflation. Un cocktail qui a accru significativement le service de la dette dans certains pays, incapables de faire face à leurs échéances, qui mobilisent parfois plus de la moitié de leur budget.

Le FMI insiste régulièrement, lors de ses programmes, sur la nécessité pour les gouvernements de protéger les groupes les plus vulnérables au sein de leurs populations. De son côté, la mission première de la Banque mondiale reste de mettre fin à la pauvreté dans le monde.

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