Et si on quittait Berlin pour Londres ?

Sous le regard du prince Charles (à gauche), le président Emmanuel Macron dépose une couronne devant la statue de Charles de Gaulle aux jardins Carlton, dans le centre de Londres, le 18 juin 2020.  - Credit:Tolga Akman/Sipa
Sous le regard du prince Charles (à gauche), le président Emmanuel Macron dépose une couronne devant la statue de Charles de Gaulle aux jardins Carlton, dans le centre de Londres, le 18 juin 2020. - Credit:Tolga Akman/Sipa

Rêvons : le prochain président de la Ve République ne se rendrait pas, comme le veut l'usage, à Berlin pour sa première visite diplomatique, mais à Londres. Où, aux balcons des appartements des rues attenantes de Buckingham Palace et de Downing Street, flotteraient Union Jack et drapeaux tricolores.

La France et l'Angleterre, les Bouvard et Pécuchet de l'Europe depuis le début du XXe siècle, renoueraient avec l'esprit de Carlton Gardens, siège du Général à Londres, où, en dépit de la capitulation de Paris, Churchill voulait encore croire à la résurrection de la seule nation capable d'être aussi libre que l'Angleterre.

Un chef d'État anglophile

Signée en 1904, l'Entente cordiale, dont on célèbre les 120 ans, parachevait un siècle de rapprochement, mesuré mais constant, entre une république et une monarchie qui, depuis la Révolution, s'étaient fait la guerre pendant vingt ans. La dispute prit fin. Louis-Philippe avait vécu à Londres et fit de la réconciliation avec Albion une de ses priorités.

Ses efforts payent puisque, dans un contexte d'instabilité successorale et de révoltes libérales en Europe, les relations se détendent et Victoria se rend sur le sol français, dans la résidence secondaire de Louis-Philippe, le château d'Eu, en Normandie. Une première pour un souverain anglais depuis Henri VIII.

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