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PORTRAIT - JO Paris 2024 : Thibaut Collet, un saut vers le podium ?

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Cinquième des derniers mondiaux, Thibaut Collet, le perchiste grenoblois visera une médaille à Paris cet été aux Jeux olympiques de Paris. Il tente de concilier son entraînement avec les nombreuses sollicitations liées à l'approche des Jeux.

Thibaut Collet à l'entrainement à Montbonnot-Saint-Martin Thibaut Collet à l'entrainement à Montbonnot-Saint-Martin
Thibaut Collet à l'entrainement à Montbonnot-Saint-Martin © Radio France - Antonin Kermen

"Les sollicitations, les regards, sont plus nombreux on se rend bien compte que ça approche." Avant l'ouverture des JO de Paris (du 26 juillet au 11 août), Thibaut Collet peaufine sa préparation lors d'un stage au soleil aux États-Unis. Il était encore il y a peu sur son sautoir d'entraînement à Montbonnot-Saint-Martin (Isère), près de Grenoble. Il nous confiait qu'effectivement le compte à rebours est bel et bien lancé pour le plus grand rendez-vous de sa carrière, les Jeux en France.

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"Des sollicitations tous les jours"

Pour le perchiste de 24 ans, tout a changé l'été dernier à Budapest. Cinquième des mondiaux avec un saut à 5,90 mètres, il est entré dans une nouvelle catégorie, celle des médaillables. "J'ai toujours voulu jouer une médaille, mais après Budapest j'ai pris la mesure des choses, et je me suis dit que je ne m'interdisais plus de dire que je voulais une médaille". Et l'Isérois d'enfoncer le clou dès le début de cette saison avec un nouveau record personnel à 5,92 mètres à Clermont-Ferrand.

Être l'un des rares espoirs de médaille de l'athlé tricolore, cela change la vie confirme son père, Philippe. "Effectivement il faut gérer cette attente, il y a énormément de sollicitations, il y en a même tous les jours alors on est obligés de travailler avec un attaché de presse professionnel. C'est indispensable, alors qu'on imaginait pas que ça soit nécessaire." Être un espoir dans sa discipline, c'est aussi assumer une plus forte exposition médiatique, "après on n'est pas non plus des footballeurs, les sollicitations sont bienveillantes, c'est agréable, il y a une mise en lumière. Je fais découvrir mon quotidien d'athlète" raconte Thibaut Collet.

Thibaut Collet, lors d'un entraînement à Montbonnot-Saint-Martin, près de Grenoble
Thibaut Collet, lors d'un entraînement à Montbonnot-Saint-Martin, près de Grenoble © Radio France - Antonin Kermen

Les Jeux, "c'est quelque chose qui va marquer ma vie et ma carrière"

Connaître dans sa carrière les Jeux olympiques dans son pays, c'est pour n'importe quel athlète de haut niveau un moment rare, un moment à ne pas rater, un rêve auquel il faut se préparer. "C'est un rêve d'enfance qui devient réalité au fil des jours", explique le perchiste. "C'est le graal pour les athlètes. Moi je me rappelle du titre de Renaud Lavillenie en 2012, j'avais 13 ans. J'étais dans le stade olympique pour la finale à Londres. Ce jour-là, il est champion, je me suis dit que je participerai à cette compétition. C'est quelque chose qui va marquer ma vie et ma carrière."

Le record familial et les six mètres ?

Chez les Collet la perche est une histoire de famille, et de jardin. Son grand frère est aussi perchiste professionnel et monte à 5,74 mètres. mais c'est surtout dans le jardin de son grand-père que Thibaut a fait ses premiers sauts, à 4 ans. Dans le jardin encore qu'il a installé un sautoir en plein covid pour continuer à s'entrainer avec son frère Mathieu. Et le père Philippe veille depuis toujours sur la progression de son fils, qu'il entraîne encore avec Philippe d'Encausse. Philippe Collet était l'un des meilleurs perchistes français à la fin des années 1980, avec un record à 5,94 mètres.

Avoir un père perchiste connu, ça porte le mental, forcément. "Cela apporte une visibilité en plus parce que les gens se rappellent de ce que mon père a fait à l'époque. Aujourd'hui, j'essaie de faire mieux, sauter plus haut." Cette barre de 5,94 mètres, Thibaut s'en rapproche. "Je suis à trois centimètres de le battre alors forcément je l'ai dans le viseur. Comme ça j'aurais le record de la maison, de la rue. C'est un petit challenge familial, mais on ne va pas s'arrêter à ça."

Thibaut Collet et son père Philippe Collet
Thibaut Collet et son père Philippe Collet - Antonin Kermen / Radio France

"En rêver, j'ai le droit"

Car le vrai objectif de Thibaut Collet, c'est désormais de franchir six mètres. "Un mythe" qui nécessite "du boulot". "Mais je fais ce qu'il faut pour réussir à franchir cette barre. J'y crois, j'en rêve, et je pense que c'est pour bientôt. (...) Dire que je vais faire le podium, ce serait prétentieux. En rêver, j'ai le droit, et au vu de mes résultats, c'est peut-être une suite qui pourrait paraître logique, mais le sport ce n'est pas une science exacte, mais j'y travaille au quotidien." Rendez-vous le 5 août au Stade de France ?

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