La Banque alimentaire : "On a besoin de vous, vraiment, terriblement"

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 04/04/2024 à 06:00

Ce mercredi 3 avril, la Banque alimentaire a tenu son Assemblée générale à la Commanderie Saint-Jean au Puy-en-Velay. Jean-Marie Guérault, président départemental de l'association, et Pascal Coquelet, président de la Banque alimentaire Auvergne, ont présenté les chiffres de l'année passée. Ensemble, ils ont rappelé l'hécatombe à venir si les courbes de la pauvreté et des prix continuent de monter aussi fortement. 

15 %. Entre 2022 et 2023 en Auvergne, ce sont 15 % de personnes en plus qui ont tapé à la porte des associations humanitaires pour simplement se nourrir. Ce ratio qui donne le tournis a été annoncé par Pascal Coquelet, président de la Banque alimentaire Auvergne, lors de leur assemblée générale, ce mercredi 3 avril, au Puy.

"Ce chiffre est très important, sans précédent, déplore-t-il. Cela induit des portions de repas plus petites pour toujours plus de monde". À ses côtés, Jean-Marie Guérault, président de l'antenne Haute-Loire, image en ce sens : "Le gâteau ne cesse de se réduire pour un nombre de personnes attablées autour qui, lui, ne fait que se densifier".

"C'est huit tonnes de moins que l'année précédente. Huit tonnes de moins ! Ceci est une très grande inquiétude pour nous !"

Pourtant, en ce qui concerne la Haute-Loire, l'évènement phare de l'association est caractérisé de positif. Ainsi, la Grande Collecte 2023 a été bonne car "nous avons récolté 40 tonnes, soit 5 tonnes de plus qu'en 2022, précise Jean-Marie Guérault. Les altiligériens ont fait preuve d'une générosité énorme en dépit du contexte financier très compliqué pour tout le monde".

Mais, à propos de la collecte tout au long de l'année 2023, c'est une perte de poids que les bénévoles constatent. "Dans les magasins et les industriels, nous avons récolté 41 tonnes, souffle le président du 43ᵉ département. C'est huit tonnes de moins que l'année précédente. Huit tonnes de moins !" Il déplore alors : "Ceci est une très grande inquiétude pour nous !"

La Banque alimentaire en Haute-Loire en 2023 ▼

36 bénévoles
45 associations et CCAS qui vont se fournir à la Banque alimentaire
140 t. de denrées alimentaires distribuées
Soit 280 000 repas confectionnés
600 personnes mobilisées par la Grande Collecte

"Avant, les lots qui étaient en fin de vie étaient donnés aux associations humanitaires. À présent, ce principe est terminé."

La Banque alimentaire est, outre les dons des particuliers, aidée par les Fonds Européen d'Aide aux Démunis (FEAD). "Malheureusement, les produits issus de ces fonds arrivent avec beaucoup de décalage, se désole Jean-Marie Guérault. D'autant plus que les FEAD sont de moins en moins importants et les produits de plus en plus en chers".

Pascale Coquelet soulève aussi un autre problème qui tarit la source des denrées et des articles sanitaires : "Nous avons des difficultés qui s'accroissent dans les grandes surfaces. De plus en plus d'options leur sont données pour écouler leurs produits à des prix imbattables et destinés à leurs clients. Avant, les lots qui étaient en fin de vie étaient donnés aux associations humanitaires. À présent, ce principe est terminé."

"De votre aide comme bénévoles. De vos dons comme humains."

D'une même voix, ils profitent de la présence de la presse pour pousser un cri d'alarme adressé à toutes et à tous, altiligériens, auvergnats et qui que ce soit en France. "On a besoin de vous, vraiment, terriblement. Nous sommes optimistes de nature car il faut l'être pour conduire ce genre de mission qu'est la Banque Alimentaire. Mais les jours qui viennent, les années qui vont suivre, vont se teinter d'un sombre de plus en plus épais si la situation continue ainsi. Nous avons besoin de vous, de votre aide comme bénévoles. De vos dons comme humains."

 

 

 

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

2 commentaires

jeu 04/04/2024 - 10:10

L'Homme (avec un grand H) est le seul animal qui soit incapable de se nourrir. Dès l'école, il faut apprendre aux gens à se nourrir : faire un potager (en reproduisant soi-même ses semences), identifier les plantes sauvages comestibles, créer un verger (en apprenant à greffer, c'est gratuit), gérer un poulailler, etc. Rappelons que nous pouvons produire gratuitement une partie au moins de notre nourriture (si l'on s'en donne la peine). Les mairies peuvent (doivent !) mettre des terrains à la disposition des habitants qui le souhaitent. Les personnes âgées qui n'ont plus la force de cultiver leur lopin peuvent (doivent !) le mettre à disposition des familles pauvres. Selon le vieil adage, ne donne pas de poisson à celui qui a faim. Apprends-lui à pêcher.

jeu 04/04/2024 - 09:35

Le problème est que la vie quotidienne devient de plus en plus difficile, y compris pour les gens qui travaillent....donc moins de dons , et l assistanat exaspère aussi.....

Lorsque l on à faim , on essaye de se demener pour pouvoir manger....