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ENTRETIEN. Xavier Legrand (Le successeur) : « La tragédie c’est pas tiède, faut y aller ! »

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photo  xavier legrand, réalisateur du « successeur », son deuxième film après « jusqu'à la garde ». 2

Xavier Legrand, réalisateur du « Successeur », son deuxième film après « Jusqu'à la garde ». © Manuel Moutier

Dans Le successeur, au cinéma ce mercredi 21 février 2024, le cinéaste Xavier Legrand livre, après Jusqu’à la garde, un deuxième film saisissant mêlant avec une grande maîtrise les règles de la tragédie, du thriller, du film d’horreur…

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Un couturier en pleine gloire à Paris fait une découverte terrifiante en retournant au Québec, dans la maison de son père décédé brutalement. Sa réaction l’entraine dans une chute inexorable à laquelle le spectateur assiste, stupéfait, sur son fauteuil de cinéma. C’est la trame du Successeur, un filmaussi dérangeant qu’haletant, signé Xavier Legrand, à qui l’on doit déjà la puissant Jusqu’à la garde , récompensé d’un César du meilleur film en 2019. Entretien.

Xavier Legrand, comédien, réalisateur.

Comment est née l’idée du Successeur ?

J’avais cette histoire en tête avant de faire Jusqu’à la garde. Je l’ai très librement adaptée d’un roman d’Alexandre Postel, L’ascendant. Elle s’inscrit dans une trilogie sur le patriarcat dont j’écris actuellement le dernier volet. Jusqu’à la garde montrait comment le patriarcat écrase les femmes et les enfants. Mais il écrase aussi les hommes. Ce n’est pas en trois films qu’on va le déconstruire maisIl est nécessaire que des hommes, justement, en parlent.

Le successeur décrit la chute d’un héros évoluant dans le milieu de la mode. Pourquoi cet univers ?

Ce film est une tragédie, au sens grec du terme. Je viens du théâtre, les figures d’Œdipe, d’Hamlet ou d’Icare m’ont construit. J’aime les symboles. Puisqu’on assiste à la chute d’un homme, il fallait qu’elle soit vertigineuse. Il fallait qu’il ait un statut ne méritant aucune éclaboussure pour qu’on puisse comprendre l’état de choc rarement montré et possiblement clivant dans lequel le plonge la découverte qu’il fait chez son père.

Ce que vous ne montrez pas de la violence est au moins aussi violent que ce que vous en montrez, dans ce film sous tension…

La violence, moins on la montre, plus elle est terrible à mes yeux. Il y en a qui vont la filmer en face. Ce n’est pas mon truc. Même en tant que spectateur. On a l’impression que j’adore les films d’horreur. Pas du tout. Je déteste l’hémoglobine. Moi ce qui me fait peur, c’est quand c’est crédible…

Tourner au Québec était une évidence ?

Je voulais un pays francophone très éloigné, pour montrer qu’Ellias avait mis un vrai océan entre son père et lui, et aussi qu’il est une sorte de transfuge de culture. Sous la violence du choc auquel il fait face, son accent ressurgit comme des racines qu’il avait voulu arracher.

photo marc-andré grondin et yves jacques (à gauche), deux stars au québec.  ©  haut et court

Marc-André Grondin et Yves Jacques (à gauche), deux stars au Québec. Haut et court

Le choix du pays a aussi déterminé celui des acteurs ? Qui sont-ils ?

Marc-André Grondin (Ellias), a été révélé par le film C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée (2005). Il a un peu tourné en France ensuite, puis a décidé de rester au Québec. C’est une star là-bas. Yves Jacques aussi est une sorte de trésor national.

Au cœur d’une situation dramatique, leurs personnages déclenchent parfois le rire. C’est voulu ?

Alors c’est un rire de protection, un rire nerveux qui échappe. Parce que la situation est abyssalement absurde, qu’on est décontenancé par des actions qu’on peut juger incohérentes. Je ne l’ai pas cherché.

Votre premier film a été un succès, craignez-vous la réception du deuxième ?

Des gens m’ont dit : « Mais pourquoi faire ça après Jusqu’à la garde ? » Je réponds : « Mais c’est quoi la recette ? Si je fais la même chose, on va dire que je suis fainéant. Si je fais radicalement différent, on dira : «Il fait différent pour faire différent.» J’ai ma ligne de conduite. Je trouve que j’ai progressé en mise en scène, que je n’y suis pas allé de main morte, mais quand on parle de tragédie, c’est la fièvre. C’est pas tiède. Faut y aller ! »

 
Propos recueillis par Pascale VERGEREAU.    Ouest-France  

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