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Le nouveau patron des patrons italiens veut peser davantage à l'échelon européen

Emanuele Orsini, entrepreneur d'Emilie-Romagne, prend la tête de la Confindustria et se fixe comme principal objectif de peser plus en Europe pour défendre une industrie italienne en danger.

Emanuele Orsini, le nouveau président de Confindustria.
Emanuele Orsini, le nouveau président de Confindustria. (Blue Cobalto photography/Confindustria)

Par Olivier Tosseri

Publié le 4 avr. 2024 à 17:21Mis à jour le 4 avr. 2024 à 17:49

Confindustria a un nouveau président. Emanuele Orsini dirigera pendant les quatre prochaines années l'organisation patronale italienne.

Elle sort profondément divisée à l'issue d'une campagne émaillée de violentes polémiques pour désigner le successeur de Carlo Bonomi. Emanuele Orsini promet de « redonner à Confindustria son unité, la remettre au service des entreprises et de la croissance du pays et lui rendre la crédibilité nécessaire pour jouer un rôle dans les choix du pays ».

Plus proche des petits patrons que des grandes fortunes

Le nouveau patron des patrons italiens est un entrepreneur originaire de Sassuolo, près de Modène. Agé de tout juste cinquante ans, il occupait jusqu'à présent le poste de vice-président au sein de Confindustria en charge des questions fiscales. Un dossier qui sera l'une de ses priorités. Il a déjà exhorté le gouvernement à une refonte du système de l'Etat providence en privilégiant une plus grande collaboration entre les secteurs privé et public.

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Ancien président de Federlegno, il est à la tête de Sistem Costruzioni, entreprise spécialisée dans les constructions en bois, qui, parmi ses partenaires, compte Ferrari, Maserati et Lamborghini. Emanuele Orsini est également actif dans le secteur agroalimentaire via sa société Tino Prosciutti. Ses entreprises réalisent dans leur ensemble un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros, bien loin des grandes fortunes industrielles du nord de la péninsule.

La victoire de la Confindustria du Nord-Est

Outre la taille « modeste » de ses activités, Emanuele Orsini a la particularité d'être originaire d'E milie-Romagne . C'est la première fois qu'un président de Confindustria vient de cette région, qui est pourtant l'une des locomotives de l'économie italienne.

Juste avant la pandémie, elle affichait une croissance deux fois plus élevée que celle du pays, et un taux de chômage deux fois plus faible. Ses exportations sont les plus dynamiques, avec une hausse de 26 % au cours de la dernière décennie. Outre des symboles du « made in Italy » comme Ferrari ou Barilla, elle dispose d'un écosystème d'environ 300.000 PME. « C'est la victoire de la Confindustria du Nord-Est (Emilie-Romagne, Vénétie, Frioul) sur celle du Nord-Ouest incarnée par l'ancien triangle industriel Milan-Turin-Gênes avec ses grands groupes industriels », commente-t-on au sein du patronat transalpin.

Bruxelles avant Rome

Emanuele Orsini bénéficiait du soutien de Carlo Messina, à la tête d'Intesa San Paolo, la principale banque du pays, et de la bienveillance de plusieurs membres du gouvernement Meloni. Mais ce n'est pas dans les couloirs des ministères qu'il entend passer le plus de temps. « Confindustria ne doit pas être à Rome puis Bruxelles mais d'abord à Bruxelles et ensuite à Rome, estime-t-il. Car l'industrie aussi bien européenne qu'italienne est en danger ».

Il consultera rapidement toutes les filières pour soumettre aux autres patronats européens un document de travail dans la perspective de la prochaine Commission européenne. Le but est la rédaction au plus vite d'un « Industrial Act pour établir les priorités qu'il faut défendre à tout prix pour protéger les entreprises et pas seulement atteindre les objectifs de transformation qu'on leur impose », assure-t-il. Son équipe sera présentée le 18 avril, avant l'assemblée annuelle de Confindustria fin mai qui marquera le début officiel de son mandat.

Olivier Tosseri (Correspondant à Rome)

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