Le poison de l’anonymat

Après l’agression de Samara, 13 ans, à la sortie du collège à Montpellier ce mardi, le harcèlement en ligne revient sur le devant de la scène de la plus tragique des manières. L’édito de Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien - Aujourd’hui en France.

Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien - Aujourd'hui en France. DA Le Parisien
Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien - Aujourd'hui en France. DA Le Parisien

    Que sait-on véritablement de l’agression dont a été victime Samara ? À la limite, peu importent les explications pitoyables des ados qui se sont acharnés sur elle, l’enquête déterminera le rôle et l’implication de chacune de ces brutes qui ont laissé pour morte une jeune fille de 13 ans sur un trottoir. En revanche, il est déjà avéré que les réseaux sociaux ont une nouvelle fois joué un rôle terrifiant. Ainsi, les messageries instantanées sont de sinistres caisses de résonance pour des petits bourreaux qui s’abritent derrière l’anonymat, des harceleurs qui se camouflent sous pseudo, des crétins qui filment et postent des vidéos d’une violence insoutenable.

    Comme si tout cela ressemblait à un jeu, à une « vie parallèle ». Comme si tout cela n’existait pas « en vrai ». Et puis, il y a ces messages éphémères sur Snapchat, bien pratique pour terrifier une proie et déverser son flot de menaces, de vulgarité et de haine avant de disparaître aussitôt.