Lors du carnaval de la Plaine en mars dernier, la dispersion des carnavaliers avait été marquée par des heurts avec la police qui avait utilisé des grenades lacrymogènes. L'une d'elle avait atterri dans le salon de Jeanine, 78 ans. 2 plaintes ont été déposées pour des jets de grenades lacrymogènes chez des riverains.
Jeanine n’est pas Zineb. Ce soir du 17 mars 2024 n’est pas celui du 2 décembre 2018 et quand elles sont passées sous ses fenêtres, les forces de l’ordre ne dissipaient pas des émeutiers en marge d’une marche contre l’habitat insalubre, mais des carnavaliers qui tardaient à quitter La Plaine. Jeanine n’est pas Zineb. Contrairement à la vieille dame de Noailles, atteinte au visage par une grenade lacrymogène et décédée à l’hôpital, la retraitée du Camas se trouvait dans sa chambre à coucher quand, vers 22 heures, le projectile a fait irruption dans son salon, brisant les vitres de sa fenêtre fermée.
"Heureusement, je regardais la télévision, de l’autre côté de l’appartement, souffle Jeanine, les mains nerveusement serrées contre sa poitrine. J’ai entendu l’explosion, je suis allée voir et j’ai trouvé les volets que j’avais croisés, ouverts, la fenêtre ouverte et du verre. Plein de verre." Sur le sol mais aussi sur le plaid bleu marine étendu sur le canapé, d’épais éclats jonchent toujours l’appartement de Jeanine, un mois plus tard. "Les policiers m’ont dit de ne rien toucher, j’attends le passage des experts mais il ne se passe rien…", déplore la vieille dame.
"Je ne savais même pas qu’il y avait le carnaval"
Le soir des faits, alors qu’un arrêté préfectoral avait fixé l’arrêt des festivités à 18 h 30, les carnavaliers étaient encore nombreux sur la place Jean-Jaurès. Leur évacuation par la police avait alors été marquée par des incidents dans les rues adjacentes à La Plaine, dont celle de Jeanine. "J’ai appelé les pompiers à cause de l’odeur et ils m’ont dit de descendre dans le hall de l’immeuble, mais de ne pas sortir parce qu’il y avait le carnaval. Je ne le savais même pas", se souvient Jeanine, toujours sous le choc. Indemne physiquement, la retraitée n’en reste pas moins traumatisée. "Maintenant, je ferme tout", affirme-t-elle. Du moins, tout ce qui peut l’être.
Rafistolée par des voisins et ami, la fenêtre ne tient aujourd’hui qu’au moyen d’une planche en bois et une bâche. "Moralement c’est vraiment dur", soupire la locataire, qui conserve, depuis, des éclats de grenade lacrymogène. Confiée à la Division de la criminalité territoriale (DCT, ex-Sûreté départementale), l’enquête est toujours en cours.
D’après nos informations, une deuxième plainte a été déposée, lundi 15 avril, portant elle aussi sur un jet de grenade, ce même soir du 17 mars 2024, ayant pénétré le domicile d’un riverain sans faire de blessé. Les constatations sont en cours.
En continu
19:37
Légion étrangère : le 2e REG honoré par le ministre des Armées à Saint-Christol
18:32
Chanel à Marseille : Bruno Pavlovsky et Maryline Bellieud-Vigouroux décorés de la médaille d’honneur de la ville
18:24
Fourgon braqué près de Lyon : au moins 560 000 euros de préjudice
18:12
Tennis : à Aix-en-Provence, Gasquet passe, Wawrinka trépasse
17:57
Crise agricole : l'Assemblée s'empare du projet de loi pour répondre à la colère
17:44
Procès demandé pour "Mimi" Marchand, soupçonnée d'avoir voulu soutirer de l'argent à Karine Le Marchand
17:17
Narcotrafic à Marseille : le chef présumé du clan Yoda, Félix Bingui, accepte d'être extradé du Maroc
17:07
Piscine du Mucem : le projet du bassin du J4 reporté, un "énième échec" selon la droite
Une info ? Un témoignage ?
Contactez-nous