Didier Bourdon et Christian Clavier : “À nos débuts, on gagnotait un peu”
Les deux interprètes principaux de Cocorico jettent un coup d’œil dans le rétro.
- Publié le 04-02-2024 à 09h12
- Mis à jour le 04-02-2024 à 09h19
“Grande famille, grosse responsabilité” constitue un des leitmotivs de Cocorico. Mais il n’en va pas de même lorsqu’on porte un nom célèbre, aux yeux de ses deux acteurs principaux. “Je ne pense jamais aux choses d’une manière sérieuse et didactique, coupe Christian Clavier. Ce n’est pas amusant. On se doit de présenter au public quelque chose de la meilleure qualité possible en sachant qu’on n’est pas infaillible. Point à la ligne.” “Notre responsabilité, c’est quand on dit oui à un film, opine Didier Bourdon. Parfois, on essaie de nous plaire avec un gros cachet, mais c’est la dernière chose à faire.” Son ami prend aussitôt la balle au bond : “En même temps, si on n’est pas payé, on ne le fait pas”
Christian Clavier : “Je suis un spectateur, pas un spectateur professionnel”
Entre eux, le ping-pong est permanent. L’un ne cache pas son admiration pour Les Inconnus (“C’était à pleurer de rire, génial. Je suis un spectateur, pas un spectateur professionnel. C’est une immense chance”), l’autre pour le Splendid (“On a pratiquement le même âge, mais ils étaient connus quand nous démarrions à peine. C’étaient nos maîtres un peu”), mais très vite, leur discussion débouche sur des thèmes moins convenus. “C’était une autre époque, explique l’ex-Astérix. Au cinéma, au début, on ne gagnait rien. On vivait en faisant des publicités. Même après le succès, je suis resté locataire jusqu’à 40 ans. On gagnait notre vie correctement mais pas plus. Il fallait la passion chevillée au corps pour poursuivre. C’est pour ça que je suis fasciné quand les gens disent : 'Oui, encore, ils vont se bourrer les poches'. Non. On a pris des risques. À un moment, quand tu prends des risques, tu es rémunéré pour ça.”
“On gagnotait un petit peu, mais on était tellement passionné, poursuit son ami. Avec le Théâtre de Bouvard, on a gagné un peu notre vie. Comme j’étais jeune papa, je mettais de côté pour mon fils et ma femme. C’est pour ça que je travaillais beaucoup. À chaque sketch, on était payé. Mais s’il ne plaisait pas, on n’était pas payé. Ça, les gens ne le savent pas. Nous, on ne savait pas si on allait durer.”
Ses films ont pourtant rapporté 307 millions. Ceux de son aîné 970 millions. “Ce n’est pas nous qui les avons touchés…”, se contente de réagir ce dernier en riant. “On a fait vivre beaucoup de monde…”, conclut Didier Bourdon. Ils ont surtout fait rire énormément de spectateurs.