Les Quinconces à Saint-Ouen : un quartier en héritage

    Contenu proposé par la CAISSE DES DÉPÔTS

    L'équipe éditoriale du Parisien / Aujourd'hui en France n'a pas participé à sa rédaction.

    643 logements, 9 009 m2 de surface de bureaux et, en rez-de-chaussée, un socle constitué de commerces et d’activités. Lorsque les Quinconces verront arriver leurs premiers occupants, le quartier sera déjà chargé de l’histoire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Un véritable atout pour ce nouveau lieu de vie, imaginé comme un démonstrateur de la ville de demain : une ville plus respectueuse de l’environnement, mieux adaptée au réchauffement climatique, mixte, résiliente et conviviale.

    Entretien avec Violaine Paton, directrice adjointe Grands Projets en charge du pôle Aménagement chez CDC Habitat, Florence Chahid-Nourai, directrice Grands Projets Résidentiels Île-de-France chez Icade et Catherine Leroy, expert investissement immobilier et Paris 2024 à la direction régionale Ile-de-France de la Caisse des Dépôts, qui ont orchestré ce projet.

    Comment avez-vous abordé l’appel à projets, lancé en 2019, pour la construction et l’aménagement de l’îlot D, soit 52 000 m2 de surface qui, avant de devenir un quartier pérenne, devait accueillir 3 000 athlètes et para-athlètes pendant les Jeux ?

    Catherine Leroy : La volonté était que tout le Village Olympique et Paralympique de Paris 2024 prenne durablement vie après les Jeux, avec l’exigence que les candidats puissent opérer leur projet de bout en bout et accompagner la mise en activité (conception, conduite de travaux, aménagement, commercialisation ou location). Nous avons donc uni nos forces avec Icade et CDC Habitat pour répondre à cette consultation. La mission du groupe Caisse des Dépôts consistant à soutenir le développement touristique, économique, la cohésion territoriale et de favoriser les retombées et externalités positives pour les collectivités et les habitants, nous étions donc pleinement dans notre ADN.

    Violaine Paton : Il était effectivement crucial de concevoir un quartier mixte, agréable et confortable pour tous ses occupants, travailleurs, locataires, propriétaires ou commerçants. Nous avons cherché à proposer les meilleures réponses aux exigences sociales et environnementales de l’appel à projet, qui étaient toutes très élevées, et aux besoins du territoire. Sur la partie logements, nous avons proposé une grande diversification, pour avoir tout un panel de produits qui facilite la greffe urbaine : des logements en accession à la propriété, avec des appartements aussi bien pour des propriétaires occupants que des logements sociaux, une résidence étudiante, une résidence sociale Adoma. Notre projet est celui qui a été retenu.

    Florence Chahid-Nourai : Pour le mettre en œuvre, il a fallu changer nos habitudes et penser « réversible », c’est-à-dire que les architectes ont en premier lieu conçu les aménagements pour le futur quartier, puis l’ensemble a été adapté à la phase Jeux Olympiques et Paralympiques. Le réemploi et le recyclage se sont imposés pour permettre cet usage provisoire, sans gaspiller les ressources et matériaux nécessaires et tenir nos engagements environnementaux : - 40 % d’émissions carbonées par rapport à un chantier classique.

    Après quatre ans de travaux et quelques imprévus à gérer, les clés des 13 immeubles des Quinconces viennent d’être confiées aux organisateurs des Jeux, en temps et en heure. Quelles sont les prochaines étapes ?

    C. L. : Nous avons effectivement remis les clés. Pour autant, nous ne disparaissons pas totalement, puisque nous entrons dans la phase de commercialisation de l’immeuble de bureaux, qui pourra accueillir une ou plusieurs entreprises selon les besoins, et celles des commerces et activités des rez-de-chaussée. Il est vrai qu’entre le Covid-19 et le contexte géopolitique, les dernières années nous ont réservé leur lot de surprises, mais on peut dire que toutes les bonnes fées se sont penchées sur ce programme pour qu’il aboutisse.

    F. C.-N. : Effectivement, beaucoup de bonnes volontés se sont fédérées et nous avons pu avancer pas à pas, sans perdre de vue notre double objectif : l’accueil des athlètes et para-athlètes et le confort de vie des futurs occupants. Les travaux ont été livrés tout au long du mois de février au COJOP (Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques), qui a commencé à installer le nécessaire (mobilier, conciergeries, salles de kiné, etc.) pour la phase Jeux. En novembre prochain, nous reviendrons démonter le temporaire (les moquettes, cloisons amovibles, etc. utilisés pendant les Jeux seront recyclés à 75 %) et amorcer les finitions, dans l’objectif de permettre aux premiers résidents d’arriver dès janvier 2026.

    De quelles réalisations êtes-vous particulièrement fières ?

    V. P. : En regardant les immeubles, il est impossible de deviner au premier coup d’œil quelle est leur destination, de savoir s’il s’agit de logements sociaux ou en accession à la propriété. C’est une force pour le quartier et une grande fierté pour nous. Les espaces communs, les espaces verts, sont accessibles à tous et sont d’une qualité inédite, tout comme les appartements, qui sont plus spacieux que la normale – la taille minimale des chambres est de 11,4 m² par exemple. Les exigences d’accessibilité universelle et environnementale ont été de véritables atouts finalement, puisque le quartier fait la démonstration des possibilités qu’offre la construction bas carbone et des solutions pour limiter l’empreinte du développement urbain sur l’environnement. Beaucoup d’innovations sont nées de ce projet et pourront rendre l’habitat de demain plus durable et confortable pour tous.

    F. C.-N. : L’ouverture vers la Seine et le camaïeu de couleurs formé par les façades en céramique lui donnent une véritable identité, c’est une grande réussite. On se sent bien à l’intérieur des logements : ils ont tous un balcon, une double exposition, certains donnent sur le fleuve, d’autres sur la forêt fraîche… Ce qui est non seulement agréable en termes de luminosité mais aussi en termes de confort thermique et de ventilation.

    Qu’est-ce qui, selon vous, fera la réussite de ce quartier à horizon 2030 ?

    V. P. : Tout pourra prendre vie en quelques mois et le quartier sera livré avec un niveau de finition inédit. Les futurs résidents n’auront pas à cohabiter avec les travaux, le quartier est prêt à les recevoir, les commerces à ouvrir, les entreprises à s’installer, les espaces verts sont plantés. De notre côté nous mettons en place un suivi pour assurer la continuité dans la gestion des logements et des jardins comme celle des innovations de l’immeuble Cycle, qui propose de grandes avancées en termes d’économies d’eau, d’énergie et d’économie circulaire. Le projet a été pensé pour l’avenir et nous mettons tout en œuvre pour qu’il fonctionne sur le long terme, que tous les occupants puissent en bénéficier et se l’approprier.

    F. C.-N. : Ce qui fera sa réussite, c’est que les gens s’y sentent bien, l’ouverture des commerces et activités des rez-de-chaussée sera non seulement bénéfique pour les habitants mais aussi pour les personnes qui viendront travailler et qui pourront aller pratiquer une activité sportive le midi, déjeuner au restaurant ou simplement se promener dans le quartier. Il faut que la vie soit agréable pour tous, à tout moment, et que le quartier soit aussi perçu comme une destination de sortie le week-end. Je pense que les aménagements en bords de Seine, avec la promenade et les pistes cyclables, contribueront aussi à cela.

    C.L. : L’une des grandes forces, c’est que les Quinconces auront déjà une histoire : telle ou telle délégation aura logé dans tel ou tel bâtiment, les Jeux Olympiques et Paralympiques sont de grands moments d’émotion et tout le quartier portera cette empreinte. Pour les rez-de-chaussée, nous voulons développer une thématique cohérente avec l’histoire du quartier : du sport, de la danse, de l’aide aux devoirs… L’ambition est d’accompagner les jeunes pour les faire grandir. Nous souhaitons que ce quartier devienne celui qu’on a imaginé : un quartier de vie, un quartier solidaire et participatif, un quartier qui a une mixité fonctionnelle. Des atouts indéniables pour ce lieu de vie qui bénéficiera de l’impulsion que les Jeux Olympiques et Paralympiques auront donné à tout le territoire. C’est vraiment cela, l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

    Vous voulez explorer le Village Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et découvrir tous les secrets des Quinconces ? C’est possible grâce à cette visite virtuelle ludique et pédagogique !

    village-athletes-quinconces.groupe-cdc.fr/