Cette année, l’Inde organise les 18es élections générales depuis son indépendance en 1947. Une opération titanesque, avec plus de 970 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales, qui devra déterminer le parti au pouvoir pour les cinq prochaines années.

► Une démocratie parlementaire

L’Inde fonctionne selon le modèle de la démocratie parlementaire bicamérale (avec deux chambres), inspirée du modèle britannique. La Lok Sabha, pour Chambre du peuple, est composée de 545 parlementaires élus au suffrage universel pour cinq ans. Ils exercent le pouvoir législatif. Le chef du parti majoritaire à l’issue des élections devient premier ministre.

En Inde, comme dans la plupart des pays, l’âge du vote est fixé à 18 ans. Le corps électoral indien, le plus important du monde, atteint aujourd’hui 970 millions d’électeurs.

La Chambre des États, la Rajiyah Sabha, est le deuxième organe du pouvoir législatif. Elle se compose, elle, de 245 membres élus pour six ans au suffrage indirect par les assemblées législatives des États.

► Une union sous forme d’État fédéral

La Constitution de 1950 a fait de l’Inde une république parlementaire fédérale, composée de 28 États, définis principalement sur des critères linguistiques, auxquels viennent s’ajouter sept territoires administrés (comme les îles Andaman-et-Nicobar, Pondichéry ou la capitale Delhi). Le pouvoir est partagé entre le gouvernement central et les territoires et États qui composent le pays.

« L’Inde, c’est-à-dire le Bharat, est une union d’États », stipule l’article 1er de la Constitution. Chacun des 28 États qui composent le pays dispose d’institutions propres (parlement, cour de justice, etc.) et a le pouvoir de voter des lois dans certains domaines.

Toutefois, le pouvoir du gouvernement central est plus important que dans beaucoup d’autres États fédéraux. Le gouvernement de Delhi intervient directement dans le fonctionnement des institutions des États, notamment en nommant les hauts fonctionnaires ou les gouverneurs.

► Un président au rôle symbolique

Oui, il y a bien un président de la Fédération indienne depuis l’adoption de la Constitution en 1950 qui a fait du pays une République. Actuellement, le président est une présidente, Droupadi Murmu. Elle a été élue en juillet 2022 pour une durée de cinq ans, mandat renouvelable, par un collège électoral composé de parlementaires.

En revanche, sa fonction reste principalement symbolique. Le président promulgue les ordonnances en dehors des sessions parlementaires et peut prononcer la dissolution de la Lok Sabha. Il ne peut cependant le faire que sur recommandation du premier ministre.

► Un premier ministre tout-puissant

Nommé après les élections législatives, le premier ministre détient l’essentiel du pouvoir exécutif, avec le conseil des ministres qu’il préside. Il a donc l’initiative de la loi. Le chef du gouvernement est responsable devant la Lok Sabha, qui peut donc le contraindre à la démission mais qu’il peut néanmoins dissoudre, en l’absence de majorité.

Le favori pour le poste à l’issue des prochaines élections n’est autre que le premier ministre actuel et patron du BJP (Bharatiya Janata Party) ou « Parti du peuple indien », Narendra Modi. Il s’agirait alors de son troisième mandat.