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Guardiola/Ancelotti : l'art commun d'enseigner et d'embellir le football

Le respect entre Pep Guardiola et Carlo Ancelotti.
Le respect entre Pep Guardiola et Carlo Ancelotti. Alvaro Medranda / LGM / Panoramic

Ce mercredi (21h), Manchester City et le Real Madrid vont se disputer une place en demi-finale de Ligue des champions. L'un des deux grands favoris de la compétition se verra éliminer prématurément. Qui de Guardiola ou Ancelotti va sortir vainqueur de ce choc étoilé ?

Quand Manchester City et le Real se rencontrent, la presse s'extasie. Lors du match aller à Santiago Bernabeu, les deux équipes ont livré un récital de football (3-3). Si le quotidien espagnol Marca a vu, mardi dernier, «le meilleur match de football moderne au monde», de leurs côtés, les journalistes allemands de Bild trouvaient regrettable «que l'un des deux se fasse virer en quarts».

Affiche devenue incontournable de ses deux dernières campagnes de Ligue des champions, avec des épilogues tout aussi riches en émotions les uns que les autres, et après le 3 partout de la semaine passée, l'Europe s'apprête de nouveau à vibrer à quelques heures du match retour. À la tête de la partition collective des Skyblues et de l'insubmersible Real Madrid se trouvent des entraîneurs, des artistes, des créateurs.

Guardiola, le chef d'orchestre

«Manchester City peut confirmer avoir commencé et finalisé les négociations avec Pep Guardiola pour qu'il devienne le manager de l'équipe première pour la saison 2016/2017», a annoncé la direction du club anglais dans une lettre destinée aux journalistes le 1er février 2016. 8 ans après, le club est devenu un véritable orchestre qui récite à chaque match ses partitions à la perfection sous la houlette de Pep Guardiola et de sa baguette magique dont lui seul a le secret.

Longtemps dans l'ombre de son grand rival, Manchester United, les Skyblues ont changé de visage et de dimensions depuis l'arrivée du technicien espagnol. Neuf trophées nationaux, dont cinq Premier League, avant de décrocher la Ligue des champions en 2023. Le rêve ultime de tout un peuple, longtemps composé d'ouvriers, devenu enfin réalité.

Manchester City sacré pour la première fois en Ligue des champions (2023). www.imagephotoagency.it / Image Sport / Panoramic

Cette pluie de trophées s'explique par l'enthousiasme des joueurs de prendre du plaisir «avec leur deuxième famille» et la volonté d'avancer et gagner ensemble mais aussi par l'amour que porte Pep Guardiola pour le foot. «Il vit et respire le football. Que vous fassiez une erreur et qu'il vous crie dessus, ou que vous fassiez une bonne passe et qu'il vous applaudisse, c'est un homme qui vit tout cela», a expliqué, le portier brésilien Ederson. Outre cette obsession, le technicien de 54 ans insiste sur la rigueur et pousse ses joueurs dans leur retranchement pour obtenir la meilleure version d'eux-mêmes. «Il m'a élevé à un niveau que je ne soupçonnais pas.», a confié Rodri, l'indispensable du catalan.

Pep est le meilleur entraîneur que je n’aie jamais eu.

Lionel Messi

Mais la clé de son succès réside avant tout dans le respect qu'il doit à ce sport. Le football lui a donné un nom, une carrière de joueur puis d'entraîneur, qui a commencé en 1988 avec l'équipe C du FC Barcelone. Depuis cette date, il n'a plus jamais quitté les terrains et n'a cessé de révolutionner le jeu au fil du temps. De la conservation de balle au repositionnement en passant par un faux numéro 9, il a laissé une trace indélébile dans tous les endroits où il est passé et continue de le faire. Le tacticien, l'obsessionnel, le génie, trois surnoms pour désigner la même personne … Pep Guardiola.

Ancelotti, la force tranquille

Aussi prestigieux que populaire, le Real Madrid attire l’œil de l’ensemble des observateurs et le moindre faux pas est scruté à la loupe. Ce n’est pas Rafael Benitez, passé par la capitale espagnole entre 2015 et 2016, qui va dire le contraire. Son manque de résultats lui a valu sa place. Pour Carlo Ancelotti, l’histoire est différente.

Carlo Ancelotti à l’entraînement. Zuma / Panoramic

Après un premier passage réussi entre 2013 et 2015, où il remporte la Ligue des champions, le technicien italien décide de quitter le club pour prendre une année sabbatique et se remettre de son opération aux cervicales. Mais l’histoire ne pouvait pas s’arrêter sur cette fin. En 2021, le club de la capitale espagnole fait appel à lui pour assurer la succession de Zinedine Zidane. Une proposition acceptée par l’entraîneur de 64 ans. Depuis son retour au Real, le travail d’Ancelotti ne cesse de convaincre la direction. «Je ne veux plus entendre parler de ce sujet (un départ). Il est sous contrat et nous sommes contents de lui», a affirmé Florentino Perez, le 6 mai 2023.

Carlo aime cette image qu’il renvoie au monde.

Cristiano Ronaldo.

Pour faire progresser son groupe, il utilise des méthodes bien à lui. Il mise sur la douceur et son calme naturel : «J'essaie de ne rien forcer, mais de suggérer, d'influencer. C'est ça, la méthode douce. Gérer au quotidien un groupe de grands talents (avec tous les caprices et ego que cela comporte) n'est pas une mince affaire. Pour y arriver, il faut convaincre, séduire et réussir à obtenir leur adhésion au projet. Mais surtout via le relationnel.». Carlo Ancelotti mise aussi sur l’importance des jeunes joueurs et prépare l’avenir en leur donnant des responsabilités le plus rapidement possible. «Je suis devenu responsable, je ne suis plus le même qu'il y a 1 an», a confié Eduardo Camavinga après le sacre du Real à Saint-Denis (2022).

Entre éloges et affrontements

Avant d'être de très bons entraîneurs, pour ne pas dire les meilleurs au monde, Guardiola et Ancelotti sont avant tout de grands hommes, qui entretiennent une relation pleine d'éloges. Et cette dernière ne date pas d'hier. «C'est une personne exceptionnelle. Je l'ai rencontré il y a des années (quand Ancelotti entraînait au Milan, NDLR) et chaque fois que je suis avec lui, il est calme, il contrôle parfaitement ses émotions» a déclaré Guardiola à l'approche de la demi-finale retour de 2022. L'admiration ne va pas que dans un sens, elle est réciproque. «Pep est un fantastique entraîneur. J'ai une bonne relation avec lui et beaucoup de respect pour le travail qu'il fait. D'une certaine façon c'est un génie» a confié Ancelotti.

Sur le banc, les deux techniciens se sont affrontés à onze reprises, la 12e ce mercredi soir. Et l'avantage est en faveur de Guardiola. L'Espagnol a remporté 6 matchs et concédé 3 défaites. Depuis la saison 2021-2022, 23 buts ont été inscrits en 5 confrontations opposant les deux équipes des homologues. Le dernier en date étant le 3-3 du quart de finale aller, qui a, une nouvelle fois captivé l'Europe par son spectacle et scénario fou. Souvent comparés, Guardiola et Ancelotti sont liés par le désir qui les anime. Celui de remporter la Ligue des champions le 1e juin prochain à Wembley.

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