Plateformes en ligne : encore trop de lacunes en matière de transparence à l’approche des élections

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Le rapport porte sur les registres de publicité d’AliExpress, X (ex-Twitter), Amazon, Bing, Snapchat, Zalando, Google, YouTube, Booking.com, Pinterest, l’App Store d’Apple, LinkedIn, Facebook et Instagram du groupe Meta, et TikTok.

Selon un rapport publié mardi (16 avril) par la Mozilla Foundation, l’organisation à but non lucratif qui développe le navigateur Firefox, les plateformes en ligne présentent d’importantes lacunes en matière de transparence, alors que les élections européennes de juin approchent.

Les élections auront lieu dans moins de deux mois, ce qui rend la question de la transparence d’autant plus pressante que les menaces de désinformation et d’ingérence étrangère sont élevées en ce moment.

La Mozilla Foundation a demandé à CheckFirst de réaliser des tests de résistance pour évaluer si les outils de transparence des plateformes étaient « prêts à être utilisés ».

Le rapport porte sur les registres de publicité d’AliExpress, X (ex-Twitter), Amazon, Bing, Snapchat, Zalando, Google, YouTube, Booking.com, Pinterest, l’App Store d’Apple, LinkedIn, Facebook et Instagram du groupe Meta, et TikTok.

Les registres de publicité sont des bases de données dans lesquelles les plateformes stockent des informations sur les publicités diffusées sur leurs sites. Ils sont généralement disponibles en ligne ou via des interfaces de programmation d’applications (API). Ces dernières relient ces registres aux outils d’analyse des chercheurs.

Le règlement sur les services numériques (Digital Services Act, DSA), une législation concernant la modération des contenus, exige que les registres de publicité soient accessibles au public.

Certaines plateformes se sont opposées à cette règle. Aylo, la société mère de plusieurs sites pornographiques, a confié à Euractiv en mars qu’elle considérait comme illégale l’exigence du DSA concernant les registres accessibles au public. Il s’agit là de l’une des raisons pour lesquelles elle poursuit la Commission européenne en justice.

Les tests de résistance

Les tests de résistance de Mozilla et de CheckFirst ont permis de vérifier « la robustesse, la fiabilité et l’efficacité des registres de publicités dans diverses conditions et charges, afin de reproduire les exigences du monde réel », écrit l’organisation à but non lucratif dans son rapport.

Le rapport juge ces bases de données inadéquates pour les chercheurs en raison de limitations fonctionnelles et d’un manque de compatibilité entre les plateformes. Il souligne également que les interfaces ne sont pas compatibles entre elles, ce qui complique la tâche des chercheurs lorsqu’il s’agit d’identifier les tendances d’une plateforme à l’autre.

Euractiv a demandé des commentaires à toutes les plateformes mentionnées dans le rapport, mais celles-ci ont refusé ou n’ont pas répondu au moment de la publication de cet article. Pinterest, cependant, a souligné qu’elle n’autorisait pas les publicités politiques.

La Mozilla Foundation a suggéré que les plateformes en ligne améliorent leurs interfaces de registres de publicité pour faciliter leur accès et utilisation, tout en rendant les données disponibles plus complètes et clairement documentées.

Élections européennes : la Commission publie des lignes directrices pour prévenir les risques numériques

La Commission européenne a publié mardi (26 mars) des lignes directrices dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA) concernant les mesures à prendre en ligne pour atténuer les risques qui pourraient avoir une incidence sur l’intégrité des élections.

Publicité politique

Le rapport porte également sur un accord législatif de l’UE sur la publicité politique conclu en novembre, destiné à accroître la transparence de la publicité politique, surtout en ligne, afin d’empêcher la manipulation des processus électoraux.

Les outils prévus par la législation ne sont pas parfaits mais constituent un point de départ, a expliqué Claire Pershan, responsable du plaidoyer pour l’UE chez Mozilla, à Euractiv.

« Les récentes orientations du DSA pour les élections et le récent règlement sur la transparence des publicités politiques amélioreront encore ces outils de transparence concernant le contenu politique, il est donc temps pour les entreprises, les chercheurs et les régulateurs de collaborer », a-t-elle poursuivi.

Katja Muñoz, chargée de recherche au Centre pour la géopolitique, la géoéconomie et la technologie du German Council on Foreign Relations, a souligné dans un épisode de mars du podcast Tech Brief d’Euractiv que les chercheurs ont des difficultés à anticiper les résultats des élections et l’influence des réseaux sociaux sur celles-ci en raison de l’accès restreint aux données des réseaux sociaux.

Les plateformes ont délaissé la transparence ces dernières années, et les licenciements et les changements de propriété ont aggravé le problème, a souligné Mme Muñoz, citant le rachat de X par Elon Musk en 2022 comme exemple.

Elle a ajouté qu’en dépit des efforts législatifs tels que le DSA, les chercheurs ont toujours du mal à obtenir des données.

La législation de l’UE sur la publicité politique entrera en vigueur après les élections

Afin de limiter l’ingérence étrangère et de renforcer la transparence, le Conseil de l’UE et le Parlement européen se sont mis d’accord sur un règlement visant à harmoniser les règles en matière de publicité politique dans les États membres. Celui-ci ne s’appliquera cependant qu’après les élections de 2024.

[Édité par Anna Martino]

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