Violence chez les jeunes : quelle solution ?

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Violence chez les jeunes : quelle solution ?

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Les violences entre jeunes ne cessent d’éclater, atteignant parfois des conséquences dramatiques.
Les violences entre jeunes ne cessent d’éclater, atteignant parfois des conséquences dramatiques.
- Kenny Eliason

Face aux nombreux actes de violence entre jeunes, le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué, samedi 6 avril, le mise en place de conseils de discipline dès l’école primaire.

Dans un contexte que les médias appellent « d’ultra violence » chez les jeunes, le gouvernement tente de calmer l’effervescence. La solution évoquée par le Premier ministre semble vouloir attaquer le problème à sa racine.

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Mardi 2 avril,  Samara, une jeune fille de 13 ans, est violemment agressée à la sortie de son collège à Montpellier. Emmenée à l’hôpital par les pompiers, Samara est placée dans un coma artificiel. Le 8 avril, son état est stabilisé, elle peut rentrer chez elle.

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Deux jours plus tard, le jeudi 4 avril, c’est un nouveau drame qui touche un adolescent de 15 ans.  Shamseddine est lui aussi agressé à la sortie de son établissement, à Viry-Châtillon, dans l’Essonne. Mais cette fois-ci la violence est telle que le collégien en perd la vie, tabassé à mort.

Le point commun entre ces deux drames ? Les auteurs de ces agressions sont eux aussi mineurs, et tout s’est passé à deux pas de leur établissement scolaire respectif. Une violence extrême qui interpelle les parents, et bien sûr le gouvernement, quant aux mesures à prendre.

Intervenir dès le plus jeune âge

Le Premier ministre l’avait promis, bien qu’il ait dû quitter le ministère de l’Éducation, il continue d’y prêter une grande attention. Aujourd’hui, ces démonstrations de violence qui prennent des proportions dramatiques sont au cœur du débat.

Lors d’un entretien à la presse quotidienne régionale le 6 avril dernier, Gabriel Attal a évoqué l’idée d’instaurer des conseils disciplinaires dès la primaire . « Il n'y a pas de conseil de discipline en tant que tel à l’école primaire et je pense que c'est une question qui se pose.»

Réservés aux collèges et aux lycées, le conseil de discipline intervient lorsqu’un élève a commis une faute grave : violence verbale ou physique, dégradation de matériel, harcèlement… Ce conseil permet ensuite de mettre en place des sanctions appropriées pour l’élève, qui peuvent s’élever d’un simple blâme à une expulsion, temporaire ou définitive.

Comme l’a annoncé Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, mettre en place ce système dès l’école primaire permettrait « d’agir dès les premiers signes ». Mais du côté des syndicats et des associations de parents d’élèves, cette annonce ne fait pas l’unanimité.

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À qui la faute ?

À en croire les dernières annonces du gouvernement, il semblerait que l’Éducation nationale soit un peu trop laxiste face aux comportements violents. La solution serait-elle vraiment de sanctionner les élèves, même les plus jeunes, dès le moindre signe de comportement inadapté ?

Selon la Fédération des Conseils de parents d’élèves (FCPE), les conseils disciplinaires en primaire seraient en réalité inutiles.  Grégoire Ensel, président de la FCPE, insiste sur le fait qu’il existe déjà toutes les mesures nécessaires pour encadrer un enfant qui va mal. Interrogé par franceinfo, il renvoie la balle au manque de moyens du gouvernement.

« Ça a été dit, ce qui manque aujourd'hui ce sont des adultes pour faire face à la souffrance et au besoin de recadrage des enfants (…) [il faut] absolument réinvestir, réagir et permettre à l'école d'agir en lui donnant des adultes qualifiés, compétents, disponibles pour faire en sorte qu'un rendez-vous chez la psychologue ne prenne pas des mois. »

Soigner et accompagner plutôt que sanctionner, c’est donc ce que suggèrent les parents d’élèves. Seulement, en 2023, on soulignait déjà  le manque de personnel soignant à l’école. Selon le Syndicat National des Infirmiers et Infirmières Éducateurs en Santé (SNIES-UNSA), il est  indispensable d’avoir un infirmier ou une infirmière scolaire pour 500 élèves, ce qui n’est pas le cas toujours le cas à ce jour. Le syndicat appelle ainsi à la création de nouveaux postes en urgence, pour soulager les professionnels débordés.

Au gouvernement, on tente diverses approches pour tenter de stopper ces agressions : conseils disciplinaires en primaire pour Gabriel Attal, mais également « pause numérique » pour Nicole Belloubet. La ministre de l’Éducation a en effet annoncé vouloir instaurer une nouvelle règle dans les collèges :  interdire les élèves de rentrer avec leur téléphone portable.

Manque de discipline ou réseaux sociaux, à qui la faute ? Une chose est sûre, la violence qui touche les plus jeunes inquiète et interroge. Mais pour certains professionnels, c’est la santé mentale des élèves qui doit être étudiée en priorité. Le manque de personnel pour les accompagner serait une des raisons principales de cette escalade de la violence.