Y aura-t-il une rentrée scolaire en Seine-Saint-Denis ? "Ils nous provoquent", affirment les syndicats

Après une réunion infructueuse avec la ministre de l'Éducation, les enseignants de Seine-Saint-Denis annoncent une grève pour protester contre le manque de moyens du département.

Une nouvelle manifestation nationale, deux ans après celle sur le protocole sanitaire après le Covid-19, à Toulouse.
Une nouvelle manifestation nationale, deux ans après celle sur le protocole sanitaire après le Covid-19, à Toulouse. (©Guillaume Laurens / Actu Toulouse)
Voir mon actu

« On ne veut pas plus qu’ailleurs. Notre plan d’urgence, c’est un plan de rattrapage. Il y a une rupture d’égalité flagrante entre les académies ! » Un mélange de colère et d’indignation se ressent dans la voix de Grégory Thuizat, co-secrétaire du Snes-FSU 93 (Syndicat national des enseignements secondaires). Plus déterminés que jamais, lui et ses collègues enseignants ont annoncé une grève le 22 avril 2024, jour de la rentrée scolaire. Leur rendez-vous avec la ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, le 15 avril, n’a pas été concluant : « On proteste depuis deux mois et tout ce que l’on nous répond, c’est qu’on est assez doté », peste-t-il.

À lire aussi

« Ce n’est pas sérieux »

Lui-même professeur agrégé de lettres au sein du lycée Suger à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il constate que la ministre « n’a pris aucun engagement. Elle a seulement fait des promesses. Ça ne veut pas dire qu’elle va prendre des initiatives en termes de moyens. »

Les syndicats avaient estimé les besoins du département « à environ 358 millions d’euros, dont 5 000 postes d’enseignants, 2200 accompagnants d’élèves en situation de handicap, 650 surveillants, 290 psychologues et 175 CPE », liste Grégory Thuizat.

Des revendications à laquelle la ministre apporte des réponses insuffisantes et pas assez précises pour les syndicats : « Elle affirme qu’elle va faire un effort pour recruter des personnels de vie scolaire, mais elle est incapable de donner un chiffrage précis », rapporte l’enseignant. Il donne l’exemple des surveillants : « Elle nous dit qu’il y aura entre 3 et 50 recrutements, ce n’est pas sérieux », se lamente-t-il.

« L’État est en dette vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis »

Selon lui, la mobilisation « sera très suivie ». Le mot d’ordre reste le même, plus de moyens pour l’éducation en Seine-Saint-Denis et la fin du « choc des savoirs », qui prévoit notamment la création de groupes de niveaux (désormais intitulés « groupes de besoin »). « Ils nous provoquent », relève Grégory Thuizat. « Cinq réunions, deux mois de mobilisations et on a juste le droit à un ‘état des lieux’, c’est une provocation », poursuit-il.

En effet, la ministre a expliqué qu’elle va porter une attention particulière aux collèges de Seine-Saint-Denis dans la mise en place des groupes de besoin. Dans son communiqué, elle explique également avoir investi « depuis la rentrée 2020, deux millions d’euros par an pour améliorer le bâti scolaire. »

Un effet d’annonce pour Grégory Thuizat qui martèle que « l’État est en dette vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis. Il finance le bâti à 15 % dans les autres départements, mais seulement à hauteur de 8,8 % dans le 93. » Les images du lycée Blaise-Cendrars de Sevran et l’importance de la mobilisation ne viennent pas contredire ses propos.

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Ce n’est pas un mouvement comme les autres. C’est un mouvement profond, populaire. Des mairies ont affiché des banderoles de soutien au mouvement », se réjouit le syndicaliste. Il conclut en assurant que la grève sera suivie et que le mouvement séquano-dionysien ne s’arrêtera pas de si tôt.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

Actu Paris

Voir plus