Grève des écoles : la mobilisation contre le projet de loi Blanquer faiblit

Selon le ministère de l’Éducation, 14,5% des professeurs des écoles sont en grève ce jeudi, contre près de 25% le 19 mars.

 Strasbourg (Bas-Rhin), le 19 mars. Il y a deux semaines, l’appel à la grève dans la fonction publique avait été massivement suivi chez les instits.
Strasbourg (Bas-Rhin), le 19 mars. Il y a deux semaines, l’appel à la grève dans la fonction publique avait été massivement suivi chez les instits. AFP/Frédérick Florin

    Sur le plan national, c'est un recul. Le mouvement de grève dans les écoles primaires contre le projet de loi Blanquer est suivi ce jeudi par 14,5 % des enseignants du primaire selon le ministère de l'Éducation nationale, 25 % d'après le Snuipp, le principal syndicat des professeurs des écoles. Il y a deux semaines, de façon inattendue, l'appel à la grève dans la fonction publique avait été massivement suivi chez les instits, avec près d'un quart des professeurs manquant selon le gouvernement, 40 % selon les syndicats.

    Mais derrière ces statistiques générales se cachent des mobilisations très fortes dans certains départements, à commencer par Paris où le Snuipp revendique 70 % de classes sans maîtresse ce jeudi matin. « Il y a des écoles qui ont aussi choisi d'autres formes de protestation. Et d'autres qui n'avaient pas bougé le 19 mars et qui se sont manifestées aujourd'hui : de notre point de vue, les mobilisations ne se soustraient pas, elles s'additionnent », fait valoir Francette Popineau, la cosecrétaire du Snuipp.

    Appel au retrait du texte

    D'ores et déjà, face à une colère des professeurs et des parents d'élèves qu'il n'avait pas anticipée, le ministre Jean-Michel Blanquer cherche à donner des signes d'ouverture. Après un premier courrier adressé à tous les enseignants, le 29 mars, le ministre a de nouveau pris la plume mercredi pour tenter de rassurer les directrices et directeurs d'écoles, inquiets de disparaître si les « établissements publics des savoirs fondamentaux » (EPSF) prévus par son projet de loi, deviennent réalité.

    Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, il a également promis que ces structures très contestées, qui consistent à regrouper autour d'un collège plusieurs écoles du même bassin de vie, ne verraient pas le jour sans l'accord local de la communauté éducative.

    Pas sûr, toutefois, que ces gages calment la colère des parents et enseignants, qui étaient 36 000 en France à défiler le samedi 30 mars pour exiger davantage de clarté de la part du gouvernement sur ses intentions pour l'école. Le Snuipp réclame de son côté le retrait pur et simple du projet de loi, qui doit être examiné en mai par le Sénat.