Dans le Haut-Marais, une magistrale porte en bois surmontée d'un tympan sculpté, donnant sur la rue des Archives, ne passe pas inaperçue. Derrière se dévoile l'hôtel de Tallard bâti en 1702 par l'architecte Pierre Bullet à qui l'on doit aussi la porte Saint-Martin. C'est à cette adresse patrimoniale que la galeriste Amélie du Chalard a installé sa quatrième Maison de collectionneur baptisée Ambroise Archives et agrémentée d'œuvres d'art contemporain. Comme les précédentes, elle est dédiée à la location pour voyageurs en quête d'art et de design à Paris. L'entrée, qui ouvre directement sur la cour d'honneur pavée, donne la sensation de pénétrer dans un loft d'artiste, version chic et glam. « Il a fallu engager de nombreux travaux, l'appartement était resté dans son jus, détaille la galeriste. Je voulais garder certains codes car nous sommes dans un bâtiment chargé d'histoire, mais je l'ai aussi imaginé comme si c'était ma propre maison. Ici, nous avons fait appel uniquement à des artisans français. »

À lire aussi :  Quelles sont les couleurs tendance du printemps 2024 ?

Historiquement show 

Avec l'architecte Tess Walraven, elle a conçu un intérieur de 115 m2 d'apparence classique. À y regarder de plus près, l'espace est totalement décloisonné et joue avec des matières singulières, tels le quartzite Taj Mahal, le verre fumé en guise de paravent et le laiton patiné pour les placards réfléchissant subtilement la lumière dans la cuisine. Le mobilier de designers signé Pierre Augustin Rose, Lena Morelli ou encore Mathieu Matégot, apporte la french touch. Doté d'une hauteur sous plafond de plus de 5 mètres, le salon a pris place au rez-de-chaussée dont le dallage en pierre de Bourgogne du XVIIIe siècle avec cabochons a pu être récupéré. Élément central du décor, une intrigante double porte originelle avec moulures ne mène nulle part mais abrite un placard.

Mix & match détonnant pour réveiller la déco

Dans l'alcôve, la photo grand format montrant une jeune femme nue disputant une partie de strip-poker avec une bande de mamies était déjà dans les lieux. « Je n'aimais rien ici, sauf cette image détonnante, confie Amélie du Chalard. L'ancien propriétaire avait loué l'appartement à son neveu, le photographe de mode François Rotger, qui n'avait eu le droit de toucher à rien sauf d'accrocher ce cliché pris en 2001, je le lui ai donc acheté. » À l'étage, la mezzanine fait office de bureau arty et la chambre bénéficie d'une large verrière avec vue plongeante sur le salon. Enfin, au sous-sol, une cave voûtée accueille une salle de projection. Les chanceux esthètes qui poseront leurs valises ici pourront donc se faire leur cinéma…