Jonathan Pitroipa : « j'en ai rêvé ! »

Le Rennais et l'équipe nationale du Bukina-Faso joueront pour la première fois de leur histoire, la finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Auteur d'un superbe tournoi, Jonathan Pitroipa, heureux finalement de jouer cette finale ce dimanche à 19h30, avoue vivre un rêve éveillé.

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" Un état d'esprit extraordinaire "

Jonathan, quel parcours de votre équipe...
Oui, c'est fabuleux. On vit une aventure exceptionnelle. On s'était fixé un premier objectif : sortir de notre poule (ndlr : Groupe C : Nigéria, Ethiopie, Zambie, Burkina). Ce n'était pas simple, car il y avait des adversaires de qualité et puis on a pu voir qu'on pouvait rivaliser avec les meilleurs. Cela nous a donné une grosse confiance. Ensuite, on s'est concentré uniquement sur notre prochain match et nous voilà en finale !


C'est la fête au Burkina. Il y a un engouement extraordinaire...
Oui, on est en Afrique du Sud, mais on sait ce qu'il se passe actuellement au pays. On est très fier de donner du bonheur à notre peuple. Par le passé, il y a eu beaucoup de regrets lors des différentes CAN. Il nous manquait à chaque fois un petit truc pour aller plus loin. Aujourd'hui ça paie. Cela fait longtemps que l'on joue ensemble et on a su corriger certaines choses. Tout le monde a tiré dans le même sens que ce soit la fédération, les joueurs, les dirigeants, le gouvernement... Nous les joueurs, on s'est uniquement concentré sur les matchs.


Quelles sont les qualités de votre équipe ?
On est bien organisé aussi bien en phase défensive qu'offensive. Comme je l'ai dit, il y a un bon état d'esprit, on est heureux ensemble et sur le terrain. Chacun fait les efforts nécessaires pour l'autre.


" je sens que le marquage est de plus en plus serré "

De ton côté, tu as une grande liberté de déplacement sur le terrain...
Oui, et ça me va très bien. Je suis davantage soulagé des tâches défensives par mes partenaires, ce qui me permet d'avoir cette grande liberté. J'essaie ensuite de jouer comme je sais le faire.


Comme en L1, tu sens le marquage de plus en plus serré ?!
Oui c'est vrai que lors des derniers matchs j'ai pu l'observer ! Cela ne me gêne pas, j'essaie toujours de donner le maximum et prendre du plaisir sur le terrain. Le plaisir de jouer, c'est vraiment aussi ce qui nous lie dans notre équipe.


Il y a une justice dans le football. Après la demi-finale face au Ghana, tu avais été injustement expulsé. Heureusement tu as été blanchi. Comment l'as-tu vécu ?
Lorsque j'ai vu le carton rouge, je voyais mon rêve de jouer une finale de la CAN s'envoler. C'était une profonde injustice. Heureusement pour moi, l'arbitre a reconnu son erreur. Cela aurait été très dur à vivre. Mais je vais pouvoir jouer cette finale face au Nigéria. On a hâte.


" je suis allé consoler John Boye "

Ce coup du sort a voulu que ce soit John Boye, ton partenaire au Stade Rennais qui commette la faute... tu en as parlé avec lui ?
Non, il était très déçu à la fin du match que le Ghana soit éliminé. Je suis allé le voir pour le consoler, mais on n a pas évoqué le carton rouge. C'était dur pour lui, car il voulait également jouer cette finale. On aura l'occasion d'en parler au Stade Rennais !


Demain dimanche, tu vas vivre un moment important de ta carrière...
Oui, ce sera un grand moment. On est tous fiers de ce que l'on a fait. On va jouer le Nigéria qui est une grande nation de football avec de grands joueurs. Je pense que l'on a notre chance. A mon avis, tout va se jouer sur la concentration. On n'a rien à perdre, la pression on ne l'a pas, car notre tournoi est déjà un grand succès. On ne sera pas déçu quoiqu'il arrive. On a construit quelque chose de solide. On a les bases et on veut désormais être l'une des meilleures équipes africaines.


Le club du Stade Rennais F.C. et tous les supporters te suivent avec intérêt !...
Merci beaucoup. Je suis aussi le Stade Rennais. Je sais qu'il y a un match important face à Toulouse dimanche. Je souhaite bonne chance à mes partenaires.


Frédéric Antonetti a regretté ton absence et a souligné ton importance, dans le collectif, en conférence de presse. Tu es attendu !
(rires) J'arrive !