Le 14 juillet 2020 en milieu d’après-midi, deux contrôleurs des Affaires maritimes n’avaient pas été à la fête au large de la presqu’île de Rhuys, lors d’un contrôle mené auprès d’un véliplanchiste. Ils avaient tenté de le faire stopper en s’adressant à lui avec un mégaphone. En vain, sur sa planche à voile, il avait continué son chemin jusqu’à la plage où des insultes avaient ensuite plu sur les deux représentants de l’autorité publique.
Outrageant jusque sur la plage
Parce que les jours précédents, d’importants moyens de recherches avaient été déployés pour retrouver des plaisanciers qui s’étaient égarés, les Affaires maritimes avaient décidé de mener ce contrôle de sécurité, notamment en vérifiant le port d’un matériel lumineux pour retrouver un plaisancier s’éloignant de plus de 300 m d’un abri. Mais ce véliplanchiste avait refusé de s’arrêter en vociférant et en leur lançant : « Je ne veux pas être contrôlé, je ne peux pas m’arrêter », prétextant que c’était trop dangereux à une vitesse de 18 nœuds.
Une fois sur la plage, cet homme avait insulté les contrôleurs de noms d’oiseaux devant des touristes sur le sable. En faisant valoir qu’il était « professeur de boxe », qu’il avait « des relations dans la police ». Il avait refusé de donner son identité, mais en le suivant jusqu’à son camion, les contrôleurs avaient pu relever son immatriculation et ainsi connaître son identité.
« Ils m’ont mis en danger »
Entendu en 2021 par les gendarmes, cet habitant de Liffré (35), sans emploi, avait fini par regretter ses propos, mais il avait dénoncé les conditions du contrôle. Comme il le fait ce lundi à la barre du tribunal, avec assurance : « Je reconnais mes outrages. Mais, à 59 ans, c’est la première fois que je suis contrôlé de cette manière. Tout d’abord, j’ai cru qu’ils cherchaient s’il y avait de la drogue sur ma planche. Mais tant que j’étais sur l’eau, je n’ai jamais su pourquoi ils voulaient me contrôler. Ces hommes m’ont mis en danger avec leur bateau au moteur de 300 chevaux. En s’approchant de moi, j’ai eu peur de tomber à l’eau et que leur bateau me passe dessus, même si cela fait trente ans que je fais de la planche à voile. C’est comme si un camion arrivait pour s’approcher d’une voiturette. On ne s’arrête pas en planche à voile en pleine mer, ou alors on coule. »
« Pas de remise en question »
Son avocate doit ramer pour assurer la défense d’un prévenu qui se montre sûr de lui, à la limite de l’arrogance : « Il était en règle, portant même un gilet de sécurité, alors qu’il n’était pas très éloigné du littoral. Cette action de sensibilisation à la sécurité a déployé des moyens démesurés, voire musclés et inadaptés, pour justifier leur intervention. Il n’a rien entendu de ce que les contrôleurs lui disaient et il n’a mis qu’une minute et quinze secondes pour rejoindre la plage où il a attendu l’arrivée des contrôleurs, même s’il était dans un état de stress, en ayant eu peur de passer sous le moteur du semi-rigide ».
La procureure parle de « propos choquants, insultants et méprisants. C’est un comportement inacceptable, que le prévenu minimise en parlant du contexte. Et aujourd’hui encore, il ne se remet pas en question. » Et de demander une amende de 500 €.
Le tribunal a condamné le véliplanchiste à payer une amende de ce montant.