Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, lors de la présentation du rapport financier annuel de l'institution, le 12 mars 2024 à Paris

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, lors de la présentation du rapport financier annuel de l'institution, le 12 mars 2024 à Paris

afp.com/Dimitar DILKOFF

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé ce mercredi 17 avril que le gouvernement "n’avait pas les moyens" au vu de l’état de ses finances publiques, de faire des "baisses d’impôts sèches", contrairement aux promesses de l’exécutif.

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Pierre Moscovici, également premier président de la Cour des Comptes, était auditionné ce mercredi par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, au sujet de la nouvelle trajectoire de réduction du déficit du gouvernement, sur laquelle le HCFP a rendu mercredi un avis. La "nette réduction du déficit suppose […] un réexamen des baisses prévues de prélèvements obligatoires", a affirmé l’organisme indépendant placé auprès de la Cour des comptes.

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"Un raisonnement de cohérence"

"Dans la situation compromise de nos finances publiques, nous n’avons pas en réalité les moyens faire des baisses d’impôts sèches", a précisé lors de son audition Pierre Moscovici, en référence aux promesses du président de la République Emmanuel Macron de réaliser "deux milliards de baisses d’impôts en 2025" pour les Français des classes moyennes.

Le gouvernement a aussi dans ses tuyaux la suppression totale de la CVAE, un impôt de production pesant sur les entreprises. Après l’avoir réduit de moitié en 2023, soit 4 milliards d’euros, il devait le supprimer en 2024, mais ne l’a finalement réduit que de un milliard cette année, promettant la suppression totale d’ici à la fin du quinquennat.

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"Le gouvernement est libre de voter des baisses d’impôts naturellement", mais "il faut absolument qu’elles soient compensées par des économies supplémentaires qui doivent être incluses dans l’équilibre", a jugé Pierre Moscovici.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 20 milliards d’euros en 2024 et la même somme en 2025 pour s’assurer un retour du déficit sous 3 % du PIB en 2027, il faut avoir "un raisonnement de cohérence", a plaidé Pierre Moscovici, soulignant que "les marges de manœuvre pour accroitre les recettes [étaient] limitées".

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