Air Antilles : le groupe Caire placé en liquidation judiciaire

Le groupe Caire constitué d'Air Antilles et d'Air Guyane, a été placé en liquidation judiciaire, avec poursuite d'activité durant deux mois, a annoncé le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre, mercredi soir. Cette décision met ainsi un terme à près de trois semaines de grève et entretient l'espoir d'une reprise.
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) se place désormais dans la perspective d'une reprise de la compagnie (Photo d'illustration).
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) se place désormais dans la perspective d'une reprise de la compagnie (Photo d'illustration). (Crédits : Maxime C-M via Flickr et Wikimedia (CC BY-SA 2.0))

La Compagnie aérienne interrégionale express (Caire), qui possède les deux filiales Air Antilles et Air Guyane, a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d'activité durant deux mois, a annoncé le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre mercredi soir (tôt jeudi matin à Paris). Les syndicats des pilotes de Caire, qui étaient en grève depuis le 14 juillet, ont ainsi annoncé la suspension du mouvement social et une reprise du travail dès jeudi.

Lire aussiAir Antilles : le conflit social s'enlise, la menace d'une liquidation plane

« Nous sommes satisfaits de la décision, qui devrait permettre, on l'espère, de trouver un repreneur (à la compagnie) pour qu'elle puisse être gérée convenablement », a réagi Me Rudy Ouakrat au nom des salariés.

Rappelant l'importance d'une compagnie « absolument nécessaire puisqu'elle offre un service public » qui participe au désenclavement de la Caraïbe, l'avocat a affirmé « (qu')il est nécessaire qu'elle avance sans Eric Koury », l'actuel PDG de Caire. De son côté, le dirigeant n'a pas fait de commentaires sur son avenir. Il a toutefois indiqué à la presse qu'il serait « un peu plus en retrait, par définition » durant les deux mois de la procédure de liquidation avec maintien d'activité.

Les salariés dans l'attente d'un repreneur

Les pilotes grévistes mettaient en cause un dialogue social délétère avec le PDG. En outre, ils réclamaient des revalorisations salariales accordées à l'issue d'un conflit précédent, en décembre dernier, et qui, selon eux, n'avaient pas été honorées. Eric Koury avait opposé à ces exigences la situation d'endettement de Caire, notamment en raison des aides d'Etat perçues durant la pandémie de Covid-2019. Estimant ne plus être en mesure de mener à bien le projet de restructuration qu'il portait, il avait alors demandé le placement en liquidation judiciaire de l'entreprise.

Lire aussiAir France-KLM devient de plus en plus rentable grâce à Air France

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) se place désormais dans la perspective d'une reprise de la compagnie. « Nous avons hâte de nouer une relation de travail avec les futurs repreneurs », souligne Brieuc Hardy, délégué syndical du SNPL-Caire.

Lancée au cœur de l'été, la grève, en période de grandes vacances, avait laissé de nombreux voyageurs sans solution dans les îles caribéennes, que la compagnie relie depuis la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Un hélicoptère avait même dû être être affrété pour desservir certaines communes guyanaises isolées. Le conflit social et le sort de l'entreprise étaient scrutés par les élus ultramarins, alors qu'Air Antilles est le seul transporteur aérien à desservir les îles caribéennes non françaises depuis la Guadeloupe et la Martinique.

Une hausse des prix à venir ?

La chute de la compagnie pourrait avoir comme effet une augmentation drastique des prix des billets, selon plusieurs sources politiques et économiques. Or, les prix sont déjà élevés, à la suite d'une entente sur des « hausses de tarifs, de baisse d'offre et sa répartition » entre plusieurs opérateurs relevée en mars par l'Autorité de la concurrence.

Lire aussiLes aéroports parisiens ont presque retrouvé tous leurs passagers d'avant-crise

Les dernières grandes disparitions d'entreprises aériennes françaises datent de 2019, quand les compagnies Aigle Azur et XL Airways, toutes deux dans le top 10 des transporteurs français, avaient coup sur coup cessé leurs opérations, victimes notamment d'une guerre des prix. Des disparitions synonymes de licenciement pour des centaines de personnes : 1.150 pour Aigle Azur et 570 pour XL Always.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 06/08/2023 à 10:06
Signaler
Comme d'habitude on demande a maman état de prendre en charge les déficits sans se poser la question de la rentabilité et de la productivité de cette entreprise, la mentalité communiste ds toute sa splendeur mais avec le capitalisme a l extérieur pou...

à écrit le 04/08/2023 à 14:33
Signaler
Les syndicats se félicitent de la mise en faillite de leur entreprise???

le 06/08/2023 à 8:36
Signaler
aussi les tripotage de l'etat reprenez uta qui fait des benefices se trouve racheté par air france en quasi faillitte a cette epoque et idem air france avec latecoere

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.