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Namur

Des cas de violences policières à Namur ? Plusieurs associations veulent ouvrir le débat

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InfoPar Louis Matagne

Existe-t-il un problème de violence policière à Namur ?

C’est la question que posent plusieurs acteurs de terrain namurois, dont la Ligue des droits humains, l’association d’éducation permanente PAC, et des maisons de jeunes. Ces associations organisent un cycle de rencontres, jusqu'au 26 avril à Namur, dans les locaux du collectif la Casserole : une exposition, une projection, une conférence et une séance de lecture collective. Elles veulent ouvrir le débat sur une thématique peu abordée à Namur, mais sur laquelle elles ont récolté plusieurs témoignages. "Nous avons reçu des témoignages et des vidéos qui montrent des violences physiques et verbales à l’égard des jeunes, avec des propos profondément insultants et méprisants ", explique Anne-Lise Cydzik, de la PAC (Présence Action Culturelle).

Selon les acteurs de terrains, ce sont très majoritairement des jeunes belges d’origine étrangère qui sont victimes de ces comportements. "Ils sont beaucoup plus vite contrôlés par la police, pour leur faciès, parfois simplement à cause de leur tenue vestimentaire", explique de son côté Rabih El Bouiri, de la maison des jeunes dynamic G8 (Saint-Servais). Lui aussi dit avoir récolté plusieurs témoignages, certains faisant état d’insultes et de coups. Un groupe particulier de policiers revient dans les récits des jeunes : le GIS, groupe d’intervention spécial, qui intervient en seconde ligne, sur des situations plus tendues, et dont certains membres seraient plus enclins à la violence. "Il ne s’agit pas d’un problème typiquement Namurois, ni de se concentrer sur une brigade ou un policier", explique cependant Anne-Lise Czydic. "De notre point de vue, il y a un racisme systémique au sein de la police, qui traverse toute l’institution et pousse des individus à se comporter comme ils le font."
 

Mieux cerner le problème

Une difficulté reste : aucune statistique ne permet de vraiment objectiver le problème, de l’analyser dans le temps. C’est aussi un des buts du cycle de rencontres organisé par les associations : libérer la parole, ouvrir le débat, tenter de mieux cerner la chose. "Nous espérons apporter des solutions concrètes aux jeunes, mais aussi atténuer la problématique", ajoute Anne Herrezeel, de la section namuroise de la Ligue des droits humains. "Nous voulons faire de la prévention, éviter que ça ne déraille comme dans certaines grandes villes".

Que dit la police ?

De son côté, la police de Namur dit ne pas avoir connaissance d’une dégradation des rapports avec la population. La zone explique par ailleurs que chaque cas de violence présumée porté à sa connaissance fait l’objet d’une enquête interne. La culture d’entreprise serait aussi en évolution, notamment avec l’usage des "bodycams", ces caméras qui filment toutes les interventions et permettent d’objectiver les situations.

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