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Ski alpin - Cyprien Sarrazin ne s'impose aucune limites

Révélation du sport français cette année, le Haut-Alpin a changé de dimension en quelques mois. Un nouveau statut qu’il commence à appréhender doucement.

Révélation du sport français cette année, le Haut-Alpin a changé de dimension en quelques mois. Un nouveau statut qu’il commence à appréhender doucement.

Photo Yves Perret / YP Medias

Gap

Il est devenu, en l’espace d’un hiver, le meilleur skieur français et même du monde. Mieux, son doublé sur la descente de Kitzbühel a fait de lui une légende vivante. À 29 ans, malgré les chutes, les doutes et les blessures, Cyprien Sarrazin a pris son temps pour être celui qu’il est aujourd’hui. L’homme du Dévoluy (Hautes-Alpes) revient sur ces derniers mois exceptionnels, avec sérénité et gourmandise. Il l’assure, il n’en a pas fini avec les victoires.

"Au sommet de mon art"

Racontez-nous le jour de votre deuxième victoire à Kitzbühel. On a l'impression d'une course parfaite.

J'étais au sommet de mon art. J'ai fait ce que je savais faire de mieux, et ça a été ma plus grande satisfaction. Avant même de passer la ligne d'arrivée je savais que j'avais fait quelque chose qui me plaisait fort fort, et que ça allait faire un gros truc. C'est quelque chose que je sentais mais que je ne peux pas décrire dans le détail, ce sont des moments où on est tellement en mode instinct qu'on a du mal à mettre des mots dessus, on est tellement dans le présent, dans l'instant, que notre cerveau ne peut pas gérer tout ça, j'étais en mode animal. C'est enregistré dans mon esprit mais c'est très difficile à exprimer, c'était incroyable cette sensation de flow, de ne pas forcer, d'être dans ma zone de confort. Il ne faut pas se tromper, c'était peut-être la descente la plus difficile de ma vie mais pour moi c'était facile, un peu comme à Bormio (en Italie, sa première victoire de l'hiver le 28 décembre 2023, Ndlr). Ce sont des moments qui resteront gravés, quasiment rien ne pouvait m'arriver. J'ai mis 29 ans à faire ces deux minutes, 29 ans de travail qui ont abouti à ça. Maintenant que je l'ai ressenti, je veux le retrouver.

Ça fait quoi d'être entré dans l'histoire du sport ?

J'ai encore du mal à me le dire, même si tout le monde me le répète, je leur fais confiance, du coup je commence à en prendre conscience. C'est un grand honneur d'être comparé à tous les grands champions qui étaient là avant et faire partie de ceux qui ont réalisé des doublés à Kitzbühel (ils sont huit, Karl Schranz en 1972, Josef Walcher en 1978, Pirmin Zurbriggen en 1985, Peter Wirnsberger en 1986, Franz Heinzer en 1992, Luc Alphand en 1995, Beat Feuz en 2021 et Sarrazin en 2024, Ndlr)... Avec Nils Allègre, on fait partie des cinq Français qui ont gagné en super-G (avec Alphand, Franck Piccard, Alexis Pinturault, Ndlr). Quand on skie on n'a pas les chiffres en tête, c'est seulement après qu'on s'aperçoit de tout ça. J'ai envie de continuer, j'ai mon chemin à faire, il n'est pas fini.

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