"On continuera de danser" : 450 teufeurs manifestent à Rennes contre l'interdiction des free party

Une "manifestive" s'est tenue à Rennes, samedi 13 avril 2024, pour dénoncer notamment les moyens répressifs de la police contre les participants à des free party.

Des manifestants brandissent des pancartes en faveur des free party lors de la manifestive organisée à Rennes, samedi 13 avril 2024.
Des manifestants brandissent des pancartes en faveur des free party lors de la manifestive organisée à Rennes, samedi 13 avril 2024. (©Hugo Murtas / actu Rennes)
Voir mon actu
Version audio générée par IA

Sous un soleil radieux et une température de 25°C, près de 500 personnes ont participé à une « manifestive » organisée dans les rues de Rennes contre l’interdiction et la stigmatisation des free party en Bretagne.

Cette manifestive aux accents joyeux a été emmenée par un camion aménagé transportant plusieurs grosses enceintes diffusant de la musique techno. 

Le mort d’ordre des manifestants ? Obtenir plus de liberté de la part des autorités pour organiser leur soirée techno et demander l’arrêt des saisies « abusives » de matériel et des amendes « massives » par les forces de l’ordre. Actu Rennes était présent.

Une free party, c'est quoi ?

En bref, une free party est très souvent une soirée organisée de manière illégale et qui rassemble des centaines, voire des milliers de personnes, venues faire la fête face à un mur d'enceintes diffusant de la musique techno ou électro par exemple.

« Notre but premier, c’est de faire la fête »

En tête de cortège se trouve Mathis, un des organisateurs de cette manifestive à Rennes. Il estime que les forces de l’ordre et les autorités stigmatisent les personnes qui, comme lui, participent aux free party.

On est traité comme des délinquants et on nous inflige des amendes records alors que notre but premier, c'est de faire la fête. Aujourd'hui, on demande plus de liberté.

MathisTeufeur et manifestant à Rennes

Les autres manifestants tiennent, à peu de chose près, le même discours. Certains écrivent leurs revendications sur une pancarte avec des messages clairs : « Notre crime ? Danser ! » ou encore « Face à la répression, on monte le son ».

Une manifestante à Rennes tient une pancarte avec le message
Une manifestante à Rennes tient une pancarte avec le message « Face à la répression on monte le son ». (©Hugo Murtas / actu Rennes)

Pour faire passer leur message, d’autres choisissent tout simplement de danser sur de la techno avec une canette de bière ou une bouteille d’eau à la main. 

Un peu plus tard, sur la place de la République, le cortège s’arrête pour laisser s’exprimer les organisateurs de la manifestive.

Vidéos : en ce moment sur Actu

L’occasion pour eux de rappeler leurs revendications, dénoncer « la répression policière abusive » tout en prenant comme exemple la mort de Steve Maia Caniço à Nantes, mort noyé après une charge des forces de l’ordre pour disperser la foule lors de la Fête de la musique en 2019. Une enquête est toujours en cours sur cette affaire.

À lire aussi

« Un préfet change et on repart à zéro »

Philippe Gustin, préfet d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne, est la cible des 450 manifestants à Rennes. En poste depuis août 2023, ce nouveau préfet tient un discours beaucoup plus dur que son prédécesseur en matière de free party.

Une position assumée qu’il justifie notamment par les dégradations commises dans les lieux squattés lors des soirées et la consommation excessive de drogues par les participants.

Je ne peux pas discuter avec des gens [les organisateurs de rave party] qui font des choses illégales.

Philippe Gustin Préfet d'Ille-et-Vilaine et de Bretagne

Mais face aux nombreuses free party en Bretagne, Emmanuel Berthier, ancien préfet de région, avait voulu ouvrir le dialogue avec les organisateurs de ces soirées techno afin de trouver un terrain d’entente.

Depuis le départ d’Emmanuel Berthier, les discussions sont closes et les teufeurs regrettent cette situation.

La réponse par la répression policière n'attire rien de bon. Cela attise la haine envers les forces de l'ordre alors que nous voulons juste avoir des lieux pour danser librement sur notre musique, sans jugement.

AurélieTeufeuse et manifestante à la manifestive Rennes

Cette manifestive rouvrira-t-elle le débat entre l’État et les teufeurs ? Pas certain, mais les manifestants restent déterminés dans leur combat, à l’image de cette prise de parole d’un des organisateurs : « Messieurs les politiques, il faudra composer avec nous. Car nous, on continuera de danser. »

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

Actu Rennes

Voir plus