10 de dep'. À la Guérinière, Edgard Dos Santos veut redonner au club son rôle de locomotive

L'US Guérinière a traversé une vraie crise existentielle en fin de saison 2022-2023. Un an après, le club est sur la voie du redressement.

Guillaume Thionville et Edgard Dos Santos, qui a pris la présidence de l'US Guérinière.
Guillaume Thion et Edgard Dos Santos, qui a pris la présidence de l'US Guérinière. ©Bernard GUYONNET
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« 10′ de dép » car toutes les équipes, y compris les plus fortes, ont commencé leur histoire en District. Le plus petit échelon de notre football. Et, comme à la belote, une succession de grandes joies, un enchaînement de petites victoires, les ont conduites au meilleur niveau. « 10′ de dép », c’est la rubrique des petits clubs qui le valent bien.

Trente-cinquième épisode : résultats sportifs en berne, démission des dirigeants, plus d’argent dans les caisses… La Guérinière, reléguée en Départemental 1, a dû se relever d’une saison 2022-2023 qui aurait pu la détruire.

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« Je n’avais pas le droit de laisser tomber »

L’US Guérinière a connu une fin de saison 2022-2023 véritablement catastrophique à tous les niveaux. Sur le plan sportif, tout d’abord, avec la relégation des seniors hommes et des seniors femmes montés un an auparavant en Régional 3 et en Régional 1 ; sur le plan financier ensuite avec un budget impossible à tenir et des dettes qui s’accumulaient ; enfin, cerise sur le gâteau au niveau administratif, avec la démission des dirigeants.

Le club était au bord de la cessation d’activité quand Edgard Dos Santos, un membre du groupe vétéran, se dévoua pour essayer de sauver son club. C’est Guillaume Thion, un dirigeant historique de l’USG qui le dit : « Edgard a été très courageux de se lancer dans une telle aventure, surtout qu’il était novice pour diriger un club ». Mais pour celui qui allait devenir officiellement président de l’USG en juin 2023, « l’US Guérinière est mon club de cœur et je n’avais pas le droit de le laisser tomber ». 

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Un état des lieux très sombre

Avec quelques volontaires, quelques parents concernés, ils ont donc paré au plus pressé. Edgard Dos Santos le reconnait bien volontiers :

Sans le soutien de la mairie de Caen, nous n’aurions pas pu sauver le club. Elle nous a débloqué un fond exceptionnel de 15 000 euros, ce qui a permis de régler nos impayés aux instances fédérales et de payer nos licences et nos engagements en championnat.

Edgard Dos Santos, président de l’US Guérinière

Le dirigeant a compter sur le support de plusieurs institutions. « Je tiens à remercier la ligue et le district de football et surtout la ville de Caen. Le plus grave, c’est que l’on a découvert tout au long de la saison en cours des dettes contractées avant notre prise de fonction. Il n’est pas question d’incriminer qui que ce soit car diriger un club de quartier comme le nôtre est compliquée, mais on est forcé de constater un manque de rigueur dans la gestion. »

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Le club a donc démarré la saison 2023-2024 au ralenti comme s’il était en rodage. Les seniors hommes souffrent en Départemental 1, l’équipe vétérans a été mis en sommeil et il n’y a plus d’équipe féminine. Et comme le confesse, Edgard Dos Santos, « la disparition des féminines, c’est ce qui est le plus regrettable. Une équipe féminine dans un quartier populaire, ça a du sens. C’est une belle vitrine. On a essayé de préserver une équipe à huit, en vain ».

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L’USG a franchi un premier obstacle

Globalement, on peut dire que l’USG vit une saison de transition mais l’horizon, depuis juin, s’est quand même éclairci et l’avenir, s’il n’est pas encore tout rose, a repris des couleurs. Le club peut se féliciter d’avoir pratiquement maintenu ses effectifs autour des deux-cents et d’avoir retrouvé de nouveaux bénévoles. Chacun est conscient dans l’entourage du club que la restructuration ne peut pas s’opérer en un coup de baguette magique.

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Guillaume Thion ne nie pas l’ampleur de la tâche : « Inutile de vouloir brûler les étapes. Sur le plan sportif, il faut s’appuyer sur les enfants, bien s’en occuper pour les fidéliser et apporter ainsi une nouvelle dynamique à l’ensemble du club. Autrefois, l’USG était un poumon dans le quartier, il est devenu un boulet. Le tissu associatif du quartier est complètement éteint. On doit recréer des activités en commun avec les autres associations ».

Partager et faire partager plaisir et ambition

Son président acquiesce et renchérit : « On doit développer une force de rassemblement pour faire revivre l’USG. Cette saison, on a eu des sponsors grâce à l’initiative de parents. Ils ont également organisé des repas pour les jeunes. Sans eux, on aurait été en grande difficulté. Les parents, il faut aller les chercher, les rassurer et essayer de les emmener dans notre projet. Sans eux, on n’y arrivera pas ».

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Le club de la rive droite qui s’enorgueillit encore 20 ans après, d’avoir amené l’un de ses gamins, Julien Toudic en l’occurrence, dans l’équipe professionnelle du Stade Malherbe, a toujours été un vivier de jeunes talents. Les nouveaux dirigeants rêvent de perpétuer la tradition et de donner à l’USG les moyens de développer la formation des jeunes footballeurs du quartier.

Bernard GUYONNET

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