Aurélie Dupont, sous influence : « Etre Carmen un jour et Juliette le lendemain permet de supporter le côté ordinaire de l’existence »

Entretien  Dans « N’oublie pas pourquoi tu danses », l’ex-danseuse étoile de l’Opéra de Paris se confie sur son parcours extraordinaire. L’occasion de l’interroger sur les influences qui l’ont construite, entre le « Dracula » de Francis Ford Coppola, la blanquette de veau et « Alice au pays des merveilles ».

Ce n’est pas elle qui a choisi la danse mais la danse qui l’a choisie. Aurélie Dupont a 10 ans, lorsqu’à peine trois mois après avoir commencé un cours et s’être fait remarquer pour son talent, elle entre à l’école de danse de l’Opéra de Paris. La suite sera à l’avenant. Après avoir intégré la compagnie, elle gravit tous les échelons jusqu’à être sacrée danseuse étoile, le 31 décembre 1998. Dans « N’oublie pas pourquoi tu danses », un livre autobiographique, elle raconte cette carrière exceptionnelle de ballerine qui la conduira à devenir directrice de la Danse de l’Opéra de 2016 à 2022. De ses premiers pas de petit rat à ses adieux à la scène, qui lui ont valu vingt-cinq minutes d’applaudissement par un public debout, elle se livre sur cette vie d’émotions, de joie, de grâce mais aussi de souffrances. On en a profité pour interroger cette amoureuse de la culture, et pas seulement classique, sur ce qui la fait bouger, vibrer ou s’émouvoir.

Votre premier souvenir de scène ?

Aurélie Dupont Mon premier défilé en tant que petit rat au Palais-Garnier. La cérémonie rassemble chaque année les élèves de l’école et les 150 danseurs professionnels du ballet pour l’ouverture de la saison. J’avais 10 ans et j’étais très impressionnée par la beauté du lieu et celle de toutes les danseuses en tutus blancs et diadèmes que je regardais, les yeux écarquillés. C’était comme un rêve éveillé. Et j’éta…

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