De l’étudiant à la mère de famille, ils subissent l’homophobie décomplexée : « Il y a des quartiers que j’évite la nuit »

À l’image d’Amos, roué de coups devant un bar, les attaques physiques ou verbales visant des personnes gays se multiplient. Un déchaînement de haine sur fond de paroles homophobes décomplexées.

SOS Homophobie, qui accompagne les victimes, s’inquiète de la hausse  des violences et constate qu’il faut faire preuve  de plus en plus vigilance. (Illustration) DPA Picture-Alliance via AFP
SOS Homophobie, qui accompagne les victimes, s’inquiète de la hausse des violences et constate qu’il faut faire preuve de plus en plus vigilance. (Illustration) DPA Picture-Alliance via AFP 

    « On ne veut pas de gays ici ! » Il est près de 22 heures, ce vendredi 15 mars. Amos, 20 ans, est en pleine discussion avec un ami dans un café du Xe arrondissement de Paris, près de la gare de l’Est. Il parle de son nouvel amoureux, quand un client l’interrompt et le menace en lingala, sa langue maternelle. Amos a fui la République démocratique du Congo pour se mettre à l’abri de sa propre famille, qui le battait et le torturait en raison de son orientation sexuelle.

    Qui est l’homme qui l’invective ? Il n’a pas le temps de comprendre, l’autre assène : « Je vous ai dit de partir ! » Il proteste : « Pourquoi tu dis ça ? » Un demi-litre de bière lui arrive en plein visage. Une bouteille en verre valse dans sa direction. Affolé, Amos fuit et glisse sur le trottoir. Le client belliqueux, accompagné d’autres individus, fond sur lui. « Je me souviens des coups de pied, de poings dans la tête et le thorax. L’un m’a tiré les cheveux, l’autre, enlevé le pantalon. »