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Le maître de stage enfermait son apprenti dans une cage pour chiens

Un maître de stage et un de ses collègues ont été reconnus coupables de harcèlement, ce mercredi, par le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, envers un adolescent qui subissait brimades et bizutage au quotidien, dans une entreprise du BTP de l’Avesnois.
Par Q. B.
Temps de lecture: 2 min

Cet adolescent de seize ans avait décroché son alternance dans une société de terrassement dans l’Avesnois. Une semaine à l’école, trois semaines dans l’entreprise. Il y découvrira le harcèlement quotidien de la part de ses collègues. Et, surtout, de son maître de stage.

Au début, des surnoms. Puis des brimades quotidiennes. Des vidéos, envoyés à nombre de ses collègues, où il est affiché avec des noms insultants. Et un jour, son maître de stage et un collègue le forcent à entrer dans une cage à chien. Là aussi, le tout est filmé et partagé sur TikTok à tous ses collègues.

Dans le bâtiment, « on n’a pas les mêmes relations entre collègues que dans d’autres milieux, on peut ne pas avoir conscience du danger », plaidera Me Bighinetti, qui représentait ce mercredi au tribunal d’Avesnes-sur-Helpe un des deux mis en cause. Sauf que les « taquineries », comme les résumeront ses collègues dans une enquête interne, auraient pu tourner au drame. Un matin de septembre 2023, l’apprenti a tenté de mettre fin à ses jours. C’est là que sa mère apprend le harcèlement dont souffre son fils. Les médecins indiqueront que l’ado, « vulnérable », souffre d’anxiété et « suit depuis un traitement médicamenteux », rappelle son avocat. Sa mère décidera d’aller porter plainte.

« Comme des animaux »

« Personne ne pouvait ignorer les conditions de travail insupportables de l’ado », blâme le procureur Matthieu Debris. Avant de blâmer l’attitude des collègues. « On n’est pas obligés d’attendre que des personnes qui ne travaillent pas dans une start-up se comportent comme des animaux. »

Son maître de stage et son collègue ne se sont pas présentés lors du jugement. Tous deux ont été reconnus coupables1. Et ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à verser 2000 euros de dommages et intérêts aux parents de l’apprenti. Depuis, lui poursuit son alternance dans la même entreprise, que l’un des mis en cause a quittée pour fonder la sienne.

Avoir des pensées suicidaires n’est pas anodin. Si vous êtes en détresse et/ou si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114.1. Les deux personnes reconnues coupables ont dix jours pour faire appel du jugement.
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