"Une première mondiale" : le ballon Generali va mesurer les gaz à effet de serre de Paris

Un nouveau passager vient d'embarquer à bord du ballon Generali. Il pèse 80 kilos et va permettre de lutter contre le réchauffement climatique, on vous explique tout.

Le ballon Generali va mesurer le niveau de gaz à effet de serre de zéro jusqu'à 300 mètres.
Le ballon Generali va mesurer le niveau de gaz à effet de serre de zéro jusqu’à 300 mètres. (©JG / actu Paris)
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La définition même d’un « mal pour un bien » ? Le ballon Generali devra prendre un voyageur en moins. En effet, la mythique montgolfière du parc André-Citroën vient d’embarquer un passager de 80 kilos et non des moindres : une boîte à instruments « volante ». Plus précisément, il s’agit d’un système qui va permettre de mesurer de manière précise et globale la présence de gaz à effet de serre dans l’air parisien et de mesure l’impact des décisions politiques prises pour lutter contre le réchauffement climatique.

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« Jusqu’à 300 m au-dessus du sol »

Dans le détail, ce dispositif « est une première mondiale « , se réjouit Michel Ramonet, chercheur au CNRS et coordinateur du réseau ICOS (pour Integrated carbon observation system). Mais concrètement, qu’est-ce que ça change qu’un dispositif de 80 kilos soit posé sur une montgolfière. « Cela va permettre d’analyser les niveaux de gaz à effet de serre de zéro jusqu’à 300 mètres au-dessus du sol », précise Michel Ramonet.

Contrairement à Airparif, qui mesure la qualité de l’air au travers de la concentration des microparticules (PM10 et PM15 notamment), le capteur est fait pour mesurer des gaz comme le monoxyde (CO) et dioxyde de carbone (CO2) ou encore le méthane (CH4). Des fluides majoritairement issus des transports, des usines et, dans une moindre mesure, des cheminées ou du chauffage aux énergies fossiles.

Jusqu'alors, le ballon participait aux mesures des microparticules, désormais, ce sera aussi les gaz à effet de serre.
Jusqu’alors, le ballon participait aux mesures des microparticules, désormais, ce sera aussi les gaz à effet de serre. (©JG / actu Paris)

Un outil d’utilité publique

Les données seront destinées aux décideurs, mais aussi au public, qui pourra, grâce à un site internet, consulter les niveaux de CO2. Le ballon viendra compléter les dispositifs qui existent déjà sur le toit de plusieurs bâtiments de la capitale et qui servent à établir une cartographie de la pollution dans la Ville-Lumière.

Les capteurs déjà placés montrent « une baisse moyenne de 2 % par an depuis six ans [de la concentration en gaz à effet de serre] », relève Michel Ramonet. Une diminution qu’il explique par « le fait que les gens passent de plus en plus à l’électrique ainsi que la rénovation thermique des bâtiments. »

« Ça nous dit dans quelle direction aller »

Créer des connexions entre politiques publiques et recherche scientifique, c’est le sujet d’étude d’Ivonne Albarus, doctorante à l’université de Paris-Saclay qui consacre sa thèse à ce « système d’information socio-économique et atmosphérique » qui vient en appui des « stratégies d’atténuation des émissions de CO2« . « Avec ce dispositif, on peut voir si le niveau des gaz à effet de serre descend et ça nous dit dans quelle direction aller [en termes de politiques publiques]. »

Bien que le boîtier et la méthode employée soient uniques au monde, le projet ne se limite pas à la France. Ainsi, plusieurs autres villes européennes (Zurich, Munich)  participent au programme Icos. L’ambition, peut-être, de créer à l’échelle mondiale une doctrine commune pour baisser les gaz à effet de serre.

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