"Il faut voter l’Union populaire de Manon Aubry" : Manuel Bompard mobilise les troupes LFI à Sisteron

C’est en terrain conquis que Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise et député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, et Léo Walter, député de la 2e circonscription, ont réuni à peine moins de 150 personnes samedi soir à Sisteron à l’occasion du scrutin européen.

Dans ce département rural, la défense des agriculteurs et la redéfinition de la Politique agricole commune est un leitmotiv, comme l’indique Manuel Bompard, ancien député européen à la commission agricole, en amont de cette réunion publique : "C’est le premier budget de l’Union européenne. Mais les agriculteurs sont en grande souffrance parce qu’ils ne vivent pas de leur production et qu’ils subissent une concurrence déloyale en raison des accords de libre-échange. Nous sommes le seul groupe à avoir refusé de les voter" souligne-t-il, en évoquant également l’opposition à la fin des tarifs réglementés de l’électricité.

"Services publics en souffrance"

Même vision pour la défense des services publics. "Ils sont de plus en plus en souffrance en raison de la politique de réduction des déficits publics et cela touche tout autant les quartiers de Marseille, comme les déserts médicaux, les écoles… Dans les grandes villes, il n’y a peut-être pas d’agriculteurs mais des gens qui voudraient une alimentation de qualité, moins chère et qui vienne de nos agriculteurs, pas de la poudre de lait qui vient de Nouvelle-Zélande…"

Le contexte des violences dans les établissements scolaires renvoie à la suppression de postes de CPE, de psychologues scolaires… Le Smic européen ? "On s’est battu pour augmenter le Smic en France mais il y a eu une opposition macroniste et du RN. Aller vers le Smic européen, ça prend du temps. La première chose à faire est d’arrêter d’élargir l’Union européenne".

À un Rassemblement national qui caracole en tête des intentions de vote, LFI veut opposer de la réflexion : "Les solutions qui s’appuient sur l’intelligence des gens sont toujours plus difficiles à faire passer".

De fait, le scrutin du 9 juin présenté comme une répétition de l’élection présidentielle de 2027 revêt un enjeu supplémentaire.

Aussi, le parti entend-il faire la chasse aux abstentionnistes (lire par ailleurs, NDLR). Exit les dernières projections des sondages attribuant 7 % des intentions de vote à la liste de Manon Aubry, jugées trop aléatoires. "Si un électeur de Mélenchon sur deux va voter, on peut créer la surprise". "Je suis persuadé qu’on peut arriver en tête !", lancera plus tard Léo Walter au public de la réunion.

Aux déçus de la fin de la Nupes, et la perspective de hausse des intentions de vote de Raphaël Glucksmann, il est répondu que "si on veut continuer la dynamique de 2022, il faut voter l’Union populaire de Manon Aubry".

Outre la protection des agriculteurs, l’urgence climatique et la paix, "il faut régler les différends des frontières par la voie démocratique", sont affirmées comme axes de campagne. "Le grand capital", "la rupture", "se donner la force de tout changer", les éléments de la rhétorique attendus sont au rendez-vous, tout comme la diabolisation des médias.

A noter que Léo Walter a annoncé que Marina Mesure, 3e sur la liste européenne, sera le 19 avril à Gap. Elle avait été élue députée européenne en remplacement de Manuel Bompard, devenu député lors des élections législatives de 2022.