Incendie de Notre-Dame : la promesse faite par Macron d’un chantier terminé en 2024 pourra-t-elle être tenue ?

Il ne faudra pas compter sur un édifice (totalement) restauré lors de sa réouverture le 8 décembre, mais les principaux défis du chantier ont déjà été relevés dans les temps.

NOTRE-DAME - « Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années ». Au lendemain de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, c’est par ces mots adressés aux Français lors d’une allocution télévisée le 16 avril 2019 qu’Emmanuel Macron fixait le cap du chantier de reconstruction de l’édifice ravagé par les flammes.

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Souvent jugé irréaliste ou infaisable dans de tels délais, le calendrier imposé par le chef de l’État approche de son terme. Mais pour quel résultat ? Car cinq ans jour pour jour après l’incendie de Notre-Dame, l’heure du bilan approche.

Et une question reste toujours en suspens ce lundi 15 avril… Où en sera la reconstruction de l’édifice religieux au moment du coup d’envoi des JO de Paris 2024, le 26 juillet ? Car l’Élysée promettait il y a encore quelques mois que les travaux extérieurs seraient bouclés pour l’été, permettant ainsi aux touristes de profiter d’une vue sans contrainte sur la cathédrale.

Retour symbolique

Ravagée par un incendie le 15 avril 2019, la cathédrale aura vécu cinq années de travaux acharnés pour tenir les délais imposés par Emmanuel Macron. Depuis la fin du mois de novembre 2023, Notre-Dame a déjà retrouvé sa flèche qui manquait tant à l’édifice. Suivi le 6 décembre par le retour de la croix. Quelques jours plus tard, le 16 décembre, c’est l’emblématique coq qui trônait au sommet de la croix qui retrouvait enfin sa place tout en haut de l’édifice.

Mais il aura fallu attendre jusqu’au 12 février et le retrait progressif d’échafaudages pour voir apparaître pour la première fois depuis près de cinq ans l’aiguille et le nouveau coq qui surmontent la cathédrale.

Cette suite de photographies (14 février 2024, 15 février 2024, 2 mars 2024, 9 mars 2024 et 18 mars 2024) illustre le retrait progressif de l’échafaudage entourant la nouvelle flèche de Notre-Dame.
ERIC BARADAT / AFP Cette suite de photographies (14 février 2024, 15 février 2024, 2 mars 2024, 9 mars 2024 et 18 mars 2024) illustre le retrait progressif de l’échafaudage entourant la nouvelle flèche de Notre-Dame.

Ces avancées laissent donc entendre que le pari d’Emmanuel Macron est en passe d’être gagné, permettant aux touristes et autres amateurs de sport qui visiteront Paris durant l’été profiteront d’une authentique sur la silhouette de Notre-Dame. Mais ce n’est pas si simple.

L’épineuse question des échafaudages

Si plusieurs chantiers sont déjà terminés ou proches de leur terme, à l’instar de la charpente de la nef ou la pose de la couverture en plomb sur la nef et le chœur, de nombreux éléments dépendent de l’imposant réseau d’échafaudages installé à l’intérieur comme à l’extérieur de la cathédrale.

Sur son site, la mairie de Paris évoque ce sujet début avril en annonçant qu’« à l’intérieur, les échafaudages commencent à être démontés et le mobilier d’art nettoyé reprend peu à peu sa place ». Même chose pour « les échafaudages des bras nord et sud du transept et d’une partie de la nef et des tribunes du chœur » qui ont été « complètement démontés » après la fin des restaurations.

Mais qu’en est-il du reste ? Sollicité par Le HuffPost, « Rebâtir Notre-Dame », l’établissement public chargé de la restauration de la cathédrale, n’a pas été en mesure de répondre à nos questions.

Pourtant des échafaudages, il risque d’y en avoir encore, et plus tôt que prévu. Car les façades de Notre-Dame de Paris sont victimes de pathologies de la pierre, antérieures à l’incendie de 2019. Raison pour laquelle des restaurations doivent encore être engagées par l’établissement public. Mais pas avant 2025.

Et après ?

D’ici l’été, les toitures de la nef, du chœur et de la flèche, la restauration des sols, ainsi que des travaux sur du mobilier d’art intérieur, doivent être achevés. Mais ce n’est qu’à l’automne que le parvis et les accès seront enfin dégagés.

Et si la date du 8 décembre 2024 est toujours d’actualité pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, comme le confirme à la veille des cinq ans le patron du chantier Philippe Jost à l’AFP, il restera encore de nombreux ouvrages à mener pour définitivement achever la restauration de l’édifice.

Ainsi, le chantier de la cathédrale laissera donc sa place à celui des extérieurs. Et comme nous l’explique la mairie de Paris, les abords de Notre-Dame seront progressivement réaménagés, secteur par secteur. Mais ce chantier sera presque aussi long que celui de l’édifice. De 2025 à 2028. La mairie de Paris confirme qu’il faudra forcément attendre l’année prochaine pour que « les emprises de la reconstruction de la cathédrale » soient définitivement enlevées. « L’année en cours est consacrée au dépôt des autorisations d’urbanisme », nous précise-t-on.

Dernier élément et pas des moindres, la pose de nouveaux vitraux. Mais encore une fois, ce n’est pas pour tout de suite : c’est en 2026 que six vitraux contemporains seront installés dans six chapelles de la cathédrale. Un comité artistique a d’ailleurs été désigné par la ministre de la Culture Rachida Dati pour choisir l’artiste et le maître verrier qui se chargeront de ce qui semble être la (ou tout du moins l’une des) dernière étape de cette reconstruction gigantesque.

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