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Journée de la procrastination : une psychologue nous révèle 5 astuces pour arrêter de remettre au lendemain

Les études montrent que notre propension à remettre à plus tard est souvent corrélée à une estime de soi en berne. Elle peut même parfois entraîner sur la pente de la dépression. Voici cinq astuces issues de la recherche pour sortir de la procrastination et apprendre à se motiver. 
journe de la procrastination
Vanina Sorrenti

C'est la journée mondiale de la procrastination : cette tendance à remettre à plus tard, très humaine qui n’est pourtant pas des plus rationnelles… Car bien souvent, on a beau savoir qu’il serait dans notre intérêt d’agir au plus vite, on préfère tout de même ajourner inutilement. Le plus étonnant, c’est que le plus souvent, nous pratiquons la procrastination à notre insu. Il faut donc être particulièrement attentif à ses propres habitudes pour s’en libérer, faute de quoi, les conséquences peuvent se révéler plus lourdes que l’on ne le croit. D’après une enquête qui demandait à ses sujets d’étude quels étaient leurs plus gros regrets lorsqu’ils perdaient un être cher, les remords liés à la procrastination ou l’inaction occupaient la première place. Ce qui les faisait le plus souffrir, c’était tout ce qu’il n’avaient pas fait avec leurs proches tant que ceux-ci étaient encore en vie.

Mais qu’est-ce qui nous pousse à procrastiner ?

Les études mettent en évidence le lien entre la tendance à procrastiner et les personnalités facilement distraites, impulsives, et peu confiantes en leurs capacités à mener une tâche à bien. Mais la lecture de ces recherches peut également nous inspirer quelques changements simples qui peuvent aider à remettre la procrastination à plus tard et prendre dès maintenant le chemin de la vie que l’on désire.

Vanina Sorrenti

1. Apprendre à surmonter le malaise initial

Il arrive qu’avant de se lancer dans une nouvelle tâche, on ressente une forme de malaise ou d’effroi. On choisit alors de chasser ces sentiments désagréables en remettant à plus tard le projet qui les a fait survenir. Si cette solution permet de retrouver un bien-être dans l’immédiat, elle peut avoir des effets néfastes sur le long terme. Lorsque l’on se met à procrastiner régulièrement, on choisit la gratification instantanée plutôt que la récompense lointaine et les objectifs futurs. Ainsi, se débarrasser du stress rapidement pour rétablir l’humeur au plus vite devient une priorité, mais en se délestant ainsi, on peut également ouvrir la voie au regret, à la souffrance ou à divers problèmes de santé mentale.

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Pour surmonter la procrastination, plutôt que de fuir les sentiments inconfortables, il nous faut apprendre à vivre avec. Identifiez les émotions négatives qui se font jour en vous lors de votre phase de préparation, sans que cela vous donne une excuse pour refuser de vous jeter à l’eau. Le malaise ressenti au démarrage ne tardera pas à se dissiper. Plus on apprend à tolérer cet inconfort éphémère, plus on renforce son contrôle de soi : on commence à se percevoir différemment, à se voir comme quelqu’un de capable. C’est de là que naît la motivation.

2. Se focaliser sur une émotion que l’on souhaite vivre

Une autre solution consiste à choisir une émotion sur laquelle on souhaite se focaliser. Car, si on ressent d’abord de l’anxiété ou du désintérêt en se mettant à l’ouvrage, d’autres émotions ne tardent pas à nous submerger. On peut avoir envie d’apprendre de nouvelles choses, de se perfectionner ou d’obtenir une promotion au travail. Du moment que le désir est là, on se débrouille.

Nous naviguons tous en permanence parmi de nombreuses émotions entremêlées. Mais, au sein de ce paysage, on peut choisir sur quelles émotions on souhaite se focaliser. Ainsi, plutôt que de se dire que l’on déteste se lancer dans un nouveau projet, on peut choisir de voir l’enrichissement psychique ou professionnel auquel contribue une telle action. Non seulement cela simplifie le saut initial, mais en plus ça donne du sens à ce que l’on fait, car on se rattache à nos valeurs et nos objectifs.

3. Le faire, même mal

Pour surmonter la tendance à procrastiner et se motiver un peu, rien ne vaut un bon travail bâclé. Parfois, on n’ose pas se lancer parce qu’on s’imagine que le résultat doit absolument être parfait, ou parce qu’on manque de confiance en soi. Et on repousse le moment fatidique.

Plutôt que d’attendre d’être, un jour, dans de meilleures dispositions, vous feriez mieux de vous jeter à l’eau. Et ça marche non seulement pour le travail, mais pour toutes sortes de choix de vie. Bâcler vous permet de faire le premier pas tant craint, il ne tiendra qu’à vous d’affiner et de corriger ensuite. En faisant votre cette devise, votre aversion pour certaines tâches ne manquera pas de se transformer en excitation.

Vanina Sorrenti

4. Se lancer et l’émotion suivra

Au cœur de la dynamique procrastinatrice se trouve l’idée erronée que l’on aura encore envie le lendemain de faire ce qu’on vient de remettre à plus tard. En effet, les études mettent en évidence notre faible capacité à prédire nos sentiments futurs. On sait très bien comment ça se passe : on décide, par exemple, d’arrêter la caféine, mais avant cela, on s’accorde un dernier café. Juste après avoir eu sa dose, on se dit qu’on n’aura aucun mal à tenir cette résolution, mais dès que la tentation se présente, on cède à nouveau. On s’imagine souvent qu’on sera dans le même état d’esprit le lendemain que le jour même. En matière de procrastination, on ressent quelque soulagement de s’être débarrassé d’un fardeau et l’on s’imagine donc que cet état d’esprit perdurera jusqu’au lendemain, au moment où l’on se remettra à l’ouvrage, mais ce n’est jamais le cas.

Connaître notre incapacité à prédire ou anticiper nos émotions doit nous pousser à agir dès maintenant, parce qu’étonnamment, il est tout à fait possible de commencer quelque chose sans ressentir aucune motivation. C’est même en pensant de cette façon que l’on commence à avancer. Une fois qu’on s’est lancé, les graines de la motivation se mettent à germer. On pense souvent à tort qu’il faut éprouver de la motivation pour se lancer dans une tâche, mais c’est tout l’inverse. La motivation suit l’action.

5. Finir de rêvasser

Pour réduire le temps passé à procrastiner, mieux vaut arrêter de rêvasser. Entre un tiers et la moitié des pensées qui adviennent en une journée n’ont rien à voir avec ce que nous avons devant les yeux, ou dans notre environnement immédiat. On passe beaucoup de temps à penser à toutes sortes de choses ou à faire défiler les fils d’actualité de nos réseaux sociaux. Plus on se détache de ce que l’on fait sur l’instant, plus il est difficile de revenir à ce que l’on doit faire.

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Rêvasser a également l’inconvénient d’être addictif : plus on rêvasse, plus on a du mal à contrôler la situation, et certaines études établissent une corrélation entre la distraction et la dépression. Souvent, en divaguant, on retourne son attention vers soi-même, on pense à des objectifs ratés, ou l’on se représente un soi idéalisé qui ne correspond pas véritablement à qui on est. Cette rumination peut ensuite devenir un terreau dépressif. L’antidote à tout cela est de se focaliser sur l’instant présent, quoique l’on soit en train de faire. Voici les clés de l’attention profonde, à mettre en place en cette journée de la procrastination.