Sa fin de carrière, son état physique, Ahki, la relève... Sofiane Guitoune (Toulouse) se dévoile

RUGBY. Sa fin de carrière approche, ayant décidé de tout stopper en juillet prochain. Le Toulousain Sofiane Guitoune profite à fond de ses derniers instants de joueur pro.

Le centre de Toulouse, Sofiane Guitoune, s'est confié à Actu Rugby, alors qu'il vit les derniers instants de sa carrière.
Le centre de Toulouse, Sofiane Guitoune, s’est confié à Actu Rugby, alors qu’il vit les derniers instants de sa carrière. (©Icon Sport)
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Dès fin août, Sofiane Guitoune a posé le cadre : cette saison est la dernière pour le centre international (9 sélections) de Toulouse. À 35 ans, il assure profiter de ses derniers instants, lui qui est moins utilisé, mais qui sera présent à Marseille pour affronter Toulon en Top 14 ce 20 avril. Sofiane Guitoune s’est livré, avec le sourire, auprès d’Actu Rugby

Sa fin de carrière

Actu : Sofiane, dès la fin de l'intersaison, vous avez annoncé que vous prendriez votre retraite en juillet prochain. Comment vivez-vous cette ultime saison ?

Sofiane Guitoune : Pas trop mal ! Je rencontre parfois des périodes plus frustrantes que d'autres, mais je suis content que tout se passe bien, que l'équipe ait un bon rythme sur les deux tableaux et que la mission donnée durant les périodes des doublons se soit bien passée. Je ne vais pas dire qu'il me tarde la fin, mais il me tarde de voir comment ça va se passer (rires).

Avez-vous la sensation de profiter de tous les instants ?

S.G : Oui, j'en profite. Je ne me prends vraiment pas la tête, il y a beaucoup de plaisir. J'ai la chance que l'équipe marche bien collectivement, et qu'individuellement il m'en reste encore un peu sous le pied. Cela fait plaisir...

Était-ce défini dès le début de la saison que vous seriez plus un élément de rotation qu'un titulaire ?

S.G : Cela fait un petit moment qu'Ugo souhaite me mettre dans la rotation. Mais je ne laisse pas ma part, ça c'est sûr (rires) ! Je donne le max, Ugo fait ses choix, je suis apte à jouer, et s'il me donne plus de temps de jeu, je serai le plus heureux. Après, l'équipe tourne et c'est tant mieux !

Après avoir été tant d'années un titulaire, est-ce qu'on accepte facilement d'être dans la rotation pour sa dernière saison ?

S.G : Pas du tout ! Ce serait mentir de dire que tu l'acceptes. Après, force est de constater que je ne peux pas enchaîner 30 matchs comme je l'ai eu fait. Mon credo, ça reste de prendre du plaisir, et que collectivement l'équipe marche fort. J'ai toujours été un joueur de club et je ne me suis jamais trop fixé d'objectifs individuels. Maintenant, quand je joue, je donne le max. Et quand je ne suis pas sur le terrain, j'essaie de faire bosser au mieux l'équipe pour qu'elle soit performante.

L’état physique de Guitoune

Sofiane, la dernière fois qu'on vous a vu sur le terrain, c'était à Clermont il y a près de deux mois. Que s'est-il passé depuis pour vous ?

S.G : J'ai eu une petite blessure pendant deux semaines. C'était au niveau des ischios. J'ai repris, et puis il y a eu des choix. Je ne vous apprends rien en vous disant qu'il y a beaucoup de monde dans l'effectif. Je m'adapte.

Sofiane Guitoune (Toulouse) s'est confié à Actu Rugby sur les raisons de l'annonce de sa fin de carrière à l'issue de la saison.
Sofiane Guitoune assure qu’il va bien physiquement. Et en tant que fan de l’OM, il est heureux de pouvoir jouer au Vélodrome contre Toulon ce week-end. (©Icon Sport)

Est-ce que le corps a déjà commencé à vous envoyer des signaux négatifs ?

S.G : Non ! Pour preuve, j'ai joué le début de saison, puis la période de doublons (11 feuilles de match cette saison, NDLR). Le corps va bien. Mais de là à enchaîner tous les matchs, je n'en suis pas totalement convaincu. Mais hormis les deux semaines d'entraînement ratées après le match contre Clermont, j'ai toujours été présent cette saison.

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Est-ce que c'est désormais plus dur au lever le lendemain du match ?

S.G : Cela dépend des matchs ! À Bayonne, il a fait une chaleur de fou, ça a cogné, et j'ai joué 80 minutes. Le lendemain, ça piquait bien. Après, forcément, c'est plus compliqué que quand j'étais jeune. Avant, je pouvais jouer le samedi, et attaquer plein fer le lundi. Là, c'est un peu plus rude après certains week-ends.

Lorsque vous jouez, avez-vous une petite pointe de nostalgie en vous disant que c'est la dernière fois que vous évoluerez dans tel ou tel stade ?

S.G : Tout le temps ! Depuis le début de la saison, je demande aux coéquipiers si je peux échanger leurs places dans les vestiaires. Ils me taquinent, et moi je leur réponds que c'est peut-être le dernier match que je fais (rires). J'en profite à chaque fois. Je suis bien conscient de tout cela. Chaque stade où je passe, je sais que ce sera la dernière fois. Je kiffe vraiment, et je suis ravi de pouvoir aller faire un tour à Marseille ce week-end.

Justement, le Vélodrome de Marseille, ça représente quoi pour vous ?

S.G : Je suis un fervent supporter de l'OM ! C'est un stade mythique, et je suis très heureux de pouvoir y aller. J'ai de très bons souvenirs en tant que supporter. Joueur, moins : j'y ai joué deux fois, et perdu autant.

La relève et l’héritage à Toulouse

Sofiane, vous êtes à Toulouse depuis 2016. Estimez-vous que l'héritage que vous allez laisser est entre de bonnes mains avec cette génération dorée ?

S.G : Je suis arrivé l'année où Toulouse a fini 12e, mais on avait une sacrée putain d'équipe, même si elle était vieillissante. Les Johnston, Dusautoir, Albacete, Lamboley, Fritz, McAlister... C'était costaud. Et c'est vrai, j'ai connu les prémices de cette génération dorée avec les débuts de la charnière Dupont-Ntamack, l'éclosion des Marchand, Mauvaka and co. Et aujourd'hui, t'as des jeunes qui poussent comme Costes, Gourgues, Castro-Ferreira... C'est un plaisir de voir ça, et oui je pense que l'héritage est entre de bonnes mains. J'ai eu la chance de jouer avec deux très belles générations, les résultats finaux n'ont pas été les mêmes, mais j'estime avoir eu une putain de chance d'arriver au Stade Toulousain à cette période-là.

Ces petits jeunes, vous ne vous dites pas à l'entraînement désormais qu'ils vont trop vite... ?

S.G : Non ! Parce qu'ils ne vont pas si vite que cela non plus (grand sourire). Il y en a quelques-uns qui vont très vite, mais j'en ai encore un peu sous le pied quand même, même si je vais moins vite qu'avant...

Au Stade Toulousain depuis 2016, le centre ou ailier Sofiane Guitoune prendra sa retraite à la fin de la saison.
Au Stade Toulousain depuis 2016, Sofiane Guitoune ne tarit pas d’éloges sur Pita Ahki, mais aussi le jeune Paul Costes. (©Icon Sport)

Pita Ahki et Paul Costes

Vous avez souvent été aligné à côté de Pita Ahki. C'est un élément capital à Toulouse, mais assez discret. Que retiendrez-vous de lui ?

S.G : Pita, c'est un mec super humble ! Je crois que si l'histoire est vraie, le club a hésité à lui faire signer un contrat en raison d'un problème à un genou. Il a accepté de venir, presque gratuitement, et il a fait le dos rond durant quasiment 6 mois. Mais dès qu'il a joué, il a vraiment montré qu'il avait du talent. Il n'a jamais eu un mot ou un regard plus haut de l'autre. C'est une belle personne, et qui donne beaucoup pour les autres.

Un régal de jouer à ses côtés, non ?

S.G : Oh oui, de ouf ! On s'entend très bien. On est complice dans la vie en dehors. C'est un des mecs avec lequel j'ai adoré jouer au Stade Toulousain.

Parmi les jeunes qui poussent, il y a Paul Costes. Votre avis ?

S.G : C'est une pépite. Il a plein de panache, un gros potentiel, et il colle parfaitement au jeu du Stade Toulousain. Après, il a 21 ans, il a la qualité de ses défauts aussi. J'espère qu'il rectifiera des choses avec le temps. Je me vois un peu en lui quand j'étais plus jeune : tu as envie de tout tenter, même si c'est à l'encontre du jeu au moment T. Mais comme tu es le seul à penser pouvoir faire ça sur l'instant, et que tu as l'audace, eh bien ça te sourit. La première année, on va dire que c'est toujours un peu facile (grand sourire). Et...

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Oui, dites-nous...

S.G : Je pense qu'il sera à la bonne école, et qu'il y aura quelques tauliers qui lui mettront des tapes derrière la tête pour lui dire de faire attention. Mais en tout cas, Paul a un énorme potentiel.

Sofiane, vous serez donc probablement aligné à Marseille. Mais on se doute que vous aimeriez aussi une dernière sortie devant le public d'Ernest-Wallon...

S.G : Bien sûr ! J'y pense à ce dernier match. Il n'en reste plus beaucoup. Mais... ce n'est pas encore ! (rires).

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