Le porte-avions français, le Charles-de-Gaulle, ainsi que l’ensemble de son escorte, dont un sous-marin nucléaire d’attaque vont, pour la première fois, passer, du 26 avril au 10 mai, sous le contrôle opérationnel de l’OTAN. Une mission relativement courte, d’une quinzaine de jours, en Méditerranée, dans le cadre d’un déploiement plus large de deux mois, qui intervient à un moment où la France cherche à regagner de l’importance au sein de l’Alliance atlantique face à la Russie.
Cette annonce, faite par l’état-major des armées, jeudi 11 avril, a rapidement suscité un certain nombre de réactions politiques, notamment de la part des formations les plus en défiance vis-à-vis de l’OTAN qui regrettent que la France ait repris sa place au sein du commandement militaire intégré de l’Alliance, en 2009, alors qu’elle l’avait quitté depuis 1966, sous l’impulsion du général de Gaulle. « Tristesse, vassalisation affichée », a commenté vendredi sur le réseau X, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. « Incroyable : soumission historique sous Macron de la France à l’OTAN et donc aux Américains », a abondé, également sur X, Florian Philippot, l’ancien vice-président du Rassemblement national et fondateur du parti Les Patriotes.
« Il ne faut pas céder au mensonge : la France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l’OTAN », a réagi le ministre des armées, Sébastien Lecornu, alors que ce déploiement inédit du Charles-de-Gaulle sous contrôle de l’Alliance atlantique, marque aussi le retour au service du porte-avions à l’issue de huit longs mois de travaux, dans le cadre d’un entretien dit « intermédiaire », qui a lieu tous les cinq ans.
« A tout moment, on peut récupérer le mandat »
Le fleuron de la marine française sera ainsi placé sous la tutelle d’un des états-majors tactiques de l’OTAN, baptisé StrikforNato, basé près de Lisbonne, au Portugal. Un état-major spécialisé dans les opérations en Méditerranée et commandé par un amiral américain, qui est aussi le commandant de la sixième flotte des Etats-Unis. Mais « à tout moment, on peut récupérer le mandat, et en un claquement de doigts récupérer le commandement national en cours d’opérations si nécessaire », a précisé, jeudi, le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’OTAN (Marcom). « La France peut, quand elle veut ajouter ou substituer une autre mission, si la situation dégénérait par exemple au Moyen-Orient », assure une source proche du dossier.
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