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Olivier Véran quitte la neurologie pour la chirurgie esthétique: "Il est déconnecté de la réalité"

Redevenu simple député, l'ancien ministre de la Santé Olivier Véran va de nouveau exercer la médecine. Mais plus en tant que neurologue, sa spécialité d'antan, qu'il va délaisser au profit de la chirurgie esthétique, qu'il doit apprendre au sein d'une très chic clinique parisienne.

Fini la neurologie. Olivier Véran, l’ancien ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement, va se relancer en tant que médecin mais dans une nouvelle discipline, la très lucrative chirurgie esthétique. Celui qui n’est plus désormais qu’un député de la majorité parmi tant d’autres va se former à l’université de Créteil et au contact de spécialistes de la très chic Clinique des Champs-Elysées à Paris, assure-t-il dans une interview au Figaro.

Une nouvelle voie qu’Olivier Véran explique par des changements au sein de la neurologie, alors que la France manque de neurologues. Il craint une relation avec les patients biaisée par son passé de ministre de la Santé.

La chirurgie esthétique devrait lui permettre d'"aider des gens à se sentir mieux dans leur peau, dans leur corps" et se "réparer après une maladie", assure l’ancien porte-parole du gouvernement, qui veut s’engager dans un organisme d'"autodéfense" et dans une association de victimes du cancer du sein.

Des opérations d'épaississement du pénis à partir de 2.800 euros

Ce changement de discipline de l’ancien ministre de la Santé fait hurler ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules. "Olivier Véran demandait aux médecins libéraux de prendre leur part pour soulager l’hôpital et les dénonçait quand ils demandaient de maigres augmentations", rappelle le médecin généraliste Jérôme Marty sur RMC et RMC Story.

"Il dit que la neurologie a beaucoup changé et plutôt que de se remettre à niveau, il part vers la médecine esthétique pour se former dans un établissement qui fait de l’amplification du point G (700 à 1.600 euros), de l’épaississement du pénis (2.800 à 4.600 euros)", ajoute le praticien.

"Quand on va se former comme ça, ce n’est pas pour faire de l’argent et sans doute Olivier Véran ira exercer ce métier à l’hôpital et en fera profiter des indigents en travaillant en secteur 1 ou en étant salarié de l’hôpital. Je ne pense pas qu’il ne le fasse en secteur 2, chose qu’il décriait", espère Jérôme Marty.

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Un besoin de neurologues en hausse?

Sur un ton plus sérieux, Jérôme Marty déplore cette orientation professionnelle de l’ancien ministre de la Santé en pleine crise sanitaire et hospitalière. "Quand on connaît la crise hospitalière, la crise sanitaire, qu’il manque des spécialistes partout, qu’on a des patients qui mettent des mois à trouver des rendez-vous auprès des spécialistes et que ces choses-là sont les conséquences des politiques qu’a menées Olivier Véran, on a le courage de rester dans son métier", tacle-t-il.

"Il nous fait croire qu'il va aider les gens à se réparer, il va surtout se faire du pognon avec les augmentations mammaires", déplore de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre, qui rappelle que les opérations de chirurgie esthétique les plus effectuées sont les opérations mammaires, les liposuccions, les chirurgies des paupières et la l'abdominoplastie. Et d'ajouter qu'avec le vieillissement de la population, les maladies dégénératives devraient augmenter, et le besoin en neurologues également.

"Il ferait mieux de se taire, de ne pas faire la publicité de son changement de voie. Il est déconnecté de la réalité", conclut-elle.

G.D.