Le Mondial de l’automobile parisien, prévu du 14 au 20 octobre 2024, « devrait accueillir 500 000 personnes, contre 400 000 pour l’édition de 2022 », affirme Serge Gachot à Challenges. Le secrétaire général vante les trois halls d’exposition porte de Versailles, soit une « surface en hausse de moitié » par rapport au salon précédent. Le « prix d’entrée devrait être autour de 16 euros comme en 2022 », mais cette année, il n’y aura pas besoin de réserver de créneau spécifique pour ce tarif-là. « Il y aura beaucoup plus de constructeurs que lors de la dernière édition », s’enthousiasme Serge Gachot. Il est vrai que les absents avaient surtout brillé il y a deux ans.
Le groupe Renault, y compris avec ses marques Dacia et Alpine, a déjà confirmé sa présence, Stellantis aussi avec ses labels tricolores (Peugeot, Citroën et probablement DS). En 2022, Citroën était absent ! L’allemand BMW a aussi dit oui. Le constructeur munichois s’était abstenu lors de l’édition 2022. Le coréen Kia assure aussi qu’il participera. Sur les autres participants, « nous sommes toujours en discussion », note le responsable du 90e salon de l’auto parisien. Serge Gachot compte beaucoup sur l’enthousiasme de Luca De Meo, directeur général de Renault et président de l’Association des constructeurs européens qui tiendra justement pendant le salon un conseil d’administration avec les principaux patrons des constructeurs européens. De quoi les convaincre de participer ?
Peut-être un stand Leapmotor
D’après notre pointage, le groupe Volkswagen ne sera pourtant pas présent en tant que tel. Le constructeur de Wolfsburg n’exclut pas, cependant, une éventuelle participation à travers la filiale française. Pour Mercedes, c’est non. L’américain Ford, très présent industriellement en Europe, penche aussi pour le non. Même refus a priori côté Nissan, pourtant partenaire de Renault. Opel, marque germanique du groupe Stellantis, devrait aussi déclarer forfait.
Au sein du groupe dirigé par Carlos Tavares, il pourrait y avoir en revanche un stand pour la marque chinoise Leapmotor. Le groupe franco-italo-américain s’apprête en effet à investir la somme de 1,5 milliard d’euros pour acquérir une participation de 21 % dans le constructeur de voitures électriques. Par ailleurs, il va créer une co-entreprise détenue à 51 %, chargée de l’exportation de ses voitures et d’une éventuelle industrialisation hors de Chine. Quelle meilleure vitrine que Paris pour exposer ses modèles ? Toyota et Hyundai hésitent pour leur part, comme Tesla et les marques chinoises BYD et MG.
Fini en tout cas les grands stands luxueux d’autrefois ! L’organisation du salon suggère une surface de 1 000 mètres carrés au maximum, sans mezzanine. « Le prix de la location : 185 euros le mètre carré, c’est beaucoup moins cher qu’au salon de Munich ». Soit un budget maximal pour l’emplacement de 185 000 euros. Renault disposera toutefois d’un stand plus grand, puisqu’il en a un prêt à monter, qu’il utilise d’un salon à l’autre. Pour présenter la R4 en grande pompe, rien en sera trop beau pour Luca De Meo !
« Une fête de l’automobile »
En tout cas, le Mondial se veut « une fête de l’automobile, de la bagnole », insiste Serge Gachot. Pas un salon des mobilités comme à Munich, le salon qui se tient en alternance avec Paris tous les deux ans. Il n’y aura donc pas de patinettes ou de vélos. « Pour ceux qui aiment la voiture. » 124 ans après sa création, le salon fera la part belle aussi aux voitures marquantes qui ont émaillé l’histoire des manifestations automobiles parisiennes. Et un jeu sera organisé où les visiteurs éliront la plus belle de toutes.
Quoi qu’il en soit, les grands salons d’antan ont bel et bien disparu. Le dernier à l’ancien format XXL, en 2018, avait enregistré carrément 1,06 million d’entrées. Ce fut d’ailleurs longtemps le salon auto le plus fréquenté au monde. Même si leur format n’a plus rien à voir avec ceux du passé, les manifestations auto de Paris et de Munich témoignent d’une volonté de perpétuer l’histoire.