L'Alliance LoRa introduit l'auto-test de produits pour les fabricants IoT

L'Alliance LoRa introduit l'auto-test de produits pour les fabricants IoT Cette évolution des mécanismes en vue de la certification des appareils IoT en LoRaWAN vise à offrir des gains de temps et d'argent aux fabricants pour leur permettre de garantir la compatibilité de leurs devices.

La norme LoRaWAN évolue. L'Alliance LoRa a dévoilé ce 16 avril sa feuille de route pour ses prochains développements. Parmi les nouveautés à venir, une en particulier concerne les fabricants IoT : l'auto-test de compatibilité avec le protocole LoRaWAN pour les devices IoT. L'objectif est de donner davantage la main aux fabricants pour tester leurs appareils en vue d'obtenir leur certification de l'Alliance LoRa, et ce afin de réduire le nombre d'appareils non-certifié. Cette mesure sera effective en juin prochain, au même moment que l'événement LoRaWAN Live Munich organisé par l'Alliance.

Jusqu'à présent, les fabricants devaient envoyer leurs objets connectés à un laboratoire agrée par l'Alliance pour le faire tester. Entre les vérifications techniques, la rédaction du rapport et le renvoi des objets, le processus prenait jusqu'à deux semaines. "Le principal frein est d'ordre financier. L'Alliance LoRa a décidé d'instaurer des frais pour délivrer le certificat de conformité, compris entre 1 000 et 1 500 euros. Il faut ajouter à ce montant le coût des laboratoires, généralement de 4 000 euros pour un seul marché (auquel il faut ajouter 4 000 autres euros pour le faire certifier pour un autre marché, ndlr)", détaille Paul Hampton, vice-président à la certification au sein de l'Alliance LoRa.

Des tests via le programme LCDT

L'Alliance LoRa a publié sa feuille de route et le bilan des avancées de la norme. © Alliance LoRa

Avec l'auto-test, les fabricants IoT "n'auront que les frais de l'Alliance LoRa à régler", ce qui divise pratiquement par quatre les coûts du processus, assure Paul Hampton. Ce programme de l'Alliance LoRa met à disposition des fabricants un banc d'essai testant les fonctionnalités et les caractéristiques du protocole de l'appareil connecté. Concrètement, les fabricants devront s'inscrire à un programme, appelé LCDT, et télécharger une application sur ordinateur Windows pour effectuer eux-mêmes les tests. L'application, dans laquelle les fabricants pourront saisir toutes les informations sur leur appareil, communique avec une gateway LoRa, qui elle-même communique avec l'objet à tester, et envoie au device une séquence automatique de tests afin de garantir que l'appareil est conforme aux spécifications LoRaWAN.

L'enjeu pour l'Alliance LoRa concerne surtout l'accompagnement des équipes chez les fabricants pour assurer leur montée en compétence en cas de problèmes pendant l'auto-test. Des formations sont prévues. "Nous leur enverrons dans un premier temps des appareils tests, dont nous connaissons déjà les résultats de test, pour s'assurer qu'ils obtiennent les mêmes résultats. Il nous faudra aussi déterminer comment les dépanner si besoin et comment soumettre les rapports de test à l'alliance LoRa pour l'examen et la délivrance d'un certificat de conformité", précise Paul Hampton. Des mécanismes ont par ailleurs été développés pour éviter toute possibilité de falsification des résultats des tests.

Pour une numérisation des processus

D'après Paul Hampton, cette évolution apportera à l'Alliance LoRa des statistiques sur les types d'appareils certifiés et les durées de certification et favorisera la numérisation : "Le processus de certification est actuellement manuel, avec des annotations papier, à 90%." Pour les fabricants IoT, outre les gains financiers, la mesure leur procure des gains de temps pour la mise sur le marché en maîtrisant leur planning.

L'engouement pour l'auto-test est déjà manifeste. "Nous avons reçu des demandes de fabricants pour participer au programme et effectuer des auto-tests dès maintenant, alors que nous n'avons pas encore mis en place tous les protocoles le permettant", confie Paul Hampton. Les prochaines évolutions liées à l'auto-test porteront sur la certification des passerelles : " Nous travaillons à étendre la certification aux serveurs réseau et passerelles également, afin de s'assurer de leur conformité au standard LoRaWAN. Nous mettrons aussi en place une certification d'interopérabilité, pour vérifier que les périphériques finaux et les serveurs réseau communiquent correctement ensemble, au-delà de la simple conformité individuelle." L'année 2024 s'annonce riche pour le réseau LoRaWAN.