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Elle a mis 50 ans à retrouver ses racines : « On ne devrait rien cacher à un enfant adopté »
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Par
Nicolas Salles
Adoptée à 9 ans, il aura fallu 50 années d’enquête à Ginette Lavandier pour reconstituer les premières années de sa vie. Son obstination a payé : une partie de ses racines sont dans le Pays de Paimpol.
« On ne devrait jamais rien cacher à un enfant adopté sur son passé. Aucune question ne devrait rester sans réponse ! Les mensonges et les silences ne sont que douleur ». Les mains posées sur un épais dossier rouge qu’il lui aura fallu 50 ans pour constituer, Ginette Lavandier a le sourire. Et de l’espérance au fond des yeux. En 1971, à l’âge de dix ans, la petite Briochine, fille unique de deux parents aimants, s’est découverte « adoptée ». Et a commencé à « creuser ».
Un demi-siècle plus tard, désormais installée à Ploufragan, elle a retrouvé, au fil des ans, un frère biologique, une demi-sœur, des oncles et tantes, des nièces et neveux, la trace de sa grand-mère paternelle… Elle s’est constituée ainsi une « deuxième famille » et « même une troisième de cœur, autour de Paimpol, avec des gens qui m’ont accueillie, entre 3 et 7 ans, et qui ne m’avaient pas oubliée ».
Sa quête des origines, elle la raconte dans un petit livre très émouvant, rédigé avec l’aide d’une amie. 80 pages illustrées de photographies, dont certaines datent d’une époque où Ginette était encore Louise - ou Lisette, selon les points de chute et les placements de la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales). Un vrai travail de détective, mené avec la « complicité » d’anciens employés de France Telecom, dont l’un est devenu son mari, et de quelques autres « personnes compréhensives, encourageantes et qui voulaient m’aider ». Et qu’elle ne « remerciera jamais assez ». Une enquête qui l’aura conduite à nouer des contacts à Paris, dans le Goëlo, à Ploubazlanec, à Kerfot, à Plourivo. Et l’aura emmenée du Maroc jusqu’à Noirmoutier et même sur une piste dans les Alpes…
Ce voyage dans le passé, Ginette Lavandier l’a entamé seule. Mais s’est retrouvée, au fil des ans, de plus en plus entourée. Et cette quête, elle a donc eu envie de la partager. « Pour montrer que tout est toujours possible, quand on a la volonté », assure-t-elle. Que tout prend du temps, aussi, quand chaque découverte ressemble à un verrou qui saute et à une porte qui s’ouvre… sur une nouvelle porte fermée qu’il va falloir, à nouveau, déverrouiller. »
« Je n’ai que trois regrets »
Sur ses parents naturels, Ginette Lavandier a aujourd’hui éclairé de nombreuses zones d’ombre. Mais elle ne conserve de ses plus tendres années qu’une gourmette d’enfant et la photo de mariage d’une mère adultère, avec un homme qui lui a donné son premier nom de famille.
Subsistent des regrets : « Évidemment de ne pas avoir fait mes démarches et poussé mes recherches plus tôt. J’aurais pu rencontrer ma mère biologique (morte en 2009), et lui demander pourquoi elle m’avait abandonnée. C’est mon deuxième regret. Le troisième, c’est de ne pas avoir de photo de ce père ». Un homme originaire de Plouézec dont elle ne connaît que le nom et la date de décès, en 1965. « Je continue à chercher », assure-t-elle. Peut-être que la dédicace qu’elle donnera à Paimpol, ce vendredi, lui fera faire de nouvelles rencontres. Et lui apportera de nouvelles pistes ?
Pratique
« Ma vie, ce puzzle reconstitué », de Ginette Lavandier. Dédicace à la Maison de la presse de Paimpol, ce vendredi 19 avril, de 10 h à 12 h 30.
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